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Menno Simons (Simonsz) ou la logique de la secte

Publié le 28/10/2009

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Nous avons vu à gros traits ce qu'il fallait entendre par Réforme ; non seulement une réforme des mœurs, des «abus« de l'Eglise catholique, lesquels abus, sous la pression même de la Réforme, ont provoqué la Contre-Réforme catholique, mais encore un retour à des principes univoques tels que la foi seule (sola fides), la grâce seule (sola gratia), l'Ecriture seule (sola scriptura). A côté de l'Eglise officielle, pactisant peu ou prou avec le pouvoir civil, il y eut toujours des mouvements, ou carrément centrifuges, ou à tout le moins marginaux. Parfois violents et militants, ayant alors en vue et en projet actif la transformation de toute la société — et donc souvent apocalyptiques et «expansionnistes« — parfois aussi -— et souvent à la suite de l'échec du mouvement militant — pacifistes et communautaires, ne visant qu'à rétablissement et à la consolidation d'une communauté dont tous les membres seraient liés par un même attachement indéfectible à une même profession de foi qui les met à part du monde.  En effet, ces communautés visent à réaliser le programme évangélique tel que défini par leur interprétation littérale et spirituelle de l'Ecriture. C'est dire que tout en rendant à César ce qui est à César — évidemment le strict minimum (impôt, taxe...) — puisque nul ne peut servir deux maîtres à la fois ces sectes refusent par principe à l'Etat tout service civil (fonctionnaire, magistrat...) comme tout service militaire, ainsi que tout serment. Ces sectes vivent pratiquement «hors du monde dans le monde«, portant ainsi témoignage de principes «autarciques« et coopératifs à base évangélique.

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