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Le XIXe siècle avant Claude Bernard et Pasteur

Publié le 22/02/2012

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Pour l'historien de la médecine, le XIXe siècle est le grand siècle, le siècle des auteurs classiques. En quelques années, une transformation totale a eu lieu et Chançard, utilisant le vocabulaire de la biologie, a pu dire qu'il s'agissait d'une "mutation brusque". Certes, les dernières années du XVIIIe siècle avaient connu l'aube de cette renaissance médicale : Morgagni avait posé les principes et donné les premiers exemples de la méthode anatomo-clinique ; Auenbrügger avait, au milieu de l'indifférence de ses contemporains, découvert l'examen par la percussion du thorax ; Bichat avait débarrassé les sciences de la vie du carcan des systèmes philosophiques. Mais il a fallu toute une génération pour établir une science nouvelle et rebâtir sur les ruines du passé. Jamais sans doute, dans l'histoire de la médecine, autant de grands hommes ne menèrent ensemble le combat pour la vérité. L'énumération la plus restrictive est déjà longue. En France, ce sont : Corvisart, Bayle, Laennec, Louis, Bretonneau, Andral, Cruveilhier, Bouillaud, Ricord, Pinel, Magendie, Flourens, Larrey, Dupuytren ; en Angleterre : Garrod, Bence-Jones, Corrigan, Parkinson, Hodgkin, Bright, Hutchinson, Addison ; en Allemagne : Frank, Schönlein, Trame, Ludwig ; en Autriche : Semmelweiss et Rokitansky. Il n'est que d'ouvrir un moderne traité de médecine pour retrouver toutes ces grands noms : cirrhose de Laennec, fracture de Dupuytren, albumose de Bence-Jones, mal de Bright, espace de Trombe, etc. Nous disons tous les jours : un parkinsonien, un addisonien.
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« Que pouvons-nous reconnaître dans les signes attribués aux fièvres ? Fièvre ardente, assode, bilieuse,cacochymique, éphémère, épiale, lente, hectique, maligne ou pestilentielle, ce sont là des mots pittoresques maisdes étiquettes imprécises.

En cinquante ans, tout s'ordonne et se clarifie sans qu'il y ait de nouveaux procédésd'examen, simplement grâce à l'esprit d'observation et au respect de la méthode anatomo-clinique.

Louis etBretonneau, l'un à Paris et l'autre à Tours, reconnaissent parfaitement la fièvre typhoïde, décrivent les lésionsintestinales qu'elle provoque.

Bretonneau, entre toutes les angines, distingue la diphtérie, reconnaît ses liens avec lecroup ; cinquante ans avant Pasteur, il en attribue l'apparition et la contagiosité à un "agent spécifiquetransmissible" que les microscopes rudimentaires de l'époque ne peuvent montrer.

Il n'hésite pas à pratiquer lespremières trachéotomies et, après des échecs douloureux, sauve une enfant atteinte du croup.

Heine et Westdécrivent la paralysie infantile.

Plus peut-être que l'identification de la diphtérie, la découverte de la "spécificitémorbide" était indispensable aux progrès de la médecine. Les Maladies Nerveuses Elles seront moins étudiées puisque font encore défaut les procédés d'examen : les médecins ne savent encore nirechercher un réflexe, ni faire une ponction lombaire, ni examiner un fond d'Oeil.

Cependant, la moisson de cescinquante années est loin d'être négligeable.

Parkinson décrit la paralysie agitante (dont les rapports avecl'encéphalite n'apparaîtront qu'un siècle plus tard).

Valleix trouve les points douloureux de la névralgie sciatique.

Laconnaissance anatomique de la maladie précède souvent sa description clinique : Ollivier reconnaît les lésions de lasyringomyélie ; Rochoux celles de l'hémorragie cérébrale ; Rostan celles du ramollissement cérébral.

Fabre etConstant décrivent la méningite tuberculeuse ; von Frerichs la sclérose en plaques.

La psychiatrie est encorerudimentaire et le restera longtemps puisqu'elle manque encore de bases anatomiques ; il n'en faut pas moins saluerl'Oeuvre humanitaire de Pinel qui fait considérer les aliénés comme des malades et non comme des délinquants etleur fait quitter la prison pour l'asile. La Chirurgie Délivrée depuis cinquante ans du complexe d'infériorité qui, au temps des discussions scolastiques, s'attachait àl'acte manuel, elle aussi emploie la méthode anatomo-clinique pour préciser les symptômes et les lésions.

Destechniques opératoires audacieuses et brillantes sont mises au point.

car nulle époque n'a poussé aussi loin le soucide la virtuosité chirurgicale ; les "records" des chirurgiens de la Grande Armée pour les amputations ne seront pasbattus et il n'est pas à souhaiter qu'ils le soient.

Morton utilisant l'éther, Simpson utilisant le chloroforme, donnenten 1846 les premières anesthésies et délivrent les opérés de la malédiction de la douleur.

Mais cette chirurgie, avantPasteur et Lister, restait encore grevée d'une effroyable mortalité ; pour brillant qu'ait été l'acte opératoire,l'infection n'en emportait pas moins la moitié ou les trois quarts des opérés, surtout quand, obéissant aux doctrinesnéfastes de Broussais, on traitait cette infection par les saignées répétées.

C'est en vain qu'à Vienne Semmelweissessayait de démontrer la contagiosité de l'infection des femmes en couches.

L'Oeuvre de ces cinquante annéesn'est pourtant pas négligeable : une meilleure observation des maladies, une technique bien mise au point, laconnaissance de l'anesthésie faisaient enfin de la chirurgie une science digne de ce nom et préparaient le magnifiqueépanouissement qui suivit la découverte de l'antisepsie, puis de l'asepsie. L'histologie fait des progrès depuis que Bichat a montré l'existence des tissus communs à plusieurs organes.

Lesprogrès techniques en optique conditionnent les progrès de la recherche.

En 1820 sont construits les premiersmicroscopes achromatiques.

En 1838, Schwann décrit la cellule constituant élémentaire de tous les êtres vivants,animaux et végétaux, cellule dont Purkinje reconnaît et nomme le protoplasma.

Henle étudie la structure du rein.

Lesorganes apparaissent formés de tissus, ces tissus étant constitués par des cellules et, dès le début de la deuxièmemoitié du siècle, Virchow étudie la pathologie cellulaire, disposant d'une méthode d'analyse que n'avaient osé rêverLaennec et Louis. En 1850, Amici découvre l'objectif à immersion qui permettra à Pasteur de créer la bactériologie en ouvrant le mondede l'infiniment petit. Si l'histologie utilise les progrès de l'optique, la physiologie profite des progrès qu'a faits la chimie sous l'impulsion deLavoisier.

La chimie est devenue une science exacte.

Quand, en 1828, WOehler réalise la synthèse de l'urée, on nes'étonne pas de ce qui, cent ans plus tôt, aurait semblé un miracle : la réalisation d'une substance organique endehors de l'organisme.

Breschet établit que la chaleur animale est le résultat de combustions.

En 1826, Gmelinreconnaît dans le sang la présence de sucre.

Dutrochet observe l'osmose indispensable pour comprendre lefonctionnement cellulaire et les phénomènes de la nutrition ; Graham étudiant la perméabilité des membranes,distingue les cristalloïdes et les colloïdes.

Beaumont étudie les phénomènes chimiques de la digestion.

On n'invoqueplus ni "force vitale", ni "archée", on ramène tout à des phénomènes physiques ou à des réactions chimiques qu'ons'efforce de mesurer. La notion de tension artérielle n'existe pas encore en clinique mais elle commence d'apparaître au laboratoire et, en1847, Ludwig mesure la tension artérielle pour la première fois, ne pensant sans doute pas que, cent ans plus tard,cette mesure serait aussi banale que la prise du pouls ; Magendie étudie la moelle épinière, à la fois en anatomisteet en physiologiste ; Flourens décrit le nOeud vital du bulbe.

Magendie essaie sur les animaux les nouveauxmédicaments.

Car les médicaments actifs vont se multiplier en cinquante ans, médicaments bien définischimiquement, dont on connaît l'effet physiologique.

Une liste incomplète est déjà très longue : c'est en 1806 ladécouverte par Sertuener de la morphine, partie la plus active de l'opium déjà utilisé depuis longtemps ; Pelletier et. »

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