NATURE et PENSÉE ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
On a souvent fait remarquer à juste titre que l'étymologie du mot « nature « était intimement liée à l'idée même de « naissance«, puisqu'il dérive effectivement du verbe latin « nascor « qui signifie « naître «, au sens le plus général de ce terme. Mais, en grec (qui fut, ne l'oublions pas, la langue originelle de la Philosophie), c'est le mot « phûsis « qui désigne la nature, en y comprenant toutes les idées de « production «, de « formation «, de « croissance «, ou, mieux encore, de ce que les philosophes grecs nommaient le « devenir «, parce que tout ce qui naît est par là-même soumis aux lois de ce devenir, de même qu'à partir du moment de sa naissance, un être se modifie constamment à travers le temps qui, pour l'homme, est celui de sa vie elle-même. On doit alors pouvoir comprendre en quel sens Aristote (385-322 av. J.-C.) pouvait définir la nature comme « principe de mouvement et de repos «, sans qu'il y ait lieu de se laisser arrêter par l'étrangeté un peu inhabituelle de l'expression. Or, au sens le plus large du terme, un « principe « est une « cause «, qui peut effectivement produire des effets d'ordre sensible, mais sans être pour autant et nécessairement sensible en elle-même. Et l'on peut ajouter qu'il en est encore de même lorsque l'on parle, comme on le fait couramment et le plus souvent sans s'en rendre compte, des « lois de la nature «, qui sont alors les mêmes que les lois de ce « devenir « auquel il a été fait allusion ci-dessus.
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