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LES QUATRE CAUSES CHEZ ARISTOTE

Publié le 30/10/2009

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aristote

a) Tandis que les Éléates, en niant tout changement, condamnaient leur science à la stérilité d'une double proposition « l'Être est, le non-être n'est pas «, et ne pouvaient plus rien comprendre à la réalité visible, Aristote part de la réalité du changement et s'efforce de l'expliquer : c'est ici qu'intervient la distinction capitale de l'Acte et de la puissance : Un gland est un chêne en puissance. L'Arbre sera en acte lorsqu'il aura poussé. Le marbre déposé dans l'atelier du sculpteur est une statue en puissance. Il sera statue en acte lorsque l'artiste l'aura modelé. Lorsque je m'instruis, je rends réel ou actuel un savoir qui, jusque-là, n'était en moi que potentiel. Entre l'être et le non-être il y a donc un intermédiaire, la puissance. Et il faut noter que tout en étant quelque chose de réel la puissance se conçoit seulement par rapport à l'être qui l'achève, par rapport à l'acte : le devenir du monde apparaît donc à tout moment comme l'éveil de ce qui sommeille, comme l'actualisation incessante des « puissances «.   

aristote

« La formalisation du raisonnement n'est que le prélude de la science, la condition de la possibilité de l'étude de lanature.

La logique précède donc la Physique, qui a pour objet la nature, les êtres naturels.

Mais que désignent cesderniers ? Ils ont en eux-mêmes le principe de leur changement, à la différence des êtres artificiels.Cet univers naturel, comment l'éclairer ? Pour expliquer les réalités naturelles en devenir, Aristote élabore la théoriedes quatre causes : connaître, c'est rendre compte de la constitution des êtres au moyen de la cause, conditiond'existence de quelque chose.

Alors que, chez Platon, il n'existe que des embryons de la théorie de la causalité,Aristote nous apporte une réelle doctrine de la cause.

Le travail de l'art, qui imite la nature, permet de mieuxcomprendre ce qui est en jeu.

Voici un bloc de marbre chez un sculpteur.

Comment va se réaliser effectivement lastatue ?La cause matérielle de la réalisation, c'est le marbre, support de la transformation.

La cause efficiente, c'est l'agentde la transformation, ici le travail du sculpteur avec son ciseau.

La cause finale désigne le but en vue duquels'accomplit la transformation.

Ici, l'intuition du sculpteur est en jeu.

Enfin, la cause formelle représente le principed'organisation de la matière, l'idée structurant l'objet transformé, le modèle de ce dernier.

La forme actualise lemarbre en Aphrodite ou Hermès.Avec Aristote se constitue donc la première théorie de la cause.

Même si la science moderne a fait reculer cetensemble explicatif, répudiant en particulier la cause finale, les mérites d'Aristote sont évidents.

Le philosophe,désireux de tout expliquer, tend à libérer la connaissance du discours mythique et à dégager des outils conceptuelsdécisifs.

Il tente de répondre à la question « pourquoi » en inventant de nouveaux concepts.

La science connaît parles causes, tel est le discours du Stagirite, qui donne aussi à voir la structure générale de l'univers.

Grosso modo, lesystème astronomique d'Aristote est le suivant : la Terre est en repos au centre du cosmos, qui comporte un mondesupralunaire, doté d'un mouvement parfait et éternel et un monde sublunaire (sous la lune), imparfait car soumis à lagénération et à la corruption.Au sein du monde sublunaire, les formes vivantes retiennent particulièrement l'attention d'Aristote qui, élevé dansune famille de médecins, est le plus grand des biologistes anciens.

Darwin lui-même note que Cuvier n'était qu'unécolier par rapport à Aristote...

Quand il traite des problèmes de la vie, Aristote privilégie les causes finales etinvoque le principe vital, l'âme, pour rendre compte du vivant :«Il faut définir la caractéristique du vivant, décrire ce qu'il est, dire sa nature, ses propriétés, et examiner chacunede ses parties prises à part [...].

On voit que si cette caractéristique est l'âme ou une partie de l'âme [...], ilappartiendra au naturaliste de parler de l'âme, et d'en avoir connaissance, sinon de l'âme tout entière, du moins decette partie de l'âme qui fait que l'être vivant est ce qu'il est » (Aristote, Les Parties des animaux, Belles Lettres, p.7).De Lucrèce à la biologie moléculaire, cette explication par l'âme et la fin s'est trouvée critiquée et dénoncée commeune maladie infantile de l'esprit humain.

C'est en partie vrai.

Toutefois cette maladie infantile est peut-être unepartie intégrante de nous-mêmes, surtout dans le champ du vivant.

D'ailleurs, la doctrine aristotélicienne de l'âmeest, on va le voir, très ouverte.

L'âme n'est pas ici un principe spirituel.. »

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