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Les aspects comiques d'une pièce de théâtre ne servent-ils qu'à faire rire ?

Publié le 25/05/2009

Extrait du document

Introduction

Cela n’implique pas pour autant de ne pas réfléchir et de ne pas découvrir un sens plus profond des répliques. N’est-il pas normal d’aller voir une comédie pour se détendre, se divertir et oublier ses soucis? Un homme heureux est un homme qui rit, le théâtre est le lieu par excellence où l’imagination et la folie règnent en maîtres. Cela n’implique pas pour autant de ne pas réfléchir et de ne pas découvrir un sens plus profond des répliques, de la pièce. En effet, tout ceci reste à nuancer: les aspects comiques ne servent-ils qu’à faire rire, à amuser le public? Il est vrai que le registre comique au théâtre est propice à la détente, à l’amusement. Cependant lui attribue-t-on une simple fonction? Ne faut-il pas sous-entendre, grâce à une «deuxième« écoute plus attentive, un sens plus profond, masqué par cette comédie ou, au contraire, mis en valeur par celle-ci? Développement

Pourquoi existerait-il un registre comique si ce n’est pour faire rire? Nous verrons dans un premier temps quels sont le rôle et le but de la comédie au théâtre; et dans un deuxième temps, nous étudierons de quelle manière un metteur en scène peut à lui seul déclencher le rire chez le spectateur. La définition du mot comique est bien claire : «qui provoque le rire, et qui appartient à la Comédie«. En effet, ce sens aussi simpliste soit-il, nous montre bien que ce terme rime avec rire et divertissement. Dame Nature nous a donné des yeux pour pleurer, mais aussi et heureusement pour pleurer de rire. L’humour fait parti de notre vie, de nos caractères, nous ne pouvons plus le nier. S’il existe un lieu où l’on exprime de nombreux sentiments, c’est bien le théâtre et ses multiples facettes. On entend d’ici les rires des spectateurs, amusés devant une situation, ou un personnage de la pièce. Il existe, il est vrai, différents ressorts du registre (comique de situation, de geste, de caractère....) qui déclenche un sourire. Louis de Funès est l’acteur qui vient à l’esprit? Lorsque l’on évoque les nombreuses formes du comique, par ses mimiques très prononcées et très amusantes. De même, dans l’Ecole des Femmes, Molière sait, grâce à son habileté et son écriture, amuser le public. Dans la scène 5 de l’acte II, Arnolphe, obsédé par la crainte d’être cocu, interroge Agnès qui vient de s’ouvrir à l’amour; le dramaturge utilise ici le quiproquo, et l’équivoque entre l’amour et le ruban. De plus, de tous temps, les Hommes voient le théâtre comme un lieu de divertissement. La Comédia Dell’Arte et son théâtre de ruse, a développé au XVIème et XVIIème siècles la Comédie; les acteurs italiens se servaient de masques grotesques et des improvisations pour attirer un peuple venu se détendre et découvrir un loisir nouveau pour cette époque. Molière a également voulu que la comédie soit, comme la tragédie, considérée comme un genre noble sans, cependant, oublier d’associer au comique le plus subtil, les bastonnades, jeux de mots et quiproquos grivois empruntés au théâtre populaire. L’auteur de la pièce attend du spectateur un attention particulière aux masques, aux différentes répliques qui donnent un véritable sens à la pièce. L’évolution de la comédie nous montre donc bien que l’humour est le principal acteur de la pièce.

« Cette réponse est pourtant à nuancer, les aspects comiques sont, la plupart du temps; au servie d'une réflexion plus profonde.

La com édie est en effet, un tremplin pour faire véhiculer des id ées en utilisant l'ironie, ou encore en dénon çant les ridicules des moeurs d'une soci été. Si le but premier de la Com édie est principalement de divertir, elle repr ésente surtout les travers d'une soci été.

Il serait impensable de n égliger ce deuxi ème aspect, qui d'ailleurs peut être li é intimement au rire, qui correspond à l'exacte d éfinition du mot.

Ne nous arr êtons pas à ce qu'on appelle commun ément le premier degr é, il faut d écouvrir le message que le metteur en sc ène a voulu exprimer.

D ès lors, l'ironie peut être utilis ée: la mani ère de se moquer de quelqu'un ou de quelque chose en disant le contraire de ce qu'on veut dire, provoque le rire.

Ce pendant laconfusion entre le registre ironique et comique ne doit pas être fa ite.

Ce sens plus profond m érite une écoute plus attentive o ù l'on décèle alors des antiphrases, des id ées trop absurdes pour être vraies.

Le but de l'ironie est de faire accepter au spectateur des faits qui sont ensuite contredits par son bon sens et sa raison.

Le vrai devientfaux, et le faux devient vrai.

La pi èce est d'autant plus causasse que le public comprend ou sait reconna ître l'ironie. Une complicit é lie le metteur en sc ène, l'acteur et le spectateur.

De tous temps, les écrivains, les auteurs de pi èce de th éâtre pour v éhiculer leurs id ées tout en utilisant l'humour; on peut parfois, il est vrai, sugg érer des choses sérieuses sous la l égèreté.

Dés lors, l'auteur attend du public une certaine ouverture d'esprit, de perspicacit é.

il doit de lui m ême comprendre, sous-entendre des id ées que le metteur en sc ène a plus ou moins mis en valeur lors de la repr ésentation th éâtrale. Enfin l' évolution du genre comique et de la Com édie montre bien que les aspects humoristiques ne servent pas qu' à faire rire, en effet, le registre est utilis é pour railler le ridicule de la soci été tout en parant la censure.

il est d'autant plus efficace qu'un esprit de d ésinvolture apparent.

Il ne faut n égliger aucun propos, chaque mot a un sens particulier.

Peut- être est -ce pour cette raison que l'on distingue plusieurs types de com édies ( auxquelles on attribue alors des fonctions plus ou moins nombreuses: le rire bien entendu, mais aussi la r éflexion, la d énonciation): la com édie de boulevard (Dell'Arte), la com édie comique, la com édie d'intrigue...

Nous nous rendons bien compte que les aspects comiques mettent en valeur des id ées que l'auteur a voulu faire passer avec l égèret é.

Mais l'humour n'est il pas un moyen efficace de parer la censure, de d étourner l'attention des plus «na ïfs» et surtout des plus «dangereux».

n'oublions pas qu'aujourd'hui nous poss édons des droits, dont la libert é de penser, d'expression; mais dans un contexte de monarchie absolue le mot «droit» n'existe pas.

Pourtant les artistes ont voulu d énoncer les travers d'une vie qu'il ne comprenait pas, heureusement il existe des voix qui se sont élevées pour lutter contre l'intol érance, l'injustice, pour la vie! Le th éâtre et l'humour est une arme efficace tel que dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais.

Dans cette pi èce l'auteur met en sc ène deux personnages Figaro, un valet frondeur qui dialogue avec son ma ître en apparence, mais se trouve en fait, une longue m éditation du valet sur sa condition, sur la remise en cause d'un ordre social.

Malheureusement, les écrits des artistes dénon çant les probl èmes sociaux, politiques de leur époque se sont vus censur és, car s'il est compris, l' écrivain peut entra îner des bouleversements, des progr ès, ce qui repr ésente un risque pour une soci été (aussi in égalitaire soit-elle).

Nous ne pouvons oublier de citer Moli ère qui a r éussi à se faire un nom au sein de la Cour du Roi Soleil tout en se moquant du ridicule de celle-ci avec Les Précieuses Ridicules, ou des moeurs de son époque Le Malade Imaginaire, Le Bourgeois Gentilhomme.

Cependant il n'évita pas la censure de certaines sc ènes, mais il s'est fait la lumi ère du chemin d'un th éâtre o ù la libert é d'expression a commenc é à se mettre en place.

plus pr ès de nous Rhinoc éros de Ionesco et le th éâtre de l'absurde nous ouvre la voie de pi èces sans limites o ù l'homme devient animal, le texte est un v éritable plaidoyer sur la diff érence tout en gardant un ton humoristique, notamment lorsque B érenger ne devient pas rhinoc éros.

Le th ème de la diff érence est évoqu é et se m êle parfaitement à l'humour. Les aspects comiques pr ésents dans un pi èce de th éâtre m éritent une deuxi ème écoute plus subtile qui doit interpeller le spectateur.

en effet, ils servent à dénoncer, à caricaturer les ridicules de chaque soci été, chaque époque; mais encore à éviter la censure d' écrits enrichissants. Conclusion En guise de conclusion, nous pouvons donc affirmer que le th éâtre et les aspects comiques ont une double fonction: déclencher le rire, une émotion bien évidemment; mais également railler, porter l'attention sur les moeurs, les caract ères ridicules tout en conservant un ton l éger, voir frivole.

Le rire est le propre de l'Homme, pourquoi ne pourrait-on pas lier «rire» et «s érieux»? Le registre comique au th éâtre devrait toujours faire écho au mot «réflexion», et devrait inciter le public à découvrir un message subtil, implicite.

Et ne l'oublions pas, l'humour est une arme efficace pour parer la censure à certaines époques. Le th éâtre est un v éritable spectacle, un lieu magique qui nous éblouit par son trop-plein d' émotion l'instant d'une pièce.

Au XVI ème si ècle notamment, la sc ène est un moyen d'expression aussi bien corporel (les acteurs) qu'intellectuels (les r épliques) o ù l'auteur peut exprimer ses id ées, sa vision des choses plus ou moins indirectement. Cependant le th éâtre est il le lieu de la plus grande libert é, imagination, ou encore de la folie? Sujet d ésiré en échange : Sujet : J'aime lire comme lit une concierge : m'identifier à l'auteur et au livre.

Toute autre attitude me fait penser au dépeceur de cadavres, écrit Cioran dans De l'inconv énient d' être n é (1988).

Vous commenterez cette r éflexion en vous appuyant sur des exemples tir és de votre propre exp érience de la lecture ?. »

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