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L'inconscient est-il un défaut ?

Publié le 28/12/2009

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Thèmes : Abordons dans un premier temps la question de notre énoncé par le biais d’une analyse thématique des complexes notionnels qui en articulent le problème. Ceux-ci sont au nombre de deux. Tous deux sont corrélés au concept d’inconscient. Il s’agit de la notion de subjectivité et de la notion de conscience. Ces deux notions sont implicitement comprises à même l’usage du concept d’inconscient. (i) Le sujet ou la subjectivité : Il est courant, et vrai, de dire de la subjectivité qu’elle n’apparaît, dans son acception moderne, qu’avec la refondation cartésienne de la pratique philosophique. Mais dans ce sens même, son invention tire parti de la conception aristotélicienne classique de la notion de substance ou substrat, c’est-à-dire d’hypokeimenon. A proprement parler, l’hypokeimenon aristotélicien est ce qui gît sous, le sous-jacent, le substrat de qualités, ou plus exactement, le sujet (grammatical) de la prédication. En tant que tel, c’est-à-dire comme substance (ce qui se tient sous) il correspond en termes modernes à la notion de sujet (ce qui est jeté sous). Le sujet est donc le support d’attributs. Cet attribut, l’attribut de la subjectivité, outre son existence, est, dans le cas du sujet cartésien la pensée. Le sujet est donc celui qui proprement peut affirmer : sum, existo (« Seconde méditation «). (ii) La conscience : Le sujet, dans la postérité de sa naissance moderne avec le cartésianisme, doit donc se concevoir comme le support de la pensée. Mais ce n’est que dans l’Enquête sur l’entendement humain (1690) de Locke qu’intervient pour la première fois à titre de concept la notion de conscience dans l’histoire de la philosophie. Cependant, la conception cartésienne du rapport des pensées à la définition de la notion d’idée peut aider à en comprendre la genèse. Les idées sont en effet pour Descartes, la certitude immédiate, évidente et intuitive, qu’a le sujet pensant de l’existence de ses pensées au moment où il les pense. Cette certitude épistémique dans l’accès à sa propre intériorité en tant que sujet de pensée n’est pas autre chose que l’introspection. Et c’est de cette dernière qu’est engendrée la possibilité de concevoir l’existence de la conscience : la conscience peut en conséquence se définir comme l’acte réflexif d’un sujet pensant qui se saisit lui-même comme objet de sa propre pensée par introspection. Dès lors s’introduit au cœur de l’intériorité du sujet un rapport d’altérité, la connaissance de soi-même comme un autre.

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