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l'expression "je n'aime personne" a-t-elle un sens ?

Publié le 25/07/2005

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PERSONNE (lat. persona, masque de l'acteur, rôle)

Phi. Masque derrière lequel l'acteur s'efface pour jouer; la personne, dans le stoïcisme, désigne la fonction, le rôle public que confère à chacun la Providence. C'est ainsi que ce terme prendra un sensjuridique pour désigner en droit romain celui qui a une existence civile, des droits et des devoirs fixés par la loi. Sous l'influence du christianisme, la personne s'identifiera à l'être humain conçu non seulement dans son essence universelle, tous les hommes partageant une nature commune, mais encore dans ce qui est irréductiblement propre à chacun et qui fait de lui un être unique. Mor. Selon Kant : distinct d'individu; opposé à chose. L'individu est le sujet de fait, le sujet empirique caractérisé par ses particularités (culturelles et naturelles) : religion, couleur de peau, sexe, etc. Les individu sont tous différents : ils ne sont égaux qu'en tant que personnes, c.-à-d. sujets de droit. Or, l'égalité juridique des personnes ne se fonde pas sur une identité naturelle ou culturelle, mais sur une identité morale : tout homme, quelles que soient ses différences empiriques, est un être pourvu de la faculté de penser. Le statut de personne est donc universel. Dans la mesure où tout homme est capable d'autonomie, de penser par lui-même les fins de ses actions et de répondre de ses choix, il ne peut être traité purement comme un moyen, comme une chose, et doit être respecté en tant qu'il est en lui-même une fin. Telle est la valeur de la personne dont la liberté est inaliénable, ne pouvant être échangée contre aucun autre bien puisqu'elle est moins ce que l'homme possède que ce qu'il est. Contrairement aux choses qui ont un prix, une valeur relative à leur usage ou à celle d'autres biens susceptibles d'être échangés contre elles, la personne a une valeur Absolue, intrinsèque, qu'on appelle dignité.

SENS (lat. sensus; de sentire, sentir, juger)

Mot qui rencontre en français trois grandes acceptions bien distinctes : soit il désigne toutes sortes de facultés, faculté de sentir ou de juger (1), soit il est syn. de signification (2), soit il évoque simplement l'orientation d'un mouvement (3). 1. Terme équivoque qui désigne aussi bien la faculté d'éprouver des sensations (les cinq sens), les sens comme organes récepteurs, la faculté de connaître intuitive (sens intime ou sens intérieur sont alors parfois syn. de conscience), le jugement (comme dans l'expression usuel « à mon sens »), par suite le bon jugement (le bon sens, syn. de raison, ou sens commun), mais aussi le sens moral (la faculté innée de reconnaître intuitivement le bien et le mal, la conscience morale en tant que pouvoir d'appréciation ou de discernement); 2. d'abord, intention de celui qui parle ou agit (ce qu'il veut dire ou se propose de faire, sens d'une phrase ou d'une démarche), puis valeur objective d'un signe, telle qu'elle est fixée par l'usage ou par une convention (acception d'un terme); 3. syn. de direction dans le langage courant (le sens des aiguilles d'une montre). Or, pour l'homme, la question de la signification et de l'orientation se recoupent souvent : ainsi, quand nous cherchons à déterminer le sens de notre existence, nous nous demandons à la fois quelle est sa finalité (en vue de quelle fin agissons-nous ?) et quelle signification lui donner (pourquoi ma vie vaut-elle d'être vécue ?). Les existentialistes ont montré que c'est mon projet (la direction que je lui insuffle librement) qui donne sens à ma vie, qui fait qu'elle signifie quelque chose. De même, la question du sens de l'Histoire pose le double problème de sa direction et de sa signification, c.-à-d. pour les philosophes modernes celui de sa finalité.

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