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Les hommes savent-ils ce qu'ils désirent ?

Publié le 07/04/2009

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Les hommes savent-ils ce qu'ils désirent ?

Machiavel soulignait déjà la versatilité des hommes. Chef d'oeuvre d'inconstance et d'irrésolution ! Aussi, n'est-il pas rare de voir un individu ou un peuple changer radicalement l'objet de ses désirs. Ne faut-il voir ici que caprice et inconstance, ou plus profondément le caractère même, l'essence même du désir ? Sommes-nous à tous les coups conscients de nos désirs ? Que penser de ces amants qui se jurent fidélité et rompent leurs noces le lendemain ? Le désir suppose-t-il toujours la connaissance préalable de son objet ? Ou n'est-il que valse d'hésitations et des adieux ? Le désir est souvent inapte à nous satisfaire pleinement. Pourtant, le désir est la chose du monde la mieux partagée.  Nous montrerons dans un premier temps la part de connaissance dans le désir, et ensuite nous en verrons les limites en parlant d'un désir aveugle et ignorant. En dernier lieu, nous tâcherons de déterminer quel type de jugement accompagne le désir, et si ce jugement est véritablement un savoir ou une simple opinion ou conjecture.

« tendance, d'une préférence fortement marquée vers son objet.

Et cette tendance est antérieure à la connaissance,comme le révèle Spinoza : « Nous ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne, mais nous la jugeonsbonne parce que nous la désirons.

» On comprend alors pourquoi le savoir n'est pas extérieur au désir pour le juger,il est au contraire conditionné par lui, et prend la forme d'un jugement extrêmement favorable.

Or ce jugement estsubjectif, propre à celui qui désire et non à la nature de l'objet. 2.

Désir et erreur On peut comprendre alors l'idée stoïcienne, présentée par Cicéron, selon laquelle tout désir contient ou suppose uneerreur de jugement.

On attribue plus de valeur à l'objet désiré qu'il n'en a réellement.

Idem pour les êtres : Roméovoit nécessairement Juliette plus belle qu'elle ne l'est, sinon tous seraient amoureux d'elle.

À cela s'ajoute le fait qu'ilexiste des choses dont l'obtention ne dépend pas de nous, comme la réputation, la richesse et même la santé.

Toutpeut être fait pour cela, mais le résultat n'est jamais garanti.Si l'on ne sait pas identifier si l'objet désiré appartient ou non à ce qui dépend de nous, on tombe dans le piège etl'ignorance de ce que l'on désire en réalité.

Car on désire la satisfaction et le bonheur, mais on se met dans lasituation de ne jamais les obtenir, comme Épictète le montre. 3.

Désir et inconscient Il y a pire encore.

Une illusion est une erreur motivée par un désir, selon la définition de Freud.

Mais il y a des désirsdont on ignore la présence.

Ils sont enfouis dans l'inconscient, de sorte que l'on ne peut même pas s'en prémunir,puisqu'on ignore qu'ils motivent nos actes.L'inconscience concerne deux choses : l'objet du désir d'une part et l'existence même du désir d'autre part.

Lerefoulement empêche la conscience de ce désir.

Les cas de névrose, analysés par Freud, l'attestent.

Ces désirssont d'ordre sexuel et libidinal.

Ils prennent la forme, lors du complexe d'Œdipe, de désirs incestueux.

Mais celaveut-il dire que nous sommes condamnés aux pires désirs, quasi animaux, et sans le savoir ? Dans ce cas qu'est-cequi nous différencie justement de l'animal ? Et, comme la théorie psychanalytique existe, comment peut-on savoirque nous avons ces désirs ? III.

Le savoir du désir 1.

Désir et volonté Le désir va conditionner un jugement favorable sur son objet, mais il n'est peut-être pas la seule force d'influence etde motivation de nos actes.Les philosophes dualistes comme Descartes estiment que nous possédons un corps qui manifeste ces désirs àl'esprit, mais que nous avons aussi une volonté venant de l'esprit pur et capable de s'imposer au corps.Dans ce cas, nous savons ce que nous désirons, au sens où, par la volonté et la réflexion, nous connaissons ledanger et l'approximation de la « connaissance » fournie par le désir.Le désir cherche le plaisir, la volonté a pour objet le bien.

Pour être précis, on sait plus ce que l'on veut que ce quel'on désire, car la volonté est directement liée à l'esprit. 2.

L'illusion de la volonté Mais comment reconnaître un désir d'une volonté ? Tout bien s'accompagne d'une forme particulière de plaisir, donccela peut être le désir qui officie.

La volonté n'est peut-être que le nom donné au dernier désir qui a fait pencher labalance en sa faveur, comme la définit Hobbes.

Dans ce cas, on peut néanmoins savoir ce que l'on désire, maisd'une manière plus empirique.

On sait ce que l'on désire, mais au fur et à mesure que les expériences s'accumulent.On sait davantage ce qu'est le bien ultime cherché et l'on sait de mieux en mieux comment on peut l'obtenir. 3.

Autorégulation du désir Le plaisir constitue la première et la plus forte expérience de satisfaction, à tel point qu'Épicure estime par exempleque notre jugement est nécessairement conditionné à appeler « bien » ce qui correspond au plaisir.Par contre, cela ne veut pas dire que tous les plaisirs se valent, ni qu'ils sont tous dignes d'être recherchés.

Unplaisir obtenu ponctuellement peut se solder par un mal postérieur durable, et inversement.

On choisit certainsplaisirs plus que d'autres, parce qu'ils permettent d'obtenir davantage de plaisir, au bout du compte.Le procédé reste le même y compris quand les désirs sont inconscients.

L'analyse doit mettre à jour la nature dudésir refoulé perturbateur, de telle sorte que la conscience et la raison prennent le relais de sa maîtrise, car lesurmoi ou la censure n'opèrent plus de façon efficace. Conclusion. »

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