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Marx et le marxisme

Publié le 06/01/2010

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Marx et le marxisme   Du marxisme — mais non de Marx et de sa pensée — on pourrait dire que chacun croit en savoir assez que pour se déclarer pour ou contre. Mais, c'est du fait même du caractère militant de cette nouvelle vision du monde, que chacun se sent comme obligé ou d'y adhérer, ou de la refuser, ou plus complexement, d'y souscrire tout en la transformant, ou de la réfuter tout en en retenant quelque point de vue pertinent.  Comme, d'autre part, des leaders et des penseurs prétendent en assurer et en continuer l'héritage, que des millions de militants en constituent les forces vives, que des régimes plus ou moins dictatoriaux ou totalitaires s'en réclament, c'est dire que le marxisme est une question militante, idéologique, et surtout pas une question académique ou philosophique au sens conventionnel de ce terme. D'ailleurs, n'est-ce Marx lui-même qui disait :    Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe, c'est de le transformer.    Et pour ceux qu'une comparaison plus crue n'effarouche pas :    La philosophie est à l'étude du monde réel ce que l'onanisme est à l'amour sexuel.   

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« La question de savoir s'il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n'est pas une questionthéorique, mais une question pratique.

C'est dans la pratique qu'il faut que l'homme prouve la vérité, c'est-à-dire laréalité et la puissance de sa pensée dans ce monde et pour notre temps.

La discussion sur la réalité ou l'irréalitéd'une pensée qui s'isole de la pratique est purement scolastique....

la force est l'accoucheuse de toute vieille société en travail.

La force est un agent économique.La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu'elle implique forment la base, ne sera dégagée dunuage mystique qui en voile l'aspect, que le jour où s'y manifestera l'œuvre d'hommes librement associés, agissantconsciemment et maîtres de leur propre mouvement social.La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, elle est le cœur d'un monde sans cœur, comme elleest l'esprit d'un monde sans esprit : elle est l'opium du peuple.La société a toujours évolué dans le cadre d'un antagonisme, celui des hommes libres et des esclaves dansl'antiquité, des nobles et des serfs au Moyen Age, de la bourgeoisie et du prolétariat dans les temps modernes.Le travail aliéné renverse le rapport de telle façon que l'homme, du fait qu'il est un être conscient, ne faitprécisément de son activité vitale, de son essence qu'un moyen de son existence.. La question juive et Marx Nous avons laissé la «question juive», qui fut un thème constant de la pensée occidentale (et de sa pratique) àSaint Thomas d'Aquin.

Par la suite cette question s'est transformée sans pour autant jamais disparaître de l'horizonoccidental.

Et si la Renaissance et divers mouvements illuministes s'intéressent au judaïsme mystique de la Kabbale,si certains Réformateurs firent en quelque sorte retour au pur Dieu monothéiste de la Bible, différent du Dieutrinitaire des Eglises officielles, tout en retenant l'ordre prophétique évangélique non-mondain et non-violent commenouveau commandement de ce même Dieu unique, si les humanistes en tant que tels professèrent la plus grandetolérance envers le judaïsme, sinon envers les Juifs, si les Encyclopédistes et les révolutionnaires voyaient lasolution de la question juive dans l'émancipation citoyenne, le XIXe s.

lui, troublé par l'histoire, le «progrès», la luttedes classes, le nationalisme, garde plus que jamais cette question au cœur de sa problématique.

Comme si lalibération de l'homme et des sociétés impliquait la solution de la question juive, à la fois solution concrète d'unproblème humain — celui du Juif en tant qu'homme — mais aussi solution d'un judaïsme métaphorique, figurerécurrente du malaise occidental.Tout se passe comme s'il existait, au cœur de la pensée chrétienne et de la pensée occidentale, une infiltration decet autre, inassagi et irréductible, qui, de l'intérieur, affaiblit la chrétienté ou l'Occident dans sa marche vers l'unité,vers une concurrence qui, l'élection juive demeurant, perd légitimité et efficacité.

Comme si, de même que lechristianisme n'était pas parvenu à «digérer» le judaïsme dont il est à la fois la continuité et la rupture, de même lesnations, à se constituer, ne parvenaient pas à digérer le Juif, qui non seulement leur échappe mais encore, de par larésistance et la liberté hors normes dont il est la métaphore, est comme au principe caché du frein qui les empêchede se réaliser pleinement.

Comme si tout ce qui manquait à la société pour s'unifier et se libérer, c'était de sedébarrasser du judaïsme métaphorique (dont à la limite le christianisme ne serait qu'un rejeton masqué), comme auxnations de se débarrasser de l'étranger par excellence (parce qu'il n'a pas de patrie à lui) faute de le pouvoirassimiler totalement.Qu'au stade où il n'était pas encore le Marx du matérialisme historique, mais jeune penseur idéologue, bêtementantisémite et anti-bourgeois d'humeur, Marx ait eu «besoin » de recourir à la métaphore du judaïsme pour signifier lefrein et l'obstacle dont la société civile devait se libérer pour se transformer, reste dramatique et digne depsychanalyse.

Mais il ne s'agit pas là, à proprement parler, d'antisémitisme au sens strict, puisque la métaphore dontMarx use désigne une pratique (l'Argent) qui passe infiniment la pratique juive sociale, et qu'en plusieurs endroits deson texte il établit comme une sorte d'égalité métaphorique entre judaïsme-christianisme-argent et bourgeoisie.Que le fait d'user de la métaphore du judaïsme pour parler de l'homme d'argent comme d'un homme juif, ou del'argent comme Dieu juif, etc.

soit absolument insultant et odieux moralement — surtout à une époque où la misèreet l'insécurité juives étaient plus réelles que les privilèges et la réussite de quelques-uns (et où par ailleurs, il y avaitquelque insulte à dénier globalement aux Juifs toute religiosité authentique) — entache non seulement la probitéintellectuelle mais surtout le tact moral de Marx, quoique par la suite il n'en fasse plus du tout usage, la bourgeoisie,au sens strict et métaphorique, remplaçant plus « scientifiquement » les Juifs et le judaïsme.Que ce soit par haine de soi ou opportunisme que, dans un moment de crise, il y recourt, ne nous intéresse pas ici.Qu'il prenne ce faisant la succession d'une tradition philosophique « antisémite » (Kant, Hegel, Fichte,Schopenhauer) ne nous retiendra pas non plus, faute de place.

Nous nous bornerons à faire deux remarques que lelecteur poursuivra, s'il veut, à sa guise.1.

Si nul peuple n'a besoin de la compagnie de l'autre pour être lui-même, cet autre non seulement ne lui manquerapas (on ne manque pas de ce qu'on n'a pas et qu'on ne recherche pas) mais encore sera potentiellement victime,aux mains du peuple où il sera, d'être dominé, d'être expulsé ou même tué, au gré des intérêts, des crises d'identitéou de folie de ce dernier.2.

Si l'autre — à tort ou même partiellement à raison — est affecté pour quelque motif que ce soit (religieux,économique, comportemental) d'un coefficient négatif, il sera la victime désignée d'un processus de bouc émissaire :chargé de tous les péchés (les siens et la masse des autres), il sera le prix de la réunion des «mêmes» contrel'autre. Que le peuple juif ou la grande famille juive, que le judaïsme ou la judéité, furent précisément dans notre Occidentd'abord chrétien, puis post-chrétien et nationaliste, l'autre, inassagi et irréductible, expliquerait sans doute lapersistance de la question juive.

Qu'aujourd'hui, dans les états démocratiques, elle ne subsiste plus que comme «question » résiduelle, réactivée quelque peu par la «question sioniste», ne signifie pas encore sa disparition totale,et encore moins sa disparition en tant que métaphore de l'altérité, principalement souffrante.

Les slogans : «nous. »

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