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Notes de cours: LA JUSTICE.

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L'idée de justice (justitia) est inséparable de celle de droit (jus). Etre juste, c'est agir selon le droit. De là deux sens possibles du mot justice: la justice pourra consister à savoir une conduite conforme au droit légal, ou conforme au droit moral: dans le premier cas, l'homme juste sera celui qui obéira aux lois, dans le second celui dont la conduite sera conforme à l'idéal moral. La vertu de justice a donc trait, non aux intentions, mais aux actes; elle réside dans une conduite conforme au droit.
A. La justice distributive.
On appelle souvent "devoirs de justice", les devoirs fondés sur le respect du droit d'autrui (ainsi, les hommes ayant le droit de vivre, nous avons le devoir de ne porter nulle atteinte à leur vie; les hommes ayant droit à la liberté, nous ne devons point les opprimer, les exploiter, gêner le libre exercice de leur pensée. Comme le disaient les jurisconsultes anciens, la justice consiste dans la volonté constante que l'on a de donner à chacun ce qui lui est dû. Par là même, l'idée de justice implique celle d'une répartition équitable des avantages selon les mérites. Ainsi s'introduit l'idée de la justice distributive.
1) Dans l'antiquité, cette justice est conçue comme anti-égalitaire: elle repose sur l'ordre, la hiérarchie. Pour Platon, la fonction de la justice est de réaliser l'harmonie dans l'homme et dans la société en maintenant chaque partie de l'âme (esprit, passions généreuses, appétits) et chaque classe sociale (philosophes, guerriers, artisans) dans sa fonction propre, c'est-à-dire en assurant la prédo minance du supérieur sur l'inférieur.
Pour Aristote, la distribution des richesses, pour être conforme à la justice, doit être faite selon la dignité du citoyen, son rang. Si donc, en une telle justice, on peut parler d'égalité, cette égalité est celle des rapports entre la dignité de chacun et les avantages qui lui sont accordés.
2) Beaucoup de modernes, au contraire, ne demandent plus l'égalité entre des rapports, mais entre des êtres. Tous les individus leur apparaissent comme égaux en droit, la dignité de la personne humaine n'étant pas susceptible de degrés. Dès lors, la justice serait égalitaire, les inégalités existant parmi les hommes apparaissant comme injustes.
En ce sens, le sentiment de la justice nous amène à opposer à l'ordre de fait un ordre de droit, conçu comme plus légitime que lui.

« L'idée de justice (justitia) est inséparable de celle de droit (jus).

Etre juste, c'est agir selon le droit.

De là deux sens possibles du mot justice: la justice pourra consister à savoir une conduite conforme au droit légal, ou conforme au droit moral: dans le premier cas, l'homme juste sera celui qui obéira aux lois, dans le second celui dont la conduite sera conforme à l'idéal moral.

La vertu de justice a donc trait, non aux intentions, mais aux actes; elle réside dans une conduite conforme au droit. A.

La justice distributive. On appelle souvent "devoirs de justice", les devoirs fondés sur le respect du droit d'autrui (ainsi, les hommes ayant le droit de vivre, nous avons le devoir de ne porter nulle atteinte à leur vie; les hommes ayant droit à la liberté, nous ne devons point les opprimer, les exploiter, gêner le libre exercice de leur pensée.

Comme le disaient les jurisconsultes anciens, la justice consiste dans la volonté constante que l'on a de donner à chacun ce qui lui est dû. Par là même, l'idée de justice implique celle d'une répartition équitable des avantages selon les mérites.

Ainsi s'introduit l'idée de la justice distributive. 1) Dans l'antiquité, cette justice est conçue comme anti-égalitaire: elle repose sur l'ordre, la hiérarchie.

Pour Platon, la fonction de la justice est de réaliser l'harmonie dans l'homme et dans la société en maintenant chaque partie de l'âme (esprit, passions généreuses, appétits) et chaque classe sociale (philosophes, guerriers, artisans) dans sa fonction propre, c'est-à-dire en assurant la prédo minance du supérieur sur l'inférieur. Pour Aristote, la distribution des richesses, pour être conforme à la justice, doit être faite selon la dignité du citoyen, son rang.

Si donc, en une telle justice, on peut parler d'égalité, cette égalité est celle des rapports entre la dignité de chacun et les avantages qui lui sont accordés. 2) Beaucoup de modernes, au contraire, ne demandent plus l'égalité entre des rapports, mais entre des êtres.

Tous les individus leur apparaissent comme égaux en droit, la dignité de la personne humaine n'étant pas susceptible de degrés.

Dès lors, la justice serait égalitaire, les inégalités existant parmi les hommes apparaissant comme injustes. En ce sens, le sentiment de la justice nous amène à opposer à l'ordre de fait un ordre de droit, conçu comme plus légitime que lui. Pour les anciens, la moralité se réglait sur la Nature, et, celle-ci nous présentant le spectacle de l'inégalité, la justice était inégalitaire, et confirmait la hiérarchie naturelle. Le christianisme a opposé à cette notion celle de l'égalité des hommes devant Dieu: au point de vue surnaturel, une âme vaut une autre âme.

Aussi, dans les temps modernes, les hommes furent-ils généralement conçus comme ayant une dignité égale.

Mais, le difficile est de déterminer le domaine de l'égalité.

Si, en effet, les hommes sont égaux en tant que "personnes morales", ils ne le sont pas en tant qu'individus, c'est-à-dire en ce qui concerne leurs qualités, leurs aptitudes, leur force, leur intelligence.

Dès lors, peut-on leur accorder le même pouvoir, les mêmes avantages matériels? Ce problème est politique.

Certaines doctrines n ient toute égalité, d'autres limitent l'égalité à certains domaines (ainsi, les démocraties reconnaissent en général l'égalité politique, mais consacrent l'inégalité des richesses), d'autres enfin (le communisme) tendent à l'égalité absolue.

Mais, il est clair que l'égalité des hommes ne peut être affirmée que sur un plan moral et abstrait: leur inégalité est un fait qui ne saurait être aboli. B.

La justice et les sanctions. La justice est conçue comme la source des sanctions.

Et, si l'on peut croire que les hommes possédent quelque égalité de droit, il est de fait que leur conduite diffère: certains agissent moralement, d'autres non.

Or, la conscience morale estime qu'une bonne action mérite une récompense, qu'une mauvaise action doit être punie. Déjà, de la justice distributive, Aristote avait distingué la justice rectificative qui répare les dommages, restitue le droit.

L'action immorale semble déranger l'ordre du droit: la justice doit le rétablir.

Ainsi s'introduit l'idée de sanction. 1) Les sanctions peuvent être légales: elles émanent alors, en général, de la justice prise au sens de "l'ensemble des magistrats exerçant le pouvoir judiciaire".

La société, en effet, punit l'homme coupable d'une infraction aux lois.

Les sanctions légales peuvent consister en des amendes, de la prison, voire dans la peine de mort.

En certains pays, les sanctions légales prennent encore la forme de véritables tortures physiques infligées pas la société au criminel. Parfois aussi, la société récompense les citoyens qui ont bien mérité d'elle (décorations, pensions). Mais, il convient de remarquer que les sanctions légales ne satisfont jamais tout à fait la conscience morale.

Elles ne jugent que selon le social.

Elles ne prennent en considération que l'acte, et non l'intention.

Encore sont-elles. »

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