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L'homme est-il fait pour être libre ?

Publié le 24/05/2009

Extrait du document

Analyse du sujet

 

Liberté = Selon le sens commun, est pleinement libre celui qui a la possibilité de réaliser sans aucun obstacle que ce soit, tous ses désirs. Il s’agit donc d’un pouvoir absolu de la liberté capable de se déterminer infiniment (cf. Descartes, Lettre à Mesland, 6 février 1645)

§         Lorsque le terme s’entend comme liberté spécifiquement humaine, ce terme reçoit habituellement des déterminations morales, psychologiques et politiques.

§         La liberté morale serait donc le pouvoir idéalement défini de ne pas subir la contrainte des passions, des inclinations, ou de toute détermination qui ferait de l’homme un simple objet ou un esclave et non un sujet responsable de lui-même et de ses actes.

§         Liberté du sujet rationnel, ou libre arbitre : pouvoir de choix ou de décision qui repose sur le rôle du jugement dans la détermination de la volonté à agir d’une manière plutôt que d’une autre.

§         Liberté psychologique : comprise à partir de l’individualité psychologique d’un homme, cette conception de la liberté pourrait se résumer ainsi « être soi-même « en toute circonstance.

§         Liberté politique ou civile : définie comme le fait d’un homme vivant en société et plus particulièrement du citoyen jouissant de certains devoirs qui sont exigés de lui, la liberté politique prend son sens positif par opposition à toutes les formes de servitude ou d’oppression que des hommes font subir à d’autres hommes.

 

-         Il nous semble relativement évident que tout homme ressent le désir d’être libre. Mais il suffit d’affirmer une telle généralité pour constater qu’ « être libre « n’a pas toujours la même signification : un tel sentiment est tantôt vécu comme une jouissance (liberté de faire ce que l’on veut et quand on le veut), et tantôt comme un fardeau (dès qu’il faut porter le poids de la responsabilité de ses actes sur les épaules).

-         On est alors à se demander si l’homme est réellement fait pour être libre. Qu’est-ce à dire ? En réalité, être fait c’est bien être taillé pour, avoir pour finalité telle fin assignée. Or, la liberté n’est nécessairement une donnée avec laquelle l’homme doit composer, elle est aussi une conquête, un apprentissage qui est parfois rude. On comprendre alors qu’il s’agit de s’interroger sur l’essence même de l’homme : a-t-il la capacité d’être pleinement libre, et si oui, que signifie encore réellement « être libre « ? De plus, une telle capacité est-elle innée ou acquise ? Autant d’enjeu qu’il faudra ici tenter de poser voire de résoudre.

 

Problématique

 

Comment accorder le sentiment, qui paraît légitime, d’une liberté de l’homme, et les déterminismes qui s’imposent à lui de fait ? Peut-on légitimement dénoncer la liberté de l’homme comme purement illusoire et contradictoire avec l’ensemble des lois nécessaires qui gouvernent la vie sociale (et les déterminismes qui pèsent sur l’homme) ? L’homme se définit-il par la liberté, non pas seulement en puissance mais aussi, et plus fondamentalement, en acte ?

C’est donc ici la liberté comme propriété de l’homme et comme capacité d’auto production de soi qui est ici mise à la question.

 

« dans l'Ethique (considérant l'idée de liberté comme une pure illusion, les hommes se croyant libresparce qu'ils ignorent les causes qui les déterminent ; en ce sens la notion de choix est elle aussiillusoire) peut tout à fait être emporté dans le domaine du déterminisme social : considérant lesconditions de vie, les milieux sociaux, etc., le sociologue se pense capables de déterminerstatistiquement le taux de réussite d'une frange de population.

Peut de place, donc, une liberté dechoix. · On pourrait d'ailleurs illustrer cet argument par la pensée 634 (classement Lafuma) de Pascal : le choix du métier est le plus important dans la vie d'un homme et « le hasard en dispose ».

C'est, selonlui, la force de la coutume (et le sentiment de gloire qui en résulte) qui fait que l'on choisit d'êtresoldat ou artisan.

Là où nous croyons libres donc, nous sommes en réalité déterminés socialement,culturellement, etc. II- La liberté réside dans le projet d'existence.

L'homme condamné à être libre et à se choisir tel qu'il le veut : il n'est fait que pour la liberté · Mais cette notion de déterminisme est dangereuse pour l'action humaine en cela qu'elle emporte ave elle le risque d'une position fataliste : « quoi que je fasse, ce qui doit arriver arrivera ».

Elle peutdonc conduire, dans ses plus extrêmes conséquences, au refus de tout choix, au refus de touteaction, sous prétexte du destin. · Or, c'est cette même notion de déterminisme que tient à dénoncer Sartre comme mauvaise foi. L'homme se choisit lui-même tel qu'il veut être et ce de manière absolue et inconditionnée,précisément parce qu'il est « condamné à être libre ».

En ce sens, l'invocation de causesdéterminantes, naturelles et sociales, n'est, à ses yeux, que des excuses, une preuve de mauvaisefoi, un repli vers la facilité, et un refus d'affronter la responsabilité qui nous est inaliénable. · C'est sur cette responsabilité que l'existentialisme met l'accent.

On peut le comprendre à partir de cette formule de Sartre « l'existence précède l'essence » (L'existentialisme est un humanise).

Dire quel'existence précède l'essence, c'est dire que l'homme existe d'abord et se définit ensuite.

Ou encoreque son essence, sa définition, n'est que le résultat de son existence comme projet.

Parce qu'il esttemporalité, l'homme peut se rapporter à ce qui n'est pas, c'est-à-dire à ce qui n'est plus, commepassé, ou à ce qui n'est pas encore, comme avenir.

Il est l'être par qui le néant arrive dans lemonde : l'homme transcende, c'est-à-dire dépasse le simple donné pour viser au-delà de lui ce quin'est pas encore.

Existant toujours en avant de lui-même, on ne peut dire de lui simplement qu'il est,mais qu'il ex-iste (= se tenir au dehors).

Ainsi est-il avant tout, ce qu'il se fait.

Nul ne peut sedémettre de cette liberté fondamentale : laisser agir à sa place les circonstances ou les autres estaussi un choix.

On le voit, l'existentialisme conduit à une morale de l'engagement. · On comprend dans cette perspective que, qu'on l'on veuille ou non, que cela nous effraie ou nous, nous sommes tout à fait absolument responsable de notre choix de vie et de notre choix d'existence.Quelles que soient les excuses que l'on se donne à soi-même, on s'aperçoit en fait dans cetteperspective que l'homme choisit totalement ce qu'il est. · Mais cette liberté réside moins dans le choix lui-même que dans le projet.

Le temps dans lequel l'homme doit vivre est plus une durée créatrice qu'une dimension mathématique déterminée.

Celaimplique qu'il affronte l'angoisse liée à un avenir ouvert et à un passé irrémédiable.

Ainsi, la libertén'est pas tant dans le choix, mais dans le projet d'existence (L'Etre et le néant). III- Le devoir de se faire libre : un devoir pour l'humanité. · L'existentialisme est ainsi conçu comme un humanisme car s'engager, c'est risquer ou s'exposer. Selon l'existentialisme, chaque humain, à travers ses actes ou ses choix, propose des valeurs.

Par là,il engage une définition de l'humanité dans son ensemble, s'il est vrai qu'au-delà des déterminationsbiologiques ou mêmes sociales, l'homme n'a d'autre définition que celle qu'il se donne.

En ce sens, ils'agit bien d'un humanisme.

L'humanisme est une conception de l'homme qui pose ce dernier commevaleur fondamentale.

Par là, il en fait du même coup le fondement de toute valeur, sans autreréférence telle que Dieu ou la Nature.

Ainsi, avec l'existentialisme, l'homme est celui par qui et pourqui s'ouvre la question de l'existence mais aussi celui qui et avec qui elle se ferme. · On comprend alors que quand l'homme choisit ce qu'il veut être, il engage avec lui l'humanité tout entière parce qu'il lui propose un projet d'existence.

On comprend alors que vouloir être ce que l'onveut ne peut ni ne doit s'entendre comme une liberté du bon vouloir. · Derrière ce choix fondamental de son existence propre, et a fortiori du choix de l'existence de l'humanité dans son devenir, l'homme ne peut pas suivre la liberté du bon plaisir, ce degré zéro deliberté qui consiste à choisir, de manière immédiate et spontanée, ce que l'on préfère.

Un tel pouvoirde l'homme engage avec lui une morale de l'autonomie et de la responsabilité. · On comprend avec Rousseau que ce libre choix de son existence, qui engage l'existence des autres à titre de projet, doit être défini comme autonomie, c'est-à-dire non pas l'absence de loi mais« l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite » (Du contrat social, Livre I, ch.8). · Il faut donc encore qu'il s'agisse d'un choix réfléchi et délibéré pour qu'on puisse parler, de droit, d'un véritable choix.

Or, ce libre choix, en tant qu'il est réfléchi (c'est-à-dire en tant qu'il répond aucritère de l'autonomie ainsi définie), engage la responsabilité de l'homme face à l'humanité.. »

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