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Les religions nous condamnent-elles au malheur ?

Publié le 12/03/2009

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La croyance en une transcendance, consolation pour les hommes A première vue, il est tout à fait paradoxal de prétendre que les religions nous condamnent au malheur. En effet, on a plutôt coutume de considérer que la religion permet à l'homme d'obtenir une consolation qui lui serait refusée sans elle. L'idée d'une transcendance, capable de nous venir en aide dans la détresse, de la possibilité d'une vie « par delà la mort « qui est le fond commun de toutes les religions, (que ce soient les religions nordiques où le guerrier valeureux est promis aux délices du paradis, ou la religion chrétienne, dont Dante dépeint le bonheur réservé aux élus dans la dernière partie de la Divine Comédie) nous viennent en aide plutôt qu'elles ne nous condamnent au malheur.

b.      Les religions nous vouent conditionnellement au bonheur supra terrestre

En nous rappelant notre condition mortelle, la plupart des religions nous condamneraient plutôt au bonheur, mais à un bonheur conditionnel. En effet, nombre de religions nous promettent un paradis rémunérateur de nos bonnes actions sur terre, si nous nous sommes conduits conformément à leurs prescriptions morales. L'idée de paradis, récompense conditionnelle, il est vraie, mais néanmoins consolatrice, ferait plutôt des religions un soutien de la vie terrestre, et le meilleur espoir d'une vie bienheureuse après le trépas.  

II.                  L'ensemble des religions nous vouent nécessairement à une certaine forme de malheur  

a.      L'idée de divinité associée à la crainte Cependant, il n'en est pas moins vrai que l'ensemble des religions, par delà les différences dogmatiques, nous condamnent à une certaine forme de malheur.

Pour Voltaire, la religion doit être subordonnée au gouvernement civil, afin de ne pas devenir intolérante. La religion, pour ne pas nuire au bonheur, doit être l'affaire de chaque homme.

MAIS...

L'homme a besoin d'être guidé dans l'existence. La religion non seulement rassure l'homme, mais l'éclaire. Elle lui permet de connaître le bonheur.

« Dans la Lettre à Ménécée, Épicure conduit une réflexion opposée à celle duplatonisme : elle s'en tient à un strict matérialisme.

La mort n'est pas uneévasion de l'âme, elle est un pur non-être qui ne nous concerne en rien,puisque vivants, nous appartenons à l'être.

"Tout bien et tout mal résidentdans la sensation ; or, la mort est la privation complète de cette dernière."Ensuite, sachant que notre durée de vie est limitée, nous seronsheureusement pressés de jouir raisonnablement des biens de la vie.

La penséede la mort dissipe l'angoisse d'une vie illimitée, en laquelle nous aurions àchoisir et agir en vue de l'éternité.

Pour l'existence humaine, l'éternel n'estjamais en jeu : il n'y a rien de si grave qui mérite un souci sans limites.

Deplus, les dieux immortels, qui jouissent d'une béatitude infinie, ne se soucientpas des affaires humaines.

Si la mort n'est rien pour nous, nous ne sommes,mortels, rien pour les dieux : leur jugement n'est pas à craindre.

Il ne fautdonc se soucier ni de la mort elle-même, ni de l'attente de son heure.

Unechose absente ne peut nous troubler, et quand la mort advient, c'est quedéjà nous ne sommes plus là pour en souffrir.

L'homme ne rencontre jamais sapropre mort, et le "passage" est aussi irréel et inconsistant que l'instantprésent qui sépare le passé du futur.

La mort n'est rien, comme le pur instantprésent, sans passé ni avenir : "La mort n'a par conséquent aucun rapportavec les vivants, ni avec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pour lespremiers, et que les derniers ne sont plus." La mort ne doit être pensée nicomme un mal, ni comme une délivrance.

Si ne pas exister n'est pas un mal, la vie comporte des joies qui peuvent être très agréables.

Vivre sagement, ce n'est pas chercher à jouir le pluslongtemps possible, mais le plus agréablement qu'il se peut. La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : lacrainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dansl'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles neleur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront quequiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort apartie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dansl'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes,lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps quise décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être nesurvit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée,la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégatd'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il fautpenser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation,de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :« Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, etque la mort est absence de sensation.

»En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme unsensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. b.

La religion nous détourne de l'action en faveur d'un bonheur terrestre réalisable Mais en un autre sens, nous pouvons dire que l'ensemble des religions nous condamnent au malheur.

Marx montre eneffet que toutes les religions, en focalisant notre attention et nos efforts sur la divinité, nous détournent de l'actionconcrète dans le monde qui pourrait nous permettre de réaliser ou d'accroître notre bonheur.

Pensons à la phrasefameuse « la religion est l'opium du peuple ».

La religion est l'opium du peuple, parce qu'elle endort ses facultés, etle condamne au malheur de l'abêtissement au lieu de lui laisser la possibilité et l'énergie de faire son propre bonheur. III. Des rapports différents au malheur en fonction des différences de dogmes a.

Le jansénisme, ou la condamnation nécessaire au malheur Cependant, par delà les similitudes des religions, nous ne pouvons toutes les confondre et les traiter indifféremment.En effet, selon les dogmes, les religions différent considérablement, et par conséquent, il en va de même pour laplace du bonheur dans la vie des fidèles.

La religion janséniste, par exemple, est capable de condamnernécessairement certains individus au malheur terrestre et supra terrestre.

En effet, elle considère que l'homme est. »

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