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L'interrogation est-elle une force ou une faiblesse ?

Publié le 27/02/2008

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Elle est alors une remise en question de la capacité de l?homme à tout connaître. En réalité, l?interrogation, et il ne faut pas le perdre de vu, se pose de manière objective, c?est-à-dire à quelqu?un : on demande un renseignement, on va chercher hors de soi une réponse que l?on n'a pas. De ce point de vue, elle est tout à fait un signe de faiblesse, ce que d?ailleurs celui qui aura la réponse saura très bien faire apparaître. ·         Mais elle est aussi ce que l?on se demande subjectivement, à soi-même. Dans ce cas là on peut très bien l?assimiler au doute. Et c?est par-là qu?action et connaissance se rejoignent. Car comme si le doute, l?interrogation apparaît fondamentalement comme purement négative pour le sujet ainsi tiraillé : incapable de réfléchir, de dépasser son doute et ses propres interrogations (existentielles par exemple), mais tout autant incapable d?agir ; le doute est alors signe de faiblesse absolue en cela qu?il empêche, fait obstacle à toute prise de position, à tout choix et donc a fortiori à toute action. Dans ce cas, on voit difficilement comment l?interrogation pourrait être autre chose qu?une faiblesse. ·         Du point de vue de l?action, l?interrogation peut aussi prendre la forme d?une faiblesse en tant qu?elle fait aveu d?une non maîtrise complète sur le processus d?action, de transformation. Elle est donc aussi un aveu de faiblesse.

« peut très bien l'assimiler au doute.

Et c'est par-là qu'action et connaissance se rejoignent.

Carcomme si le doute, l'interrogation apparaît fondamentalement comme purement négative pourle sujet ainsi tiraillé : incapable de réfléchir, de dépasser son doute et ses propresinterrogations (existentielles par exemple), mais tout autant incapable d'agir ; le doute estalors signe de faiblesse absolue en cela qu'il empêche, fait obstacle à toute prise de position, àtout choix et donc a fortiori à toute action.

Dans ce cas, on voit difficilement commentl'interrogation pourrait être autre chose qu'une faiblesse. · Du point de vue de l'action, l'interrogation peut aussi prendre la forme d'une faiblesse en tant qu'elle fait aveu d'une non maîtrise complète sur le processus d'action, de transformation.Elle est donc aussi un aveu de faiblesse. II- L'aveu de faiblesse : la première force de l'interrogation · Pourtant, ce même aveu de faiblesse est, en réalité, une force de et pour l'esprit. · En effet, s'il est vrai que le questionnement peut prendre des formes excessives et aliénantes (doute existentiel paralysant voire, jusqu'à un certain niveau, irrationnel), il n'estpas par nature, de manière essentielle, une faiblesse mais bien une force.

Ne perdons pas devue en effet qu'il s'agit ici de définir la nature de l'interrogation en tant que telle (et non passous ses formes aliénées et aliénantes). · Cet aveu, que l'on pourrait appeler aveu de faiblesse, est en fait une vraie force de et pour l'esprit capable de prendre conscience de ses lacunes et de ses limites, et donc a fortiori depouvoir y faire face. · On peut en effet dormir sur ces certitudes, ne jamais douter, mais l'interrogation au fond toujours une remise en question : elle est acceptation de mes limites et par là même possibilitéde se perfectionner et d'arriver à un véritable contrôle, efficace et non pas simplement illusionde contrôle. · L'interrogation est donc ce grâce à quoi le mouvement de progrès de l'humanité peut se mettre en marche ; elle est ce qui rend possible, en tant qu'elle implique toujours la consciencede ses faiblesses et lacune, toute perfectibilité. · L'aveu de faiblesse qu'actualise le questionnement, soit extérieur soit intérieur, se transforme, dans son passe à l'acte, en une véritable force motrice, à la fois pour laconnaissance (cf.

le doute cartésien par exemple, ou encore toute hypothèse scientifique)mais aussi pour l'action (qui n'est véritablement action qu'à travers le processus de réflexionqui le précède et le constitue, qui est aussi un processus de questionnement). III- La capacité naturelle d'étonnement et le fonctionnement de la raison : une définition de l'homme en tant qu'homme · Cette capacité à s'interroger est une propriété propre à l'esprit humaine et qui nous définit donc comme homme.

Cette capacité à s'étonner du donné sensible, à prendre du recul, sont lesigne de la liberté humaine à proprement parler.

Et c'est aussi par cette capacité à s'interrogerque l'homme actualise sa liberté et s'accomplit en tant qu'homme (en se distinguant ainsi del'animal qui suit aveuglément, sans se poser de question, l'ordre que la nature lui impose àtravers l'instinct). · C'est d'ailleurs ce que sous-entendait Schopenhauer lorsqu'il disait que « l'homme est par nature un animal métaphysique ».

L'homme ne peut, à cause de la nature de sa raison, secontenter de ce que la nature, de ce que le sensible et les phénomènes lui donnent. · C'est ainsi que naît la philosophie : dans le mouvement d'inquiétude inhérent à l'homme en tant que tel.

Elle est en cela le signe de ce que l'esprit est naturellement en questionnement,avec le monde et avec lui-même.

· L'interrogation apparaît alors comme instance fondatrice et nécessaire, cheminement individuel et sagesse effective.

En rendant possible un recul de l'homme sur lui-même et sur lemonde, l'interrogation, qui est le signe d'un manque originel, témoigne de la force de l'espritquant à sa volonté de connaissance et d'action. Conclusion ® Il s'agissait donc de s'interroger sur la nature même de l'interrogation à fin d'en trouver l'essence.® Si donc elle apparaît originairement comme un aveu de faiblesse, et même comme paralysant sous ses formesexcessives et aliénées, elle est par nature une force de l'esprit capable de prendre conscience de ses manques etses lacunes afin de les combler.® L'interrogation, en tant que telle, est donc source d'actualisation de ce qui fait l'humanité de l'homme dans sonusage de la raison, usage qui rend à son tour possible la manifestation de la liberté humaine.. »

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