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Notes de cours: LE TRAVAIL

Publié le 09/06/2009

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travail

1 approche générale    • Le travail est spontanément perçu comme une activité forcée et pénible. Cf. la malédiction divine dans la Bible : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front «, ou le mythe de l'Age d'or, époque heureuse où l'homme n'avait pas besoin de travailler. La langue elle-même traduit cette conception : le mot travail viendrait du latin tripalium, qui serait un instrument de torture, et en latin (comme en français peine), labor signifie à la fois le travail et la souffrance.  • Pourtant si le travail est ressenti comme un asservissement, c'est par lui que l'homme se détache de l'animalité et se libère de la nature.    2 le travail, phénomène spécifiquement humain    1) travail humain et activité animale  • Selon K. Marx, le travail appartient exclusivement à l'homme. Il se distingue en effet de l'activité de l'animal dans la mesure où :  — « l'animal ne produit que sous l'empire du besoin physique immédiat, tandis que l'homme produit alors même qu'il est libéré du besoin physique, et il ne produit vraiment que lorsqu'il en est libéré « ;  — « le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur «, tandis que l'animal n'a pas de représentation préalable ;  — « le produit de l'animal fait, comme tel, partie de son corps physique, tandis que l'homme se dresse librement face à son produit «.  2) caractéristiques du travail  Le travail est une activité :  — consciente : il est le fruit d'une volonté qui se fixe un but et qui mobilise une attention en vue d'atteindre ce dernier ;  — intelligente le travail implique la compréhension des lois de cette nature qu'il reproduit ;  — libératrice : grâce au travail l'homme s'émancipe du joug de la nature.  3) le travail comme réalisation de l'homme  • Ainsi que l'a souligné K. Marx, la nature humaine se réalise dans l'appropriation du monde, c'est-à-dire dans et par le travail, ou, selon la formule d'E. Mounier, « tout travail travaille à faire un homme, en même temps qu'une chose «,  • Dans le travail en effet l'homme objective, c'est-à-dire extériorise : -- son individualité : l'objet de son travail porte sa marque, et il se contemple dans cet objet comme homme et comme individu ;  — son essence sociale l'objet de son travail convenant au besoin d'un autre être humain, il jouit de la jouissance qu'autrui en tirera.  Ainsi dans le travail l'homme existe-t-il « pour soi « et « pour les autres «.

travail

« Le travail 1.

La pensée pratique La pensée humaine trouve dans la pratique les conditions de son extériorisa­ tion.

Alors que l'animal, lorsqu'il agit en interaction avec son milieu, n'est que l'ins­ trument d'un processus sans sujet ni conscience, l'homme>, au sens où il met en œuvre son intelligence technique au service de fins qu'il définit lui-même.

1.

La technique a) Théorie* et pratique S'il est admis que la conscience fait de l'être humain un être à part dans la nature (cf.

Il' partie), cette particularité de l'homme ne doit pas être comprise à la manière d'une « nature " spirituelle donnée originellement, et dont l'histoire de l'humanité constituerait le simple développement (cf.

III' partie).

On peut au contraire décrire l'humanité comme puissance de création et d'auto-création.

Il faut donc comprendre le rapport entre la faculté de représentation intellec­ tuelle (la '' théorie •>) et celle renvoyant au domaine de la mise en œuvre (la >).

Afin de bien comprendre ce que recouvre une telle distinction entre théorie et pratique, il peut être intéressant de faire référence aux analyses d'Aristote dans l'Éthique à Niconzaque, lorsque celui-ci s'efforce de distinguer les différentes sortes de vertus (au sens de'' capacités ») qui sont propres à l'homme : «Admettons qu'il y ait deux parties participant à la raison :l'une qui nous permet d'envisager par l'intelligence les choses dont les principes, de leur nature, sont immuables, l'autre celles qui admettent le changement.

[.

..

]Appelons donc ces deux parties: l'une, la partie connaissante; l'autre, la partie raisonnante (ou délibérante) de l'âllle.

!!1 La partie de la raison qu'Aristote nomme « connais sante >> renvoie à la faculté de l'âme dite à strictement parler >, se rapportant à ce qui, n'ad­ mettant aucun changement, s'avère nécessaire, c'est-à-dire ce qui ne peut être autre­ ment qu'iln 'est.

La théorie (du grec théària: ) constitue précisément la dimension du savoir par excellence, où ce qui compte n'est pas l'action sur les 1.

Aristote, Érhique à Nicomaque, op.

cir., livre VI, cha p.

I, p.

170.. »

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