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Notes de cours: LA PERSONNE. ?

Publié le 25/10/2009

Extrait du document

1) Valeur de l'individu.

 

LALANDE  distingue trois acceptions à la notion de personne:

            " A. Personne morale. Etre individuel, en tant qu'il possède les caractères qui lui permettent de participer à la société intellectuelle et morale des esprits: conscience de soi, raison, c'est-à-dire capacité de distinguer le vrai et le faux, le bien et le mal; capacité de se déterminer par des motifs dont il puisse justifier devant d'autres êtres raisonnables.

              B. Personne physique se dit du corps d'un homme, en tant que ce corps est considéré comme manifestation, comme "phénomène" de sa personne morale, en tant qu'il en exprime le caractère et qu'il doit être traité en conséquence [...].

               C. Personne juridique. Etre qui possède des droits ou des devoirs déterminés par la loi [...]".

 

 

L'individu moral a-t-il une valeur propre, et peut-il être objet de devoirs?

 

A) Les thèses sociologiques.

 

Pour les sociologues, l'individu n'a pas de valeur propre et il n'y a pas de devoirs envers l'individu.

 

            a) Pour Comte: l'individu est une abstraction. Il a des devoirs, non des droits. De même, pour Durkheim: tous nos devoirs sont des devoirs envers la société. C'est pour elle que l'individu doit se conserver, se développer. Elle est l'unique source des valeurs.

 

            b) La sociologie établit en effet que, chez les peuples primitifs, la valeur de l'individu n'est pas reconnue. Seul le groupe est objet de devoirs. Ce n'est que peu à peu que le sentiment de la valeur de l'individu s'est développé, et que sont apparus les devoirs envers l'individu. Les sociologues en concluent que la valeur de l'individu est  elle-même une création sociale. Elle provient:

 

1) De ce que l'homme moderne et civilisé, appartenant à des groupes sociaux divers et parfois opposés, arrive à se penser indépendamment de ces groupes. Il est de fait, par exemple, que la multiplicité des groupes auxquels nous appartenons peut faire naître en nous des conflits de devoirs: la famille peut n'être pas d'accord avec l'état, avec l'église. C'est au moi individuel qu'il appartient alors de se prononcer.

« lui-même".

C) Le personnalisme: Pour Mounier (1905-1950), la caractéristique de la personne est d'être irréductible au monde des objets et d'être la seule réalité que nous puissions connaître par le dedans, avec le regard intérieur.

Aussi, ne la peut-on réduire à unedéfinition rigide et claire: on l'éprouve plus qu'on ne la conçoit, ressource inépuisable, que seul l'amour pourra régler.La réalité personnelle n'est pas exempte des déterminismes physiques, économiques et historiques -comme lepensent les matérialistes .

Mais, elle a le pouvoir de les intérioriser, de transformer la détermination en liberté. Cette transcendance humaine ne saurait être solipsiste; bien plus elle indique la communion comme le fait primitif deson existence: le "tu" et le "nous" précèdent le "je" ; et la personne, dit Mounier , est essentiellement une "présence dirigée vers le monde" .

La vie sociale est ainsi justifiée: elle ne pourra cependant asservir la particularité profonde de chaque personne.

Dans sa perfection, elle sera une rencontre libre, un échange constant,fondés non sur la contrainte, mais dans l'amour et le don réciproque.Cette générosité de la personne vers le monde des personnes rend légitime un "personnalisme chrétien" , où chaque personne sort d'elle-même pour répondre à l'appel unique de la Personne suprême .

Pour Mounier, Dieu n'est pas reconnu comme Acte pur, mais comme Autre vivant , présent essentiellement à nous, mais présent selon notre mode propre d'exister et de connaître.Le personnalisme "soulignera seulement la structure personnelle, confiance ou intimité suprême et obscure de la personne à une Personne transcendante, et l'incompétence, à son sujet, de toute démonstration ourégulation qui resterait purement objective".

Ce qui limite cette théorie, c'est ce déchirement entre l'affirmation de la liberté personnelle comme de laplus haute réalité créée, et d'autre part, la nécessité de soumettre la personne à une régulation politique etreligieuse.

D) La dignité individuelle et la personne.

Le sentiment de la dignité individuelle traduit la conscience qu'a l'individu d'avoir une valeurpropre .

Mais, il importe de ne pas confondre la dignité individuelle avec des sentiments par lesquels s'affirme également la valeur de l'individu: * Le sentiment de la dignité individuelle se distingue des sentiments de vanité et d'orgueil: ceux-ci reposent surl'estimation de qualités corporelles ou intellectuelles, de supériorités de fortune ou de naissance.

Ils se fondent surl'inégalité des hommes.

Au contraire, la valeur que, par le sentiment de dignité individuelle, se reconnaît l'homme, esttoute morale.

* Le sentiment de la dignité individuelle se distingue du sentiment de l'honneur.

Celui-ci est étroitement lié à desrègles sociales, évolue avec elles et peut conduire à des actes non-moraux.

* Le sentiment de la dignité individuelle repose sur le respect de notre personne raisonnable et morale.

Ilest le sentiment des droits de notre esprit, de l'inviolabilité de notre raison.

La nécessité de sauvegarder l'unité de l'homme malgré les abus d'une analyse psychologique qui se veuttrop souvent semblable à l'analyse physicienne, le souci de défendre les droits de l'homme contre les atteintes despolitiques totalitaires, ont fort contribué à développer, de nos jours, des philosophes personnalistes.

Ces dernierssemblent lutter sur un double front.

Elles s'opposent aux conceptions qui font de l'être humain une chose: par là,elles distinguent la personne de l'individu, matériellement ou biologiquement défini.

Mais, elles ne veulent pas nonplus, comme le faisait Kant , réduire la personnalité à ce qui, en nous, est raison et loi morale: en cette voie aussi, la personne risquerait de se perdre, de se confondre avec le pur universel.

La personne donc, si elle dépassel'individualité, la suppose.

Elle est l'individu en tant qu'il reconnaît des valeurs personnelles ou universelles et en tantqu'il se reconnaît à lui-même ces valeurs.

La personne est donc bien l'individu humain, mais ce n'est pas l'individuconsidéré dans son existence de fait, semblable à celle d'un corps physique; c'est l'individu conscient et raisonnable,libre et connaissant les valeurs; c'est l'unité même de l'homme, qui est indissolublement corps et esprit.

E) Les devoirs envers l'homme.

L'idée de devoirs envers l'homme individuel, et considéré indépendamment de son groupe social, est d'origine récente .

L'homme primitif n'a de devoirs qu'envers son groupe.

Ce n'est que peu à peu que les devoirs se sont individualisés et universalisés.

Mais, l'homme moderne se sent des devoirs envers tous ses semblables.

1) Nous avons d'abord des devoirs envers le corps, la santé, la vie des hommes.

La vie humaine doit être respectée , et le précepte: "Tu ne tueras point" est profondément gravé en notre conscience.

Pourtant, les devoirs envers la vie d'autrui peuvent se heurter à d'autres devoirs, soit devoirs envers nous-mêmes, soit devoirsenvers les groupes sociaux auxquels nous appartenons.

Ainsi se posent les problèmes de la légitime défense, de laguerre.

2) Nous avons des devoirs envers la dignité et la réputation des hommes .

Nous devons nous abstenir des injures, des outrages, et surtout de la médisance et de la calomnie.

Il importe donc de réfléchir aux. »

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