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MARX: Des mathématiciens et des mécaniciens !

Publié le 27/03/2009

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Des mathématiciens et des mécaniciens, dont l'opinion est reproduite par quelques économistes anglais, définissent l'outil une machine simple, et la machine un outil composé. Pour eux, il n'y a pas de différence essentielle et ils donnent même le nom de machines aux puissances mécaniques élémentaires telles que le levier, le plan incliné, la vis, le coin, etc. En fait, toute machine se compose de ces puissances simples, de quelque manière qu'on les déguise et combine. Mais cette définition ne vaut rien au point de vue social parce que l'élément historique y fait défaut (...) Tout mécanisme développé se compose de trois parties essentiellement différentes : moteur, transmission et machine d'opération. Le moteur donne l'impulsion à tout le mécanisme. Il enfante sa propre force de mouvement comme la machine à vapeur, la machine électro-magnétique, la machine calorique, etc., ou bien il reçoit l'impulsion d'une force naturelle externe, comme la roue hydraulique d'une chute d'eau, l'aile d'un moulin à vent des courants d'air. La transmission, composée de balanciers, de roues circulaires, de roues d'engrenages, de volants, d'arbres moteurs, d'une variété infinie de cordes, de courroies, de poulies, de leviers, de plans inclinés, de vis, etc., règle le mouvement, le distribue, en change la forme s'il le faut, de rectangulaire en rotatoire et vice-versa, et le transmet à la machine-outil. Les deux premières parties du mécanisme n'existent, en effet, que pour communiquer à cette dernière le mouvement qui lui fait attaquer l'objet de travail et en modifier la forme. C'est la machine-outil qui inaugure au XVIIIe siècle la révolution industrielle ; elle sert encore de point de départ toutes les fois qu'il s'agit de transformer le métier ou la manufacture en exploitation mécanique. (...) La machine-outil est donc un mécanisme qui, ayant reçu le mouvement convenable, exécute avec ses instruments les mêmes opérations que le travailleur exécutait auparavant avec des instruments pareils. Dès que l'instrument, sorti de la main de l'homme, est manié par un mécanisme, la machine-outil a pris la place du simple outil. Une révolution s'est accomplie alors même que l'homme reste le moteur. Le nombre d'outils avec lesquels l'homme peut opérer en même temps est limité par le nombre de ses propres organes. (...) La machine, point de départ de la révolution industrielle, remplace donc le travailleur qui manie un outil par un mécanisme qui opère à la fois avec plusieurs outils semblables, et reçoit son impulsion d'une force unique, quelle qu'en soit la forme.MARX

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Penser le passage de l'outil à la machine n'a rien d'accessoire mais permet la connaissance de l'homme de lui-même, puisque comme l'expliquait Marx dans l'Idéologie allemande, l'individu est le fruit des rapports sociaux. Si la philosophie de Marx est une forme de matérialiste c'est que l'homme n'est pas compréhensible par son esprit, mais a partir de la matière brute qu'il travaille et qu'il transforme, plus encore cette transformation n'est pas uniquement celle de la matière mais également celle de l'homme. L'activité sur la matière est donc le prisme à partir duquel se comprend le développement de la nature humaine. Avec le passage de l'outil à la machine se joue en réalité l'histoire de l'homme qui se fait toujours en fonction des modes de production dans lesquels il vit.

La façon et les moyens dont usent les individus afin de se rapporter à la matière ne sont pas accessoires, le passage de l'outil à la machine est donc également l'occasion d'une transformation de l'homme lui-même.

Nous verrons en premier les modalités de ce passage de l'outil à la machine.

Ensuite quels sont les effets qu'un tel passage induit sur les conditions de travail de l'homme et donc sur l'homme lui-même.

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