Devoir de Philosophie

LEIBNIZ: dans le sommeil et dans les évanouissements

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

leibniz
La nature nous a montré dans le sommeil et dans les évanouissements, un échantillon qui nous doit faire juger que la mort n'est pas une cessation de toutes les fonctions, mais seulement une suspension de certaines fonctions plus remarquables. Et j'ai expliqué ailleurs un point important, lequel, n'ayant pas été assez considéré, a fait donner plus aisément les hommes dans l'opinion de la mortalité des âmes ; c'est qu'un grand nombre de petites perceptions égales et balancées entre elles, qui n'ont aucun relief ni rien de distinguant, ne sont point remarquées et on ne saurait s'en souvenir. Mais d'en vouloir conclure qu'alors l'âme est tout fait sans fonctions, c'est comme le vulgaire croit qu'il y a un vide ou rien là où il n'y a point de matière notable, et que la terre est sans mouvement parce que son mouvement n'a rien de remarquable, étant uniforme et sans secousses. Nous avons une infinité de petites perceptions et que nous ne saurions distinguer : un grand bruit étourdissant comme par exemple le murmure de tout un peuple assemblé est composé de tous les petits murmures de personnes particulières qu'on ne remarquerait pas à part mais dont on a pourtant un sentiment, autrement on ne sentirait point le tout. Ainsi quand l'animal est privé des organes capables de lui donner des perceptions assez distinguées, il ne s'ensuit point qu'il ne lui reste point de perceptions plus petites et plus uniformes, ni qu'il soit privé de tous organes et de toutes les perceptions. Les organes ne sont qu'enveloppés et réduits en petit volume, mais l'ordre de la nature demande que tout se redéveloppe et retourne un jour à un état remarquable.LEIBNIZ

Cet extrait porte sur la composition graduelle des perceptions relativement à leur unification progressive constituant la possibilité de les remarquer. La perceptibilité  des perceptions met en jeu le problème de la conscience du sujet de la perception. Le dialogue, ou plutôt la confrontation, est ainsi entamé avec Locke pour qui penser c’est percevoir (“ L’âme commence à avoir des idées quand elle commence à percevoir ” - in Essai sur l’entendement humain, II-1, § 9), c’est-à-dire être sensible à ses propres idées, et donc perceptions : être conscient.

 

Problème :        En opposition à la position de Locke qui fait de la conscience (des perceptions) le critère de l’existence de la pensée (fonction de l’âme), et risque de condamner à dénoncer l’inexistence de l’âme (parce que sans fonctions puisqu’inconsciente) dans le cas d’inconscience, il s’agit pour Leibniz de se démontrer pourquoi l’imperceptible n’est-il pas la cessation des toutes les fonctions (de l’âme) ?

 

leibniz

« impliquer l'absence de sensations infimes, elles-mêmes supposant l'exercice de fonctions et donc lapérennité de leur support (l'âme). III.

La composition continue [“ Nous avons (…) remarquable.

”] L'indistinctible entrant ainsi dans la composition de la sensation générale est infini.

La sensation générale (“ le murmure de tout un peuple ”) inclut le sentiment de l'infime comme condition de lasensation du tout (“ mais dont on a pourtant un sentiment, autrement on ne sentirait point letout ”), et donc de sa constitution perceptive. Les organes de l'animal sont doués de sensibilité relative et variable déterminant leur puissance perceptive, l'acuité et la distinction des perceptions.

L'indistingable relatif ou le non-remarquable nepermettent pas de conclure à l'absence de perceptions (“ plus petites et uniformes ”).

Enconséquence, la perception est permanente ; et seule la réduction du volume des organesentraînant la petitesse de la perception est cause de l'absence de conscience de cette dernière. Ainsi l'indistinctible existe et participe de la constitution du tout dont la cohérence remarquable n'a lieu qu'une fois l'unité restituée par les organes en restituant le principe d'ordination dans undéveloppement nouveau “ selon l'ordre de la nature ” - la nature étant le dynamisme d'unificationprogressive selon un principe organisateur. LEIBNIZ (Gottfried Wilhelm). Né à Leipzig en 1646, mort à Hanovre en 1716. Il étudia les mathématiques à Iéna, la jurisprudence à Altdorf et la chimie à Nuremberg.

En 1667, il rencontra lebaron Jean-Christian de Boinebourg, et commença de s'intéresser à la politique et aux hautes mathématiques.

En1672, il fut chargé d'une mission auprès de Louis XIV, pour engager celui-ci à conquérir l'Egypte.

Il fit un voyage àLondres et commença d'entretenir une correspondance suivie avec les plus grands esprits de son temps.

Il tenta,dans ses lettres à Bossuet, d'aboutir à la réunion des Eglises chrétiennes.

Au terme de longs travaux, il constitua lecalcul intégral (29 octobre 1675) et le calcul différentiel (1er novembre 1675).

En 1676, il quitta Paris pour Hanovre,où il devint bibliothécaire du duc de Brunswick-Lunebourg.

Il soutint les droits des princes allemands dans l'Empire en1678, préconisa un plan qui permît à Pierre le Grand de faire bénéficier ses peuples de la civilisation occidentale, etpublia un recueil de droit des gens.

Il mourut en novembre 1716, et n'eut que son secrétaire pour accompagner aucimetière sa dépouille mortelle.

En relations avec l'Europe entière, homme d'une culture universelle, Leibniz futmathématicien, philosophe, juriste, historien et fondateur de la critique historique, géologue, ingénieur et théologien.Il institua l'Académie de Berlin.

— Il se révéla, d'abord, disciple de Descartes.

Puis, ses réflexions sur le dogmeluthérien de la présence réelle et sur la transsubstantiation de la doctrine catholique l'incitèrent à chercher unenouvelle théorie de la substance.

Ce n'est pas l'étendue, c'est la force, qui constitue l'essence des corps.

Il fautfaire l'inventaire des faits scientifiques, s'attacher à leur « définition nominale », s'attacher plus à l'apparence qu'àl'essence.

La « définition réelle » démontre la possibilité de l'essence et permet de distinguer possibilité logique etpossibilité d'existence.

— Leibniz pose le principe de contradiction et le principe de raison suffisante : rien n'a lieusans raison.

Le but final de cette recherche est d'atteindre l'absolu.

La raison est la source des possibles.

UneVolonté choisit parmi ceux-ci : c'est Dieu, « dont l'entendement est la source des essences et la volonté l'originedes existences ».

L'harmonie préétablie est un « accord établi par Dieu entre les substances créées et qui expliquela concordance de leurs perceptions sans influence sur elles d'une substance corporelle et sans action réciproque deces substances les unes sur les autres ».

Le corps et l'âme sont deux horloges séparées, mais accordées par Dieu,et dont les mouvements sont en correspondance exacte.

C'est à Geulincx que Leibniz emprunte cette image.

—Leibniz croit aux idées innées ; avant l'expérience, qui ne peut seule expliquer la connaissance, il existe en l'hommedes vérités universelles et nécessaires, qui dépassent l'expérience, mais que celle-ci révèle.

« Il n'y a rien dansl'intelligence qui ne vienne des sens, si ce n'est l'intelligence elle-même ».

— L'une des préoccupations de Leibniz futde concilier l'existence de Dieu et l'existence du mal.

Certes, le monde n'est pas bon, mais le mal est le moindre mal: « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».

Pour leur essence même, les créatures sontsoumises au mal métaphysique, qui engendre le mal moral et le mal physique.

Les créatures sont imparfaites.

— Lemonde est constitué de substances simples, inétendues, qui sont les monades, ou atomes métaphysiques.

Lesmonades sont douées de perception, c'est-à-dire de variété dans l'unité.

« L'état passager qui enveloppe etreprésente une multitude dans l'unité ou dans la substance simple n'est autre chose que ce qu'on appelle laperception ».

Les « petites perceptions » sont, pour Leibniz, les états subconscients.

Elles sont douées aussi del'appétition, c'est-à-dire d'une tendance à l'action, dont la raison se trouve en la monade elle-même ; c'est «l'action du principe interne qui fait le changement ou le passage d'une perception à une autre ».

Les monades sontdes entéléchies ; il y a en elles « une suffisance qui les rend sources de leurs actions internes ».

Chaque monadeporte en elle son passé et son avenir.

Elles vont de la monade nue du règne minéral à Dieu.

C'est l'harmoniepréétablie qui règle à l'avance l'influence des monades les unes sur les autres.

Le monde étant le meilleur possible, lanature s'accorde avec la grâce.

Le devoir est d'aimer Dieu.

Nous ne sommes pas « nés pour nous-mêmes, mais pour. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles