Devoir de Philosophie

Les hommes doivent-ils penser pour vivre ?

Publié le 27/02/2008

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Cependant, nous n?avons guère envisagé l?exigence de penser, qu?exprime le verbe « devoir » présent dans notre libellé. En quoi, en effet, les hommes devraient-ils penser pour vivre ?           Nous pourrons trouver un élément de réponse en nous référant à la pensée de Hans Jonas, dans son ouvrage Le principe responsabilité. En effet, pour Jonas, le fait de vivre ne se résume pas seulement à un vivre-ensemble vécu au présent, mais à un vivre-ensemble qui doit prendre en compte le futur. Il s?agit de déterminer dans quelle mesure nous sommes responsables du monde qui sera légué aux générations futures, puisque l?accroissement des moyens technologiques mis à la disposition des hommes étend la menace écologique à l?ensemble de la planète et cela dans un temps relativement court (essentiellement à l?échelle des phénomènes cosmiques et non humains).           En somme, l?exigence est double : il s?agit de penser, dans le présent, les conditions d?un mode de vie (c?est la question écologique proprement dite) qui ne mette pas en danger les conditions de vie des générations futures. Même si celles-ci ne sont pas encore venues à l?existence, la question se pose quand même de la responsabilité qui nous engage à leur égard : il s?agit d?une responsabilité vécue sur un mode fictif, mais elle n?en est pas pour cela ineffective. De ce point de vue, le pluriel de notre sujet « les hommes » justifie pleinement notre démarche, puisqu?il s?agit de comprendre, non pas si la pensée peut aider à vivre (question digne en soi, mais qui n?est pas la nôtre présentement), mais que les hommes sont appelés à penser ? ils le doivent, c?est leur responsabilité ? vis-à-vis des autres hommes. Vivre, c?est en ce sens vivre-avec, s?engager et prendre ses responsabilités. Conclusion : Ainsi, nous avons vu que du point de vue strictement biologique, la pensée opère comme un dissolvant.

« pas pour cela ineffective.

De ce point de vue, le pluriel de notre sujet « les hommes » justifie pleinement notredémarche, puisqu'il s'agit de comprendre, non pas si la pensée peut aider à vivre (question digne en soi, mais quin'est pas la nôtre présentement), mais que les hommes sont appelés à penser – ils le doivent, c'est leurresponsabilité – vis-à-vis des autres hommes.

Vivre, c'est en ce sens vivre-avec, s'engager et prendre sesresponsabilités.

Conclusion : Ainsi, nous avons vu que du point de vue strictement biologique, la pensée opère comme un dissolvant.

À l'inverse de l'instinct, elle brise la continuité vitale.

Un simple exemple le fera voir : alors que la démarche de l'animalest instinctive et assurée, l'action humaine peut souffrir d'hésitations du fait de la réflexion qui l'accompagne.Cependant, nous avons évoqué avec Aristote la pensée comme possibilité de poser des valeurs communes afin depenser un vivre-ensemble, compris cette fois d'un point de vue éthique et politique.

Enfin, nous avons tenté d'élevercette exigence de pensée à l'idée d'un devoir, d'une responsabilité des hommes (présents) vis-à-vis des hommes(futurs), concernant la possibilité même de vivre de manière viable et durable.

En cela, la préoccupation écologiqueest double : elle concerne la vie comme phénomène biologique et comme vivre-ensemble (en rapport avec lesgénérations futures). Une nouvelle philosophie de la nature : le principe de responsabilité□ Le philosophe et théologien allemand Hans Jonas (1903-1993), envisageant les conditions nouvelles imposées àl'action humaine par les transformations de l'environnement, a proposé une éthique de la responsabilité envers lesgénérations futures, destinée à guider l'intervention technique de l'homme sur la nature.□ Cette éthique est nouvelle, dit Hans Jonas.

Elle excède le champ traditionnel de l'éthique, qui, d'une part,concerne essentiellement le domaine des rapports que l'homme entretient avec lui-même et avec autrui, et qui,d'autre part, n'intègre pas la question de la durée des effets de l'action dans l'appréciation de la valeur de l'action.L'éthique traditionnelle, parce qu'elle est anthropocentrée, n'est pas capable de fournir les normes d'une action justevis-à-vis de la nature.

Elle ne permet pas non plus, parce qu'elle est a-temporelle, de répondre au problème, majeur,de la disjonction entre la temporalité de l'action humaine et celle de ses effets dans la nature.□ Une éthique de la responsabilité doit donc, selon Jonas, tenir compte des dangers potentiels que l'actiond'aujourd'hui fait courir à l'humanité de demain.

Elle doit intégrer à sa délibération la maxime morale suivante : « Agisde façon que les effets de ton action soient compatibles avec la préservation d'une vie humaine authentique.

». »

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