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Les peuples ont-ils besoin de guides ?

Publié le 19/03/2005

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123-217 de l'édition Payot, 1981, p.131 et 137).   -La spécificité d'une telle aliénation réside cependant dans l'unicité du chef : selon Freud, la masse « est une somme d'individus, qui ont mis un seul et même objet [l'image idéalisée du chef] à la place de leur idéal du moi et se sont en conséquence, dans leur moi, identifiés les uns aux autres. » (Freud, op.cit., p.181 - cf. le schéma représentant cette « formule de la constitution libidinale d'une foule »). L'image du guide permet ainsi d'unifier le peuple (au sens large de « nation ») en incarnant un idéal commun : les nationalismes en appellent ainsi à l'image d'un chef transcendant les intérêts particuliers pour se faire le représentant immédiat de l'intérêt général. Deuxième partie   - Comment dès lors résoudre cette ambiguïté entre le besoin pathologique d'avoir un chef dominateur et la construction d'une identité collective, via la figure personnalisée d'un guide unique, qui incarne à son tour cette identité du peuple, prétendant même être le représentant de la « souveraineté populaire » ?

Distinguer cette question de la thèse kantienne selon laquelle « l’homme a besoin d’un maître « (Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Proposition 6). Ici, on ne s’interroge par sur les moyens de limiter par la loi la liberté de chacun et de freiner ainsi nos désirs impulsifs, mais on questionne plutôt le problème de l’autorité politique et de la personnalisation du pouvoir, que ce soit en démocratie ou dans les régimes « totalitaires «. Mais dire que les peuples ne sauraient, ou ne savent pas, se passer de guides, ne revient pas à dire qu’ils en ont véritablement besoin. Le cas échéant, quels genres de guides les peuples auraient-ils véritablement besoin ?

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