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Les religions sont-elles prisonnières de la superstition ?

Publié le 10/12/2009

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La religion n’a que peu souffert des explications rationnelles apportées. Ainsi même si certaines faits superstitieux autrefois acquis n’ont plus cours aujourd’hui ceci semble nous indiquer, compte de tenu de l’engouement actuel pour les religions, que ces faits superstitieux ou miraculeux ne soient pas indispensables aux religions et que celles-ci puissent s’en détacher. S’il est certains qu’à une époque ces événements faisaient lois il semble qu’au fur et à mesure de l’histoire ils aient perdu de leurs caractères irréfutables et soient devenus des symboles de ces religions et ne doivent être utilisés que comme des représentations, des paraboles visant à illustrer des valeurs morales. De cette manière, les religions  semblent donc bien pouvoir se détacher de certaines superstitions autrefois ancrées dans les esprits. Donné comme définition de la superstition un attachement inconsidéré à des croyances sans fondements semble nous faire omettre une grand part du problème posé. Il serait trop réducteur de  considérer comme de la superstition seulement les récits cités plus hauts.

« Les religions entendent au travers de cérémonies, rituels et de manifestations collectives rapprocher les fidèles entre eux et les mettre en communication avec le sacré.

On propose alors à l'homme un monde par rapportauquel les désordres ou les malheurs qu'il côtoie quotidiennement perdent de leur importance.

Les religions évoquentun monde meilleur après la mort et un pardon certain si l'homme s'emploie convenablement à cette religion. Si l'on en croit Cicéron, le superstitieux est celui qui prie sans cesse pour que ces enfants survivent.

(De Natura deorum.

II, 18).

Cette définition du superstitieux de Cicéron nous ouvre une nouvelle voix et nous permet detirer 2 caractéristiques fondamentales de la superstition.

Le superstitieux émet le désir d'obtenir une faveur, ets'applique alors à divers moyens aléatoires afin de l'obtenir d'une entité supérieure (entité surnaturelle, divinité).Ainsi l'homme attend que dieu réponde à ses requêtes sous peine que ce dernier perde de sa crédibilité.

Ceciconstituerait la véritable superstition, le fait de penser que dieu est une entité au service des hommes qui a pourrôle de s'assujettir aux requêtes des hommes qui prient pour lui.

C'est ce que nous dira Spinoza au sujet de cettesuperstition, qui selon lui « implique l'humiliation de la raison et le mépris de Dieu dont on suppose qu'il doit céder ànos injonctions ».

L'homme qui a peur et se sent perdu en appel en dernier recours à dieu afin que celui-ci l'aide etrègle ses problèmes dans son monde matériel. Ceci est totalement contraire à la conscience religieuse qui distingue la vraie foi et la superstition.

Ainsi Kant dira que le « seul vrai commandement religieux est naturel et rationnel : c'est celui qui ordonne d'aimer Dieu etd'aimer un chacun comme soi-même.

Ainsi le croyant à pour seule contrainte d'aimer Dieu et de croire en lui, il nedoit pas tenter de le prendre en défaut par une requête purement matérielle.

Dieu n'est pas habité du pouvoir d'offrirà un homme pieu un bien purement matériel.

Pour prendre l'exemple du Dieu catholique, celui-ci n'est pas là pouroffrir une vie meilleure aux hommes, si l'on en croit les textes bibliques ce dernier a abandonné les hommes à leurpropre sort depuis le pêché originel des 2 premiers hommes.

Dieu n'est alors plus qu'un simple observateur.

Croireque prier Dieu chaque jour dans l'espoir d'une vie meilleure n'est que pure superstition et ne relève pas de la foi etne témoigne d'aucun amour envers lui.

Il n'est pas question de forcer la volonté d'un Dieu afin d'obtenir des bienspersonnels hypothétiques.

Dieu en appel seulement à « l'amour et la foi », il s'agit de sa seule requête, tout ce quele croyant peut espérer en tirer en retour est le pardon de ce Dieu face aux « offenses » faites (si l'on se rapporte àla prière catholique « Notre père » dans laquelle le croyant honore le Dieu et montre son amour ou tout du moins sonattachement à celui-ci dans le seul espoir que ce dernier lui pardonne ses offenses, « pardonne-nous nos offenses,comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé.

»).

Dieu s'il est aimé n'apporte que réconfort et ne doit pasêtre vu comme un personnage distribuant le bonheur aux uns et le malheur aux autres. Il semble de ce cas que les religions puissent se détacher et échapper totalement à la superstition dès lors que l'on considère que celles-ci n'en appellent qu'à l'amour de Dieu.

Seulement voilà si en théorie les religions nesont pas superstition et s'en détache pleinement quand est-il du comportement réel des hommes vis à vis de cettesuperstition ? D'après ce qui vient d'être montré, il semblerait que les religions soient totalement innocentes à cette idée de superstition que l'on tendrait à confondre avec l'idée de la foi.

La superstition religieuse est la folie de croire quepar les actes religieux du culte on peut faire quelque chose pour sa justification devant dieu.

L'homme veut à toutprix montré que la nature ne fait rien en vain et va à partir de là chercher à trouver une justification auxévénements qu'il pourra observer.

La superstition consiste à croire que par des actes aléatoires il serait possible deforcer la volonté de Dieu. Ainsi on comprend mieux l'origine de la superstition à l'intérieur des religions.

Elle est le fruit de l'angoisse de l'homme pour le futur, ce dernier a pris conscience de sa mort même si celle-ci reste pour lui totalement inconnue.Ainsi devant toutes ses angoisses l'homme tente de maîtriser sa destinée.

La superstition ne serait alors plus que lefruit de la peur des hommes en l'avenir. On notera avec étonnement de quelle manière réapparaît la superstition encore dans nos sociétés en période de crises.

Les gens se réunissent par milliers comme pour se réconforter même s'ils ne sont pas croyants, ceci enespérant obtenir une reconnaissance de Dieu de par le culte qu'il lui est fait, culte pour le moins hypocrite puisqu'ilaura fallu attendre un malheur pour voir affluer les « croyants ». D'autres cas sont plus difficiles à cerner, peut-on considérer les Croisades comme de la superstition ? Certes les intérêts étaient mélangés et ne ressortaient pas seulement le côté religieux de l'aventure.

Il paraît plus difficileici de trancher entre superstition et foi.

Il en va de même pour ces kamikazes prêts à donner leur vie, sont-ils fousde penser que parce qu'ils donnent leur vie ils accèderont au paradis ou est-ce vraiment la foi qui les pousse ? Une chose est sûre, il s'agit bel est bien de superstition lorsqu'un président appelle à la guerre « entre le bien et le mal », il est stupéfiant de voir comment les gens peuvent devenir convaincus de l'existence d'un Dieu et setourner aussi rapidement et pieusement vers lui lorsque la situation va mal.

Ainsi il apparaît clair que la superstition. »

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