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L'idée de progrès n'est-elle Qu'une croyance ?

Publié le 27/02/2008

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Le progrès peut se comprendre comme une amélioration, comme le développement des connaissances ou des moeurs, de la morale ou des capacités proprement d'un individu. Le progrès exprime alors une extension, un accroissement, un ajout tant quantitatif que qualitatif. En ce sens, on comprend le progrès comme le développement d'une civilisation. La croyance quant à elle semble être le contraire du savoir, de la certitude, en somme l'illusion, le faux, le contraire du réel et de l'effectif. Elle paraît prendre sa place au coeur de l'opinion, de la foi et de la Religion qui en serait le paradigme. En ce sens, parler de la croyance, ce serait parler en quelque de sorte d'une enfance de la raison, d'une illusion consolatrice voire d'une erreur fondée sur une vision seulement subjective du monde qui nous entoure. Ainsi, la croyance serait une notion restreinte est négative. Mais quel lien avec le progrès et pourquoi parler d'« idée de progrès » ? Le terme d'idée en fait peut se comprendre car référence à l'idée adéquate ou inadéquate spinoziste c'est-à-dire comme neutralité quant à sa fécondité mais pas dans sa scientificité. Aussi peut-on la saisir comme idée régulatrice de l'entendement, c'est-à-dire comme guide, n'ayant alors qu'une existence nouménale et non phénoménale. Dès lors s'interroger sur le rapport entre l'idée de progrès et la croyance comme le fait le sujet : « l'idée de progrès n'est-elle qu'une croyance ? » c'est s'interroger sur la valeur et la fécondité cognitive et gnoséologique de l'idée de progrès. Mais plus radicalement, c'est questionner la réalité effective même de cette idée. Autrement dit, cette question nécessité principalement une approche définitionnelle.             Si donc l'idée de progrès est reconnue comme ayant une réalité (1ère partie), il sera tout de même nécessaire de s'interroger sur la possibilité même de ce progrès à l'aune de l'histoire humaine (2nd partie) et dès lors peut-être voir que cette idée de progrès est bien une croyance mais selon un concept positif, c'est-à-dire répondant un besoin psychologique et spéculatif, permettant aussi de rendre compte de l'emploi du terme idée dans un sens proprement technique (3ème partie).  

« de la moralisation de l'être humain comme il développe notamment dans la Critique de la faculté de juger . Transition : Ainsi le progrès n'est pas simplement une croyance, il s'intègre dans l'histoire proprement dite et nous convie versune fin de l'histoire.

Cependant, face à l'histoire telle que le XX ème siècle l'a connu on peut se demander si le progrès est tout simplement réel ou s'il n'est pas simplement une vue de l'esprit, c'est-à-dire une croyance ? II – Impossibilité de penser un progrès : une croyance dangereuse a) En effet, à la vision kantien nous pourrions opposer la lecture de Fukuyama dans La fin de l'histoire et le dernier homme mettant en exergue que le pessimisme actuel touchant la possibilité de progrès dans l'histoire est né de deux crises distinctes mais parallèles: la crise politique du XXe et la crise intellectuelle du rationalisme occidentale.Ce dernier allant jusqu'à exprimer la possibilité d'une fin de l'histoire ; l'histoire étant considéré en tant que science.Pour comprendre notamment cette déconstruction de la croyance en une idée de progrès il faut sans doute faireréférence à des penseurs comme Adorno qui repense la question du progrès dans l'histoire notamment après la Seconde guerre mondiale et la mise au jour d'une nouvelle catégorie de crime : celui de crime contre l'humanité.Moins qu'un progrès, il semble que l'homme n'est fait qu'accentuer un penchant au mal inhérent à sa conditionhumaine.

L'idée de progrès n'est donc qu'une croyance qui ne trouve son fondement que dans l'esprit, d'où laréférence à l'« idée » qui ne préjuge en rien de son existence effective ou non, et se rapporte aussi à la question dela fin de l'histoire.b) En effet, parler de l'idée de progrès c'est poser irrémédiablement la question de la valeur et de la fin de ceprogrès, c'est-à-dire celui de la fin de l'histoire.

Chez Kant cette fin de l'histoire c'est la moralisation complète del'humanité.

Chez Hegel c'est l'affirmation de la Raison dans l'histoire.

On le voit, toute idée de progrès contient enelle intrinsèquement une notion de fin de l'histoire.

Or de ce point de vue, on dire à travers la lecture de Cioran dans Histoire et Utopie , que toute idée de progrès renvoie à une croyance, c'est-à-dire dans le retour à une situation pré-lapsaire.

Expliquons : l'idée de progrès suppose la possibilité pour l'homme de se perfectionner ce quisuppose déjà une certaine thèse anthropologique, ontologique mais aussi cosmologique, mais surtout, ce progrèsfait toujours référence à l'idée pour l'homme de se reconstruire par ses propres force l'idée d'un paradis terrestreplus ou moins ressemblant avec le Jardin d'Eden ; c'est pourquoi il s'agit « de refaire l'Eden avec les moyens de lachute ».

Et cela est particulièrement visible chez Kant.

En ce sens, l'idée de progrès développe, que ce soit du pointde vue morale ou scientifique, l'idée d'un monde meilleur, maîtrisé ce qui est proprement une thèse métaphysiquefaisant directement référence à un espoir qui n'est en somme d'une croyance en tant qu'illusion où l'on peut voirapparaître la force du désir comme dans le cas de la petite fille chez Freud dans l'Avenir d'une illusion qui attend l'arrivée du prince charmant.c) Mais bien plus, si l'idée de progrès peut être considérée comme une croyance c'est aussi parce qu'elle révèle untrait caractéristique du concept négatif de la croyance, c'est-à-dire l'illusion qui l'accompagne : cet asile del'ignorance que dénonçait déjà Spinoza , dans d'autres circonstances il est vrai, dans l'Ethique III.

Mais bien pire, il faut voir dans cette idée de progrès les effets de la croyance pouvant aller jusqu'au fanatisme.

Et c'est bien en cesens que l'idée de progrès est une idée dangereuse et délicate à manier.

En effet, comme le remarque Camus dans l'Homme révolté les théories de la fin de l'histoire n'ont pas une valeur d'exemple et de perfectionnement, mais plutôt sont un principe « d'arbitraire et de terreur » comme le dit.

Arbitraire car le principe a priori est déterminésubjectivement ; de terreur sans doute parce qu'au nom de ce principe de fin de l'histoire, on ne juge plus les actesmais on les justifie, en ce sens, du point de vue d'une théorie de l'historie telle que celle de Hegel avec sonrationalisme intégral, l'holocauste devient nécessaire dans le développement de l'histoire.

Mais ce qu'il faut voir aussic'est le fait que ces conceptions de l'histoire deviennent quasiment de nouvelles églises et sont dans ce cas devéritables systèmes de croyance comme ce fut le cas pour le marxisme dans le courant du XX ème siècle avec ses apologues, ses exégètes et pire, ses fanatiques.

Transition : Ainsi le progrès est bien une idée et en ce sens n'a pas d'effectivité réelle ce qui en fait aussi alors une croyanceavec toute l'obscurantisme et le fanatisme que cela peut développer.

Mais c'est se faire une conception négativenon seulement de la croyance mais aussi de l'idée de progrès et l'on pourrait se demander, vu la croyance répanduejusque dans les sciences de cette idée de progrès, si elle ne serait pas un besoin pour l'homme, au moins un besoinpsychologique notamment comme illusion consolatrice.

III – L'idée de progrès : croyance rationnelle, besoin de la raison et illusion consolatrice a) En effet, quelle est la portée de cette l'illusion, c'est-à-dire de cette idée de progrès ? Comme le remarqueNietzsche dans la Le Crépuscule des Idôles , l'illusion s'enracine dans l'affectivité.

L'illusion est en fait la condition même de la vie.

Grâce à elle, le poids des difficultés est amoindri.

En d'autres termes, ici l'idée de progrès donne unsens à la vie humaine bien qu'elle puisse être une illusion, elle offre comme croyance un horizon d'attente enviableafin de nous dégager d'un monde réel qui ne nous satisfait pas.

Cette croyance console et protège du désespoir etde l'angoisse, elle donne une sens à ce qui n'en a sans doute pas.

La croaynce est donc positive.

Elle nous arrachedu néant et du désespoir.

Et c'est en ce sens que le progrès est aussi essentiellement une idée parce qu'elle estune quête de sens au-delà du monde : elle est donc métaphysique.b) Et en ce sens, bien que la croyance soit pour Nietzsche l'apanage des faibles créateurs de religions et de morale, il n'en reste pas moins qu'avant l'avènement du « surhomme », cette croyance est nécessaire.

Il est vrai. »

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