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LEIBNIZ: «Les monades sont sans portes ni fenêtres.»

Publié le 07/01/2010

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LEIBNIZ: «Les monades sont sans portes ni fenêtres.»

MONADE. n.f. (gr. monas, monados «unité«). Terme que Platon attribuait aux Idées. Repris aux XIIe et XIIIe siècles pour désigner Dieu comme être absolument simple (le premier de ses attributs). Leibniz l'a rendu célèbre en lui donnant un sens spécifique dans son système : une monade est une substance simple, inétendue, indivisible, impérissable (sauf par annihilation) ; elle dépend directement de Dieu (création, annihilation) ; elle a un pouvoir de percevoir et un dynamisme interne (l'appétition) ; elle possède en soi-même le principe de toutes ses opérations («elle ria point de fenêtre par laquelle quelque chose y puisse entrer ou sortir«). 

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« tous, contribue à former un merveilleux concert.

Sous la loi de la Monade suprême, les Monades créées développentles symphonies cachées en elles; tout vibre et l'écho des mondes emplit l'immensité.

Leibniz a exprimé la mêmepensée sous une forme plus populaire, mais moins exacte, en comparant les différents êtres qui paraissent agir l'unsur l'autre à des horloges « entre lesquelles un parfait ouvrier a établi l'accord et qui continuent de s'accorder sansexercer l'une sur l'autre aucune action physique.

»Si telle est la liaison, si tel est « l'accommodement de toutes les choses créées à chacune et de chacune à toutesles autres », si tout est coordonné, prédéterminé par Dieu en vertu de cette « prédélinéation » qui trace à l'avanceles lignes invisibles que les événements viendront infailliblement marquer en traits plus forts, il est impossible de nepas reconnaître que le monde créé est le meilleur des mondes possibles.

C'est là « l'optimisme » de Leibniz, que cephilosophe établit au nom du principe de la raison suffisante qui détermine Dieu à choisir, dans l'infinité des universpossibles, l'un plutôt que l'autre : ce choix ne peut venir que de la convenance ou des degrés de perfection que cesmondes contiennent.

« Et c'est ce qui est la cause de l'existence du meilleur, que la sagesse fait connaître à Dieu,que sa bonté le fait choisir, et que sa puissance le fait produire.

» Mais quand Leibniz affirme que le monde créé estle meilleur des mondes possibles, il entend parler, non du monde tel qu'il est ou tel qu'il sera à un momentquelconque de sa durée, mais du monde considéré dans la progression indéfinie de ses développements, ou bien «de la suite des choses à l'infini qui peut être la meilleure possible ».

C'est grâce à cette théorie de l'optimisme queLeibniz se flatte de répondre à toutes les objections de Bayle contre la Providence à propos de l'existence et del'origine du mal.Dans la théorie des Monades, l'harmonie préétablie et l'optimisme de Leibniz, il est impossible de reconnaîtrel'influence de Descartes.

Et pourtant Leibniz est cartésien, en dépit de lui-même, par l'esprit et la méthode.Seulement au Mécanisme de Descartes, il ajoute le Dynamisme.

C'est en effet ce qui distingue au premier abord lespiritualisme de Leibniz du spiritualisme de Descartes : Leibniz voit des forces partout où Descartes ne voyait quedes substances.

Il n'admet pas, comme l'auteur du Discours de la méthode, deux sortes de substances,radicalement opposées, irréductibles l'une à l'autre, l'Étendue qui n'est qu'étendue, et la Pensée qui n'est quepensée : il ne croit qu'à une espèce de réalité, les Monades immatérielles, les forces inétendues, qui constituentdans leur infinie variété tous les êtres de l'univers.

Aussi tandis que Descartes soutenait que la même quantité demouvement demeure dans l'univers, Leibniz montre que ce n'est pas la quantité de mouvement, mais la quantité deforce qui ne change pas.On ne saurait méconnaître la profondeur de ce Dynamisme idéaliste et il faut avouer que la doctrine de Leibniz formeun ensemble harmonieux et imposant, et demeure, malgré bien des imperfections et des erreurs, l'un des pluspuissants efforts de la pensée humaine. LEIBNIZ (Gottfried Wilhelm). Né à Leipzig en 1646, mort à Hanovre en 1716. Il étudia les mathématiques à Iéna, la jurisprudence à Altdorf et la chimie à Nuremberg.

En 1667, il rencontra lebaron Jean-Christian de Boinebourg, et commença de s'intéresser à la politique et aux hautes mathématiques.

En1672, il fut chargé d'une mission auprès de Louis XIV, pour engager celui-ci à conquérir l'Egypte.

Il fit un voyage àLondres et commença d'entretenir une correspondance suivie avec les plus grands esprits de son temps.

Il tenta,dans ses lettres à Bossuet, d'aboutir à la réunion des Eglises chrétiennes.

Au terme de longs travaux, il constitua lecalcul intégral (29 octobre 1675) et le calcul différentiel (1er novembre 1675).

En 1676, il quitta Paris pour Hanovre,où il devint bibliothécaire du duc de Brunswick-Lunebourg.

Il soutint les droits des princes allemands dans l'Empire en1678, préconisa un plan qui permît à Pierre le Grand de faire bénéficier ses peuples de la civilisation occidentale, etpublia un recueil de droit des gens.

Il mourut en novembre 1716, et n'eut que son secrétaire pour accompagner aucimetière sa dépouille mortelle.

En relations avec l'Europe entière, homme d'une culture universelle, Leibniz futmathématicien, philosophe, juriste, historien et fondateur de la critique historique, géologue, ingénieur et théologien.Il institua l'Académie de Berlin.

— Il se révéla, d'abord, disciple de Descartes.

Puis, ses réflexions sur le dogmeluthérien de la présence réelle et sur la transsubstantiation de la doctrine catholique l'incitèrent à chercher unenouvelle théorie de la substance.

Ce n'est pas l'étendue, c'est la force, qui constitue l'essence des corps.

Il fautfaire l'inventaire des faits scientifiques, s'attacher à leur « définition nominale », s'attacher plus à l'apparence qu'àl'essence.

La « définition réelle » démontre la possibilité de l'essence et permet de distinguer possibilité logique etpossibilité d'existence.

— Leibniz pose le principe de contradiction et le principe de raison suffisante : rien n'a lieusans raison.

Le but final de cette recherche est d'atteindre l'absolu.

La raison est la source des possibles.

UneVolonté choisit parmi ceux-ci : c'est Dieu, « dont l'entendement est la source des essences et la volonté l'originedes existences ».

L'harmonie préétablie est un « accord établi par Dieu entre les substances créées et qui expliquela concordance de leurs perceptions sans influence sur elles d'une substance corporelle et sans action réciproque deces substances les unes sur les autres ».

Le corps et l'âme sont deux horloges séparées, mais accordées par Dieu,et dont les mouvements sont en correspondance exacte.

C'est à Geulincx que Leibniz emprunte cette image.

—Leibniz croit aux idées innées ; avant l'expérience, qui ne peut seule expliquer la connaissance, il existe en l'homme. »

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