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L'héritage socialiste en philosophie (Saint-Simon, Proudhon, Jaurès) ?

Publié le 01/06/2009

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Jusqu'à l'apparition du socialisme, les grands conflits qui divisaient les hommes étaient avant tout politiques. En France, le dernier grand événement appartenant à l'univers historique classique (politique) fut la Révolution de 1789. Par la suite, l'avènement de la Révolution industrielle bouleversa complètement les structures sociales des grands pays occidentaux. On découvrit un phénomène incroyable : la machine enrichissait bien globalement la société, mais elle livrait un groupe social nouveau, la classe ouvrière, à une pauvreté apparemment sans cesse grandissante. Le paupérisme naissait du machinisme! Dès 1815 en Angleterre, et par la suite en France, en Allemagne, des précurseurs plaçaient la protestation sociale sur un terrain nouveau qu'elle ne quitterait pratiquement plus : le terrain économique. Saint-Simon (1760-1825) Premier visionnaire de génie, Saint-Simon (le comte, non le duc mémorialiste de Louis XIV) annonce le nouvel âge : positif et industriel. Jusque-là, avec Adam Smith et les théoriciens de l'économie libérale, les socialistes s'intéressaient aux consommateurs et raisonnaient à partir d'eux. Saint-Simon le premier insiste sur le rôle des producteurs.

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« son « atelier social »), ou encore Lamennais, « Paroles d'un croyant », sont des hommes qui ont oeuvré pourdessiner un socialisme très particulier, très français.

Mais l'idée socialiste avait d'autres patries : la Russie,l'Allemagne et à un moindre degré l'Angleterre. Le socialisme en Russie BAKOUNINE (1814-1876) Violemment hostile à Dieu, au Christianisme, et tout particulièrement à l'Église catholique romaine, Bakounine croitque la religion abaisse l'homme devant la divinité.

Si Dieu est tout, l'homme n'est rien. "Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître."Bakounine s'oppose furieusement à toute religion, mais aussi à tout État.

L'État en soi est là parce que l'Homme estsupposé « essentiellement méchant et mauvais » et doit être discipliné, surveillé.

Or, pour Bakounine l'homme estbon, il nie donc toute forme de tutelle de l'homme sur l'homme.Bakounine prône la Société Naturelle par opposition surtout à l'État hégélien.

Il faut retourner aux lois naturelles, quisont à la mode en ces temps où on lit Lamarck, Darwin et Auguste Comte.

Il s'agit de défendre l'homme réel etnaturel contre la science et les pseudo-lois de la science.

Bakounine est radicalement opposé à toute « organisation» autoritaire et globale de l'économie, mais son anarchisme a un contenu positif : la théorie de la solidarité sociale,première loi humaine.

Le mutuellisme de Bakounine n'est pas individualiste comme chez Proudhon, il est collectivisteet libertaire, établi sur des coopératives de production. KROPOTKINE (1842-1921) Ce prince russe physicien s'est voué à la cause du prolétariat, il a surtout écrit et agi vers 1870-1875.

L'anarchieest pour lui aussi conforme à la science qu'elle l'était pour Bakounine, son aîné de trente ans.

L'anarchie est larenaissance d'une grande tradition, non pas comme exaltation de l'individu, mais en tant qu'épanouissementpopulaire spontané et jaillissant."L'anarchie est la tendance naturelle de l'Univers, la fédération est l'ordre même des atomes."Les peuples ont besoin de chefs, ces derniers constituent une minorité agissante, seule capable le moment venu de« déchaîner la spontanéité » des masses.L'homme est naturellement bon pour l'homme; le communisme de Kropotkine (qu'il appelle lui-même communalisme)est établi sur la commune professionnelle, seule propriétaire des biens de production.

Il est entendu que tout estcommandé par la consommation, la production doit suivre les besoins, dans une idéale « prise au tas ».

Les moyensprévus par Kropotkine pour parvenir à cette société de consommation en commun sont anti-politiques : il refusel'État, même à titre de passage provisoire : il refuse donc les théories de Marx en affirmant qu'il faut d'abordsupprimer l'État. Le socialisme en Allemagne L'agitateur ouvrier Lassalle fut, vers 1872, l'un des principaux théoriciens du mouvement ouvrier allemand.

Disciplede Hegel, il met un exceptionnel magnétisme au service d'un programme qui donne à l'État la responsabilité d'unir leshommes et de réaliser la destinée humaine.

Voilà pourquoi on parle de « socialisme d'État » à propos des Allemandslassaliens (pratiquement tous les socialistes allemands de l'époque).

Radicalement opposés aux traditions françaiseou russe, ils placent tous leurs espoirs dans l'État, c'est en lui qu'ils cherchent la solution des problèmeséconomiques et sociaux.Lassalle voit en l'État de ses rêves « le grand institut d'Éducation morale de l'humanité ».

Rien de moins.Finalement, l'État fait mieux que les individus : il est mieux à même de gérer leurs intérêts communs, et il est meilleurrépartiteur que l'aveugle libre concurrence.Le socialisme allemand, on le voit, est autoritaire, national, réformiste (l'État déjà existant peut faire le travail qu'onlui assigne, il est donc inutile de le détruire par la Révolution).

Les solutions pratiques de Lassalle sont, par exemple,l'impôt redistributeur des revenus, qui ferait une vraie révolution sans guerre des classes.

Voilà un socialismerassurant, tout comme le socialisme anglais. Le socialisme en Angleterre Indiquons rapidement sous cette rubrique l'apparition du Labour Party en 1893.

Keir Hardie est le leader dumouvement ouvrier anglais, ce mouvement rassemble aussi bien des militants que des intellectuels ou des sociétésde pensée typiquement anglaises comme les Fabiens qui réprouvaient cependant au départ toute idée de parti.Leur socialisme est étranger au marxisme, et affirme des aspirations éthiques d'un style très anglais : actioncollective en vue d'éliminer la souffrance et le gaspillage des vies humaines (journée de 8 heures, salaire minimum,droit au travail, meilleur logement et hygiène).

Pragmatistes, comme à l'habitude, les Anglais n'étaient guèreinternationalistes, comme à l'habitude également (les Fabiens surtout).

Seul Keir Hardie croyait à l'Internationaleouvrière, mais il n'était guère suivi.Ainsi, le socialisme anglais s'isola des autres mouvements qui furent progressivement gagnés au marxisme etparticipèrent aux querelles nées des interprétations du marxisme (révisionnisme de Bernstein par exemple).

Il nousrestera donc à consacrer un chapitre à Marx et à sa "famille" sauf un personnage exceptionnel souvent — et bien àtort — désigné comme marxiste : Jean Jaurès.. »

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