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L'imagination est-elle une fonction de connaissance ?

Publié le 27/02/2008

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Sans doute « l'appareil » (le terme s'entend comme dérivé de « apparaître » et comme désignant l'apparat) par lequel les magistrats, les médecins, les savants (les « docteurs ») en imposent est-il mensonger puisqu'il masque l'absence d'une véritable science. Néanmoins, en ce qui concerne plus particulièrement la justice, Pascal considère que la raison est incapable de nous en assurer. Vouloir substituer l'autorité de la raison à celle de la justice, c'est livrer la société à des conflits violents. Il estimera préférable le mensonge qu'accrédite l'imagination à cette violence. (cf. Pensée 60).  Toutefois, si elle prévaut en ce sens qu'elle provoque un résultat contraire au calcul rationnel, elle ne supplante pas la raison qui continue à porter sur la situation un jugement objectif.Mais il est d'autres cas où elle la supplante. L'adolescent et surtout l'adolescente imaginatifs qui rêvent à leur avenir, se représentent un monde merveilleux, oubliant leur situation actuelle qui ne permet pas raisonnablement de prévoir rien de tel. On tâche de les ramener au réel.

• Qu'est-ce qui peut amener à opposer l'imagination et la raison ?  — Opposition image-concept ?  — Opposition des « types de raisonnements « (l'imagination se fonde-t-elle uniquement sur l' « analogie «?)    • Réfléchir sur les différentes appréhensions que l'on peut avoir et de « l'imagination « et de « la raison «.    • Cette opposition de l'imagination et de la raison repose-t-elle sur une certaine façon d'appréhender le psychisme humain ? (Par exemple, en particulier sur une théorie des « facultés «).  • Ne peut-on concevoir d'autres contraires de la raison ? (Ne pas méconnaître, en effet, que le sujet n'est pas : L'imagination est-elle contraire à la raison, mais L'imagination est-elle le contraire de la raison ?)  • S'intéresser aux travaux de Bachelard. Ne pourrait-on dire que, pour lui, l'opposition est entre une raison et une imagination communes qui ont partie liée dans l'appréhension empirique du monde, dans leur fonction pragmatique et une raison et une imagination psychanalysées et rythmalisées qui s'accorderaient dans une claire séparation des tâches ?

« Introduction. — Pascal condamne sévèrement l'imagination, « cette partie décevante [c'est-à-dire trompeuse] dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté (...).

Cette superbe puissance, ennemie de la raison, qui seplaît à la contrôler et à la dominer, pour montrer combien elle peut en toutes choses, a établi dans l'homme uneseconde nature ».Faut-il se rallier à cette opinion et voir dans l'imagination l'ennemie de la raison ? I.

— DE QUELLE IMAGINATION PEUT-IL S'AGIR ? On entend par raison la faculté de raisonner, c'est-à-dire d'établir des rapports nécessaires entre des faits ou desnotions.

Le mot ne prête guère à confusion.Il n'en est pas de même d'imagination qui est pris en divers sens.A.

Ce mot dérivant d' « image », on peut définir l'imagination comme la faculté de former des images, c'est-à-diredes représentations sensibles dont le contenu est analogue à celui des sensations correspondantes, bien que lessens n'y interviennent pas.

Mais ces images sont de nature assez diverse.Les unes ne sont qu'une sorte de copie, aux contours plus ou moins indécis, de la donnée sensorielle : simplessouvenirs, mais souvenirs plus concrets.

Elles sont le fait d'une mémoire imaginative plutôt que de l'imaginationproprement dite.D'autres, quoique de même nature, n'ont pas la même origine : au lieu de reproduire purement et simplement desdonnées sensorielles, elles supposent que celles-ci ont été plus ou moins élaborées ou combinées.

C'est ainsi qu'onpeut se représenter imaginativement des êtres qui n'existent pas, comme le centaure, ou qu'on n'a jamais vus.

Dansces cas, la mémoire imaginative fournit les éléments de la combinaison, mais c'est l'imagination qui combine.Considérée comme la faculté de former des images — qu'elle les forme par simple reproduction ou par combinaison —l'imagination ne saurait être tenue pour ennemie de la raison.

Elle n'établit pas les rapports susceptibles de heurterle bon sens et de violer les règles fondamentales de la logique.

Elle n'affirme rien comme réel.

Il arrive seulement queses constructions ont tant de vie que le réel en est parfois oublié.

Mais dans ce cas commence à intervenir uneforme supérieure de cette faculté, la seule que, en dehors du vocabulaire des psychologues, évoque le mot «imagination ».B.

En effet, il est plus juste de définir l'imagination : la faculté d'imaginer.Imaginer ne consiste pas simplement à former des images : je n'imagine pas une bagarre dont je fus témoin hier, jela revois ; sur le quai de la gare, je n'imagine pas le train s'immobilisant sous le hall, je le vois d'avance.Qui imagine construit par la pensée quelque chose qui n'existe pas ; cette imagination est créatrice ou, plusprécisément, inventive.Dans cette invention interviennent sans doute des images, mais elle ne se réduit pas à une combinaison d'images.Elle comporte aussi le recours à tout un savoir comportant notions générales, termes abstraits, symbolesconventionnels, etc.

Le philosophe qui disserte et même le mathématicien qui cherche la solution d'un problèmeimaginent comme l'architecte ou le peintre, quoique d'une manière un peu différente.

Aussi, bien qu'il soit classiqued'opposer concept et image, « imaginer » est souvent synonyme de « concevoir », c'est pour cela encore que nousavons pu dire : « Qui imagine construit par la pensée ».C'est de l'imagination inventrice, forme particulière de la pensée, que l'on peut se demander si elle n'est pasl'ennemie de la raison. II.

— LA FACULTÉ D'IMAGINER EST-ELLE ENNEMIE DE LA RAISON ? A.

La prédominance de la fonction imaginative aboutit souvent à une pensée irrationnelle ou déraisonnable.

Nous lesavons par expérience.On pourrait citer ici l'observation que Pascal emprunte à Montaigne : « Le plus grand philosophe du monde, sur uneplanche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, sonimagination prévaudra » (PASCAL).. »

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