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Les mots peuvent-ils rendre compte de la nature des choses ?

Publié le 13/11/2005

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NATURE (lat. natura; de nasci, naître)

Terme équivoque qui connaît deux grandes acceptions selon qu'il désigne la nature d'un être ou la nature en général. Désignant la nature d'un être, le terme renvoie d'abord à l'idée d'une existence qui se détermine d'elle-même, sans l'intervention d'une cause étrangère : 1. s'oppose à ce qui résulte de l'art ou de la technique : « La nature est principe dans la chose même » (Aristote); 2. est synonyme d'essence d'un genre dès lors qu'il désigne l'ensemble des propriétés qui le définissent : « La nature d'un gouvernement est ce qui le fait être tel » (Montesquieu); 3. désignant ce qui est inné, s'oppose à l'acquis, c.-à-d. chez l'homme à la culture ; désignant ce qui est spontané, s'oppose à ce qui est réfléchi. Désignant la nature en général, le terme renvoie à l'idée d'un ensemble organisé et régi par des lois : 1. ainsi la nature comme ensemble des choses qui présentent un ordre et réalisent des types s'oppose pour Aristote au hasard : « La nature ne fait rien en vain » ; 2. la Nature en tant que s'y exprime une Absolue nécessité s'oppose au Monde - humain soumis à la contingence; 3. la nature où toute cause est elle-même l'effet d'une cause extérieure s'oppose pour Kant à la liberté qui suppose l'autonomie morale de l'agent.

CHOSE

Gén. Tout ce dont on pose l'existence. Méta. Pour Kant, la « chose en soi » subsiste indépendamment du sujet qui se la représente. Ne pouvant être l'objet d'aucune Expérience , elle n'est pas un objet de connaissance. Mor. La chose s'oppose à la personne. Elle se définit comme un moyen, et la personne comme une fin. Ainsi, sa valeur est son prix : elle peut être possédée et échangée. La personne, au contraire, est inaliénable, n'a pas de prix mais une dignité.

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