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L'homme se reconnaît-il dans ses désirs ou dans leur maîtrise ?

Publié le 27/02/2008

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- le désir amoureux : Platon recourt à un mythe raconté par Aristophane dans le Banquet pour expliquer cette sensation de manque qui conduit l?homme à désirer un autre être : à l?origine, il y avait sur la terre des créatures sphériques qui avaient deux sexes et roulaient dans une plénitude parfaite. Puis les dieux scindèrent chaque sphère en deux pour en faire des hommes et des femmes. Depuis lors chaque individu cherche désespérément sa moitié pour s?y associer à nouveau. Le désir dans l?amour, c?est donc désirer avoir plus que ce que l?on a, et être plus que ce que l?on est. - C?est parce que l?homme n?est pas satisfait de sa situation qu?il désire la modifier. L?homme ne se contente pas de sa condition, et cherche à en sortir, à contredire la nature et à repousser sans cesse ses limites. C?est parce que l?homme a des désirs qu?il produit des choses, et s?affirme donc en tant qu?homme dans l?activité créative et transformatrice qui le caractérise des animaux. Est-ce donc vraiment dans ses désirs que l?homme se reconnaît, puisque ceux-ci le transforment sans cesse ?     2ème partie : Mais l?homme est un animal raisonnable qui dompte ses désirs.   Si le désir est une caractéristique de l?homme, il semble cependant qu?elle relève tout de même d?un déterminisme dont l?homme n?est pas libre.

« proprement humaine qui dicte à l'homme la bonne conduite à tenir.

Pour Aristote ( Ethique à Nicomaque ), l'homme accomplit le mieux sa nature d'homme, et vise à la perfection, quand il adopteune conduite vertueuse, c'est-à-dire sage et tempérée, sans excès nidéfauts, donc maîtrisée.

L'homme vertueux maîtrise ses désirs car il ne versejamais dans l'excès, et il ne se laisse pas emporter par ses passions.

C'estdonc pour le philosophe grec cette attitude qui illustre la plus parfaiteréalisation de l'être humain.A l'inverse, un homme qui cède et se laisse entraîner par ses désirs est unhomme qui ne se contrôle plus, qui ne témoigne plus de volonté, et adopte uncomportement proche de l'animalité, bestial et primaire.

C'est la volonté quiprouve la force de l'homme, et il semble que l'homme est mieux caractérisépar la maîtrise de ses désirs que par ses désirs eux-mêmes, qui lui échappenttoujours.

3ème partie : Le désir de l'homme est une démarche de reconnaissance, sa maîtrise empêcherait le dévoilement de l'homme.

Il s'agit pourtant de bien distinguer le « désir » du « besoin ».

En réalité, ledésir chez l'homme, c'est déjà une démarche de reconnaissance de l'homme.-Alors que le besoin maintiendrait l'homme dans un cycle de consommation, ledésir l'introduit à la dialectique de la reconnaissance.

Pour Hegel, le désirhumain, c'est le désir d'être reconnu par l'autre, c'est se ressaisir soi-même dans son rapport à une autre conscience de soi.

L'homme désire être aimé, afin de se sentir exister pour quelqu'un,d'avoir conscience de soi à travers l'amour que lui porte l'autre.

Lorsqu'on aime, on désire l'autre pour qu'il nousreconnaisse, et ce n'est qu'alors qu'on est sûr d'exister, car on a besoin de la médiation par l'autre.

(« Je suisl'otage d'autrui », affirme Paul Ricœur »).Le désir de l'homme est toujours un « désir de désir », un désir d'exister et d'être reconnu.

L'homme en définitiven'est pas tant dépendant de ses désirs que d'autrui.

Pour être reconnu, l'homme doit passer par autrui, et c'estdans la dialectique de la reconnaissance que cette médiation peut se faire.

L'homme, en désirant, se livre donc audévoilement et à la reconnaissance, tandis que la maîtrise de ce désir l'empêcherait de s'affirmer, et le cantonneraitau statut d'objet.C'est le désir de reconnaissance qui détache l'homme de l'objectivité dans laquelle il baigne.

Pour ne plus êtreconsidéré comme un objet, il doit chercher à se faire reconnaître par autrui, donc désirer le regard d'autrui, et nons'y soustraire en retenant son désir.L'homme qui brime son désir en cherchant à le maîtriser encoure le risque de disparaître aux yeux d'autrui, de ne plusêtre reconnu, de perdre son identité.En effet, le désir est aussi l'expression de sa propre personnalité, et c'est par l'expression qu'on reconnaît, que l'onidentifie chaque homme dans sa singularité.

Conclusion : A l'évidence, l'homme n'a pas les mêmes désirs que les autres êtres vivants, et c'est parce que ces désirs nerelèvent pas de la nécessité vitale, ou du besoin instinctif, qu'ils sont caractéristiques des hommes.

L'homme sereconnaît par sa soif de désirs jamais étanchée, qui témoigne de sa capacité imaginative, et de sa volonté à braverles déterminismes de la nature et à agir sur le monde qui l'entoure.

Pourtant, les désirs, parce qu'ils l'entraînenttoujours plus loin, relèvent aussi de la passion, et témoignent de la faiblesse de l'homme à se laisser emporter parces sentiments.

La maîtrise des désirs serait alors ce qui désigne le plus proprement l'homme, car c'est dans lamaîtrise des désirs qu'il affirme sa volonté déterminée par sa raison, et qu'il se réalise en tant qu'homme dans sa plushaute perfection.

Néanmoins, le paradoxe rejaillit lorsqu'on considère que le désir lui-même est une démarche dereconnaissance, et que si tout désir est issu d'un désir de reconnaissance, il ne s'agit pas de s'y opposer par unemaîtrise castratrice.

Laisser le désir en tant qu'expression de l'homme mais dompter le désir qui n'est que pulsionextérieure, serait l'équilibre à rechercher pour reconnaître l'homme a sa plus juste valeur.. »

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