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L'homme est-il libre de son malheur ?

Publié le 27/03/2009

Extrait du document

 

Tout le monde s’accorde sur la présence du malheur dans le monde : nous assistons à certaines catastrophes, à certaines atrocités ou même juste à des douleurs qui rendent problématiques la possibilité du bonheur. Comme le remarque Pascal dans ses Pensées, « tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient. […] Cependant depuis un si grand nombre d'années jamais personne, sans la foi, n'est arrivé à ce point où tous visent continuellement. Tous se plaignent. « Le bonheur est un but universel et néanmoins nous ne trouvons jamais véritablement quelqu’un qui nous dit qu’il est heureux. La question ici posée est formulée dans une tournure inhabituelle. En effet, généralement on utilise l’expression « être libre de faire quelque chose «. C’est donc un verbe qui suit la préposition. Or, il s’agit ici de savoir si l’homme est libre de son malheur. Cela pose donc la question de la relation de l’homme à son malheur. On entend généralement la liberté comme possibilité de faire ce que l’on veut. A ce titre, l’étymologie nous renvoie à « liber « qui signifie « sans contrainte « et qui désigne originellement le statut du citoyen par opposition à celui de l’esclave. Mais la liberté renvoie aussi à un pouvoir du sujet et à sa responsabilité. Quand nous évoquons la liberté d’un sujet, nous entendons que le sujet a le pouvoir de choisir et donc d’influer sur ses actions. Si nous sous-tendons une incapacité d’action de l’homme face au monde, la liberté disparaît. Ainsi, la notion de déterminisme qui rattache chaque effet à une cause semble enlever à l’homme la capacité d’influer le cours des choses et le cours de ses pensées. Or, c’est bien de ça dont il s’agit ici. Si on considère que le malheur est inscrit dans la nature et la loi des choses, on enlève à l’homme la possibilité d’agir pour sortir de son malheur. De fait, on enlève aussi la possibilité d’être heureux. A quoi peut-on rattacher le malheur ? D’une part, peut-être aux évènements douloureux qui surviennent, l’homme ne pourrait pas alors les éviter. D’autre part, à la nature humaine. En effet, l’homme n’est-il pas voué à souffrir de sa condition d’être mortel et imparfait ? De plus, le désir qui fait l’essence de l’homme ne le plonge-t-il pas perpétuellement dans le manque et la souffrance ? Enfin le malheur n’est-il pas plutôt lié à la société qui nous oppresse ? cependant, parler ainsi du malheur, c’est enlever tout sens à l’existence humaine. N’y a-t-il pas face à tous ses aspects malheureux, une attitude à adopter qui nous permettrait d’atteindre une tranquillité de l’âme ? Enfin, on peut se demander si l’image que l’on se fait du bonheur comme béatitude éternelle n’est pas une image fausse et qu’il faut admettre qu’un certain bonheur accessible est fait aussi de certaines malheurs.

 

  • I Le malheur est inscrit dans la nature de l’homme et des évènements

1.      Le malheur vient du hasard et l’homme n’a aucune prise sur lui

 

2.      Le malheur est lié à la nature de l’homme

 

3.      C’est la société qui cause les malheurs de l’homme

  • II On peut œuvrer pour éviter les malheurs

1.      Le bonheur est fruit de la vertu et donc des actes humains

 

2.      Le bonheur n’est accessible qu’en nous-mêmes

 

            3. Le bonheur et le malheur sont liés à notre connaissance et à un travail sur soi

 

  • III. Les contraintes de la vie, le malheur sont des conditions même au bonheur

1.      Malheur et bonheur sont liés  

2.      L’homme n’est que ce qu’il fait

 

3.      Il faut repenser le bonheur

« limitée.

L'homme est faible, soumis au temps et à la dégénération.

Nul ne peut véritablement ignorer ce fait.

Pascaldéfinit ainsi la misère de l'homme devant la mort : " Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans leurs chaînes, et touscondamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leurpropre condition dans celle de leurs semblables."( Pensées et opuscules ).

Cette description de la conscience de la mort montre toute l'horreur de l'homme conscient de sa mort certaine.S'il n'a aucune activité pour occuper son esprit, alors celui-ci revient toujours à la contemplation de sa propre vie etde sa propre condition.

L'ennui lui fait donc prendre conscience de sa misère et l'expérience du vide entraînetoujours des sentiments de désespoir et de tristesse.

C'est ce qui pousse donc l'homme à se jeter dans n'importepas quelle activité.

Le divertissement est un mouvement qui nous jette en dehors de nous et l'homme préfère descharges de travail, des soucis plutôt que de devoir penser à ce qu'il est.

Mais ce qu'on trouve dans ledivertissement n'est pas un bonheur.

Pascal souligne bien plutôt les perpétuelles agitations et les tourments quenous procurent ces activités.

L'homme est de plus marqué d'un manque infini, d'un paradis perdu qu'il ne sauraitcombler dans le monde matériel foncièrement limité et fini.

3.

C'est la société qui cause les malheurs de l'homme Freud prend le relais de ces conceptions, notamment sur le désir et les pulsions.

Freud en effet, dans sa descriptionde la psyché humaine, distingue un principe premier qu'il appelle principe de plaisir et qui se définit par la volonté del'homme à satisfaire tous ces besoins.

Mais ce dernier ne peut jamais s'exprimer pleinement, parce qu'il est contraintpar le principe de réalité( qui lui oppose donc ce qu'il est possible ou non de faire réellement) et par le sur-moi( quiest l'assimilation de l'autorité parentale et des interdits de la société).

Il affirme d'ailleurs que l'homme en entrant ensociété, fait nécessairement le deuil du bonheur.

La société en effet lui impose des limites et des contraintes qui luifont perdre son indépendance et la possibilité d'assouvir ses pulsions.

Toute société ne tient que si elle est enmesure d'assurer la sécurité de tous et interdit à ses membres d'agresser l'autre.- Dans un autre registre, Marx et son matérialisme historique lie le malheur de l'homme aux conditions matérielles età l'organisation de la société.

II On peut œuvrer pour éviter les malheurs - Pourtant, dire que l'homme est condamné au malheur, c'est tomber dans un désespoir sans fond qui immobilisel'homme, lui enlevant tout motif à son action.

Mettre notre bonheur comme la fin de nos actions, c'est nous donnerun but et un sens à notre vie.

De plus, il existe tout de même des possibilités pour réduire les souffrances.

1.

Le bonheur est fruit de la vertu et donc des actes humains Les philosophes antiques associent le bonheur avec le Bien, c'est-à-dire avec la vie vertueuse.

De fait, le bonheurest d'abord lié aux décisions vertueuses, liées à l'exercice de la raison.

De fait, le bonheur est soustrait au hasard etentre dans la sphère d'action de l'homme.

Il peut donc être produit.

De fait, le malheur devient aussi uneconséquence d'une action inadéquate ou d'un mauvais comportement et peut être dissous par l'homme.

La vertu estune sorte d'équivalent de la notion de devoir, en tant qu'elle comporte une norme d'action, mais elle s'en distingueen ce qu'elle n'est pas entendue strictement comme un commandement, et cela, parce qu'elle correspond à lanature humaine, qu'elle contribue à réaliser.

C'est faire le bien, au sens de réaliser ce qui est conforme à la naturehumaine, digne de l'humanité.

Bien agir, ici, c'est être un homme épanoui, c'est mener une vie dans laquelle toutesles fonctions de l'homme parviennent à leur réalisation/ perfection.Le bonheur est chez les Anciens réalisation de soi, non au sens où on se réalise individuellement, selon nos goûts etnos désirs propres, mais au sens où on se conforme à l'idéal humain.

Socrate, personnage historique, dont lespropos sont rapportés par Platon, engage la philosophie et le bonheur dans une voie « morale » et « éthique ».L'éthique cherche à établir l'art qui a pour fin la vie bonne et heureuse.

Dans l'antiquité le « bien » et le bonheursont donc liés.

Ainsi on trouve dans L'apologie de Socrate une formule qui peut passer pour une définition du bonheur : « le bien le plus grand pour l'homme, c'est de discourir tous les jours sur la vertu[...] et pour un hommeune vie sans examen ne vaut pas d'être vécu.

» On peut alors considérer que le bonheur est la conséquence de lapratique de la vertu.

Le sage, l'homme vertueux est récompensé de ses efforts.

Ainsi, Platon développe une théoriedu bonheur qui est lié à l'âme humaine.

Pour trouver le bien et atteindre la félicité des dieux, il faut développer le« nous », la partie divine de l'âme, qui est l'intellect.

En développant cette faculté divine, l'homme peut arriver àcontempler les Idées Intelligibles, qui donnent forment à notre bon.

Il pourra donc voir l'idée du Bien et ordonner savie selon ce principe.

Il affirme ainsi de m'anière paradoxal que celui qui comment l'injustice ne peut être heureux.Parce qu'en fait, c'est un mal pour son âme, mais qu'il ne le sait pas.De même, pour Spinoza, celui qui reconnaît par la raison ce qui est bon pour lui, doit le vouloir pour le reste deshommes.

De fait, moralité et bonheur sont liés 2.

Le bonheur n'est accessible qu'en nous-mêmes En cherchant la réussite professionnelle, tout ne dépend pas de nous.

Nous vivons avec d'autres hommes quicherchent aussi à s'imposer et entrent en concurrence avec nous.

Ainsi, dans la recherche d'un emploi, il y a biensûr nos compétences qui entrent en jeu mais le choix ne dépend pas de nous.

Or, les Stoïciens nous indiquaient quepour atteindre le bonheur, il fallait réussir à être indépendant et insensible à ce qui ne dépend pas de nous.

En effet,. »

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