Devoir de Philosophie

Leibniz et les pensées voloantes !

Publié le 09/05/2005

Extrait du document

leibniz
Il nous vient des pensées involontaires, en partie de dehors par les objets qui frappent nos sens, et en partie au-dedans à cause des impressions (souvent insensibles) qui restent des perceptions précédentes qui continuent leur action et qui se mêlent avec ce qui vient de nouveau. Nous sommes passifs à cet égard, et même quand on veille, des images (sous lesquelles je comprends non seulement les représentations des figures, mais encore celles des sons et d'autres qualités sensibles) nous viennent, comme dans les songes, sans être appelées. La langue allemande les nomme fliegende Gedanken, comme qui dirait des pensées volantes (1), qui ne sont pas en notre pouvoir, et où il y a quelquefois bien des absurdités qui donnent des scrupules aux gens de bien et de l'exercice aux casuistes (2) et directeurs des consciences (3). C'est comme dans une lanterne magique qui fait paraître des figures sur la muraille à mesure qu'on tourne quelque chose au-dedans. Mais notre esprit, s'apercevant de quelque image qui lui revient, peut dire: halte-là, et l'arrêter pour ainsi dire. LEIBNIZ
  • Parties du programme abordées :

- L'inconscient. - La perception. - La mémoire. - L'imagination.

  • Analyse du Sujet : La pensée n'est pas seulement le produit de la conscience et de la volonté. Elle peut aussi être involontairement suscitée par des forces dont nous n'avons pas une claire conscience.
  • Conseils pratiques : Un texte classique dans lequel Leibniz affronte la conception de Descartes qui identifiait psychisme et conscience. Montrez bien le rôle de la volonté ou au contraire de la passivité, et étudiez la façon dont Leibniz rend compte des associations involontaires d'idées ou d'images.
leibniz

« est ensuite rétabli).

La pensée n'est pas sereinement linéaire : le corps a la possibilité d'y introduire desperturbations et les effets des objets perçus excèdent le strict moment de leur présence.Le rapprochement esquissé avec l'activité onirique sera bien entendu confirmé par Freud (comme l'ensembledu texte): dans les deux cas se manifestent des images et contenus de pensées non conformes à la morale.En référant les pensées volantes aux objets et à la façon dont il reste quelque chose de leur perceptiondans une mémoire profonde, Leibniz confirme le dualisme classique: physique et mental sont bien opposés, etle premier vient perturber le déroulement normal du second.

De ce point de vue, le texte n'offre aucunepréfiguration de la définition freudienne de l'inconscient comme « biologique ».Malgré les intuitions de Leibniz (qui ne sont pas négligeables), la « révolution » freudienne resteincontestable — puisqu'elle consistera à affirmer que le sens le plus authentique est celui qui se manifesteénigmatiquement dans les pensées volantes et les rêves, alors qu'ici on constate que la pensée conscientereste la plus significative, ne serait-ce que dans sa capacité à rétablir son pouvoir en interrompant lesimages de la rêverie : là où Freud verra de la censure, Leibniz comprend un retour positif à la norme.

LEIBNIZ (Gottfried Wilhelm). Né à Leipzig en 1646, mort à Hanovre en 1716. Il étudia les mathématiques à Iéna, la jurisprudence à Altdorf et la chimie à Nuremberg.

En 1667, il rencontra lebaron Jean-Christian de Boinebourg, et commença de s'intéresser à la politique et aux hautes mathématiques.

En1672, il fut chargé d'une mission auprès de Louis XIV, pour engager celui-ci à conquérir l'Egypte.

Il fit un voyage àLondres et commença d'entretenir une correspondance suivie avec les plus grands esprits de son temps.

Il tenta,dans ses lettres à Bossuet, d'aboutir à la réunion des Eglises chrétiennes.

Au terme de longs travaux, il constitua lecalcul intégral (29 octobre 1675) et le calcul différentiel (1er novembre 1675).

En 1676, il quitta Paris pour Hanovre,où il devint bibliothécaire du duc de Brunswick-Lunebourg.

Il soutint les droits des princes allemands dans l'Empire en1678, préconisa un plan qui permît à Pierre le Grand de faire bénéficier ses peuples de la civilisation occidentale, etpublia un recueil de droit des gens.

Il mourut en novembre 1716, et n'eut que son secrétaire pour accompagner aucimetière sa dépouille mortelle.

En relations avec l'Europe entière, homme d'une culture universelle, Leibniz futmathématicien, philosophe, juriste, historien et fondateur de la critique historique, géologue, ingénieur et théologien.Il institua l'Académie de Berlin.

— Il se révéla, d'abord, disciple de Descartes.

Puis, ses réflexions sur le dogmeluthérien de la présence réelle et sur la transsubstantiation de la doctrine catholique l'incitèrent à chercher unenouvelle théorie de la substance.

Ce n'est pas l'étendue, c'est la force, qui constitue l'essence des corps.

Il fautfaire l'inventaire des faits scientifiques, s'attacher à leur « définition nominale », s'attacher plus à l'apparence qu'àl'essence.

La « définition réelle » démontre la possibilité de l'essence et permet de distinguer possibilité logique etpossibilité d'existence.

— Leibniz pose le principe de contradiction et le principe de raison suffisante : rien n'a lieusans raison.

Le but final de cette recherche est d'atteindre l'absolu.

La raison est la source des possibles.

UneVolonté choisit parmi ceux-ci : c'est Dieu, « dont l'entendement est la source des essences et la volonté l'originedes existences ».

L'harmonie préétablie est un « accord établi par Dieu entre les substances créées et qui expliquela concordance de leurs perceptions sans influence sur elles d'une substance corporelle et sans action réciproque deces substances les unes sur les autres ».

Le corps et l'âme sont deux horloges séparées, mais accordées par Dieu,et dont les mouvements sont en correspondance exacte.

C'est à Geulincx que Leibniz emprunte cette image.

—Leibniz croit aux idées innées ; avant l'expérience, qui ne peut seule expliquer la connaissance, il existe en l'hommedes vérités universelles et nécessaires, qui dépassent l'expérience, mais que celle-ci révèle.

« Il n'y a rien dansl'intelligence qui ne vienne des sens, si ce n'est l'intelligence elle-même ».

— L'une des préoccupations de Leibniz futde concilier l'existence de Dieu et l'existence du mal.

Certes, le monde n'est pas bon, mais le mal est le moindre mal: « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».

Pour leur essence même, les créatures sontsoumises au mal métaphysique, qui engendre le mal moral et le mal physique.

Les créatures sont imparfaites.

— Lemonde est constitué de substances simples, inétendues, qui sont les monades, ou atomes métaphysiques.

Lesmonades sont douées de perception, c'est-à-dire de variété dans l'unité.

« L'état passager qui enveloppe etreprésente une multitude dans l'unité ou dans la substance simple n'est autre chose que ce qu'on appelle laperception ».

Les « petites perceptions » sont, pour Leibniz, les états subconscients.

Elles sont douées aussi del'appétition, c'est-à-dire d'une tendance à l'action, dont la raison se trouve en la monade elle-même ; c'est «l'action du principe interne qui fait le changement ou le passage d'une perception à une autre ».

Les monades sontdes entéléchies ; il y a en elles « une suffisance qui les rend sources de leurs actions internes ».

Chaque monadeporte en elle son passé et son avenir.

Elles vont de la monade nue du règne minéral à Dieu.

C'est l'harmoniepréétablie qui règle à l'avance l'influence des monades les unes sur les autres.

Le monde étant le meilleur possible, lanature s'accorde avec la grâce.

Le devoir est d'aimer Dieu.

Nous ne sommes pas « nés pour nous-mêmes, mais pourle bien de la société, comme les parties sont pour le tout ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles