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Ma conscience peut-elle me tromper sur moi-même ?

Publié le 27/02/2008

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conscience

La conscience ne nous trompe jamais  

a)      Tout d'abord, il semble que la conscience de soi, après ce que nous avons dit, ne soit pas toujours du même niveau. Nous avons tous plus ou moins conscience de nous-mêmes, conscience de notre existence, de notre corps et de nos actions. Mais la conscience de soi en tant qu'être conscient, c'est-à-dire la conscience de sa propre conscience n'est pas quelque chose qui nous accompagne tout le temps. Il y a des moments de la vie où nous sommes plus ou moins conscients, la conscience ne surgissant que dans les moments où nous sommes face à un choix qui a pour nous de l'importance. Le doute est donc le moment privilégié par lequel la conscience peut surgir. La conscience n'est donc pas tellement le moment du choix, que l'hésitation qui précède le choix. Elle est dans le champ de l'action une mise en suspens, un moment de flottement entre plusieurs possibles qui sont en contradiction les uns avec les autres et qui posent de véritable « cas de conscience «. Ce sont ces moments de délibération qui font que je ne suis pas un simple automate, et où les possibles peuvent se confronter. Pour exemple, on peut penser à la pièce de Camus Les justes où les protagonistes sont précisément face à un dilemme entre la cause révolutionnaire et l'assassinat qu'ils doivent commettre au nom de cette cause. Il n'y a pas de résolution possible par un calcul simplement rationnel, il faut choisir et choisir implique une responsabilité.

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« délibération qui font que je ne suis pas un simple automate, et où les possibles peuventse confronter.

Pour exemple, on peut penser à la pièce de Camus Les justes où les protagonistes sont précisément face à un dilemme entre la cause révolutionnaire etl'assassinat qu'ils doivent commettre au nom de cette cause.

Il n'y a pas de résolutionpossible par un calcul simplement rationnel, il faut choisir et choisir implique uneresponsabilité. b) Cette relation de la conscience et du doute ne peut que nous rappeler les Méditations Métaphysiques de Descartes, et le doute radical auquel il soumet les données sensibles, mais aussi les « vérités » mathématiques.

Le doutedébouche sur la certitude du cogito , je doute donc j'existe moi qui doute.

Pour Descartes, je peux être trompé sur tout ce que je crois savoir, mais non pas sur monexistence en tant que chose pensante.

Le sujet ne prend plus des objets de la réflexion,mais lui-même en tant qu'il pense.

La conscience de soi en tant qu'être pensant ne peutêtre une tromperie, elle est une certitude, la première des certitudes que l'on peutrencontrer.

Celle-ci n'a pu être découverte néanmoins qu'après une mise en suspensionde tout jugement. c) Mais cette définition de nous-mêmes comme chose pensante ne semble pas répondre à ce que nous disons d'habitude de quelqu'un.

Quandnous pensons à ce que quelqu'un est, nous pensons à son caractère, à ses opinions, soncomportement.

Comment articuler connaissance de soi comme pensée et connaissancede soi comme personnalité ? Sartre y répond par la mauvaise foi.

Il renvoie les modesd'être à une vie inauthentique, par exemple celui du garçon de café à une mauvaise foiqui est un mensonge à soi-même sur ce que l'on est.

Le garçon de café joue à êtregarçon de café, mais lui-même n'est pas ce garçon de café qu'il fait semblant d'être. d) En outre, ma conscience ne peut me tromper que si elle est partielle.

Elle ne me trompe que si elle ma cache quelque chose.

Or ce qui est cachén'est pas conscient, donc ma conscience ne peut me tromper que si elle n'est pas uneconscience totale, et encore, ce n'est pas elle qui me trompe mais une autre entité.

2.

L'illusion de la conscience a) La conscience semble avoir le rôle de révélateur, mais en mettant à jour la vérité, elle risque de prendre une vérité relative pour un absolu.

Jepeux agir en âme et conscience et me tromper, mais aussi je peux m'attribuer une fautede façon rétrospective.

Par exemple, la conscience du mal, de la faute, qui peut saisir lepécheur, peut n'être qu'une conception imposée du dehors.

Je peux me sentirresponsable d'avoir fauté alors qu'au moment où j'ai agis je n'avais pas conscience de lafaute.

Bien loin de se connaître, d'accéder au sens véritable de son action, nouspouvons culpabiliser pour des actions anodines en leur distillant un sens qu'elles n'ontnaturellement pas. b) La conscience morale, comme la conscience religieuse, introduit une sorte de conflit entre les passions et le devoir.

Je refuse d'accomplir desactions que mes passions m'inclinent à faire.

C'est ce devoir social et moral qui, dansune perspective freudienne, tient les désirs inconscients en dehors de la conscience.

Desorte que ce dont j'ai conscience est censuré, toute une partie de moi-même demeurecachée, enfouie dans l'inconscient.

Le sens véritable de certains actes me demeurentcaché.

Mais, précisément, il s'agit par la psychanalyse et dans une perspectivethérapeutique de faire venir à la conscience des désirs inconscients pour soulager lepatient de sa souffrance.

Mais cela ne peut se faire seul, par une sorte de réflexionimmédiate.

Elle ne peut se faire que le long d'un processus, d'une technique qui peutprendre des années. c) Néanmoins, je ne suis pas assimilable à ma conscience, il n'en demeure pas moins que ce n'est pas elle qui me trompe.

Mais quelque chose qui nepeut surgir tout entier dans la conscience sans anéantir le Moi.

Conclusion :Notre conscience ne nous trompe que si elle est incomplète, mais si nous ne pouvonsavoir pleinement conscience de ce que nous sommes, et si, de plus, l'état de conscienceest un moment qui ne peut durer toute la vie soumise à l'urgence de l'action, on peut sedemander si nous pouvons ne pas être trompés sur nous-mêmes.

L'illusion de laconscience qui consiste à croire qu'elle peut saisir elle-même l'être véritable est unetromperie qui loin d'être le mouvement même de la conscience comme repli sur soi, n'estjamais qu'un coup d'arrêt.. »

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