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Le travail est-il une puissance d'aliénation ou d'émancipation ?

Publié le 09/07/2009

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Qu'est-ce déjà que l'aliénation ? En une acception non philosophique, elle désigne la dépossession d'un bien ou d'un droit comme, par exemple, la maladie mentale.

Philosophiquement, l'aliénation désigne l'asservissement de l'être humain par le travail, par le pouvoir politique, par la technique, par l'idéologie, par la religion...

Dès lors: Etre aliéné signifie être dépossédé de soi, être étranger à soi, être autre que soi.

• Si le travail est aliénant du point de vue extérieur (omniprésence des contraintes), il est par essence libérateur en ce qu'il nie l'objectivité immédiate par la transformation et la perspective d'un devenir maîtrisé. • L'homme ne peut s'émanciper que par le travail, qui lui confère la maîtrise de la matière, et la conscience de ses forces capables de réformer un environnement donné mais non fatalement subi.

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« II – L’aliénation a) Si le travail veut être une puissance d’émancipation, il faut bien voir que l’homme ne doit plus s’aliéner.

il faut que le travailleur ait la capacité de l’individuer dans son travail ce qui est impossible puisque le travail détruit ou metl’essence même de l’homme en péril.

Et c’est bien ce que l’on peut voir chez Marx dans les Manuscrits de 44 .

Dans le système capitaliste, l’ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail.

Mais cette privation estl’expression d’une aliénation dans l’acte même de la production.

Marx oppose ici le travail qui devrait être laréalisation de l’essence de l’homme donc un facteur d’individualisation mais aussi facteur d’intégration social autravail aliéné qui n’est plus qu’un moyen de satisfaire ses besoins physiques, et ramène l’homme au rang de l’animal.L’individu qui ne travaille que pour manger ne manifeste pas son humanité par son travail. b) Or c’est précisément ce qui se produit dans le cas du travail aliéné comme le montre Marx dans ses Manuscrits de 44 .

Dans le travail aliéné, l’homme est privé du produit de son travail et le travail devient un moyen au lieu d’être une fin en lui-même.

Le travail n’est donc pas une forme de moralisation tant qu’il reste un facteur d’aliénation.

Etcelle-ci prend trois formes. Toutes ont un rapport avec l’idée d’altérité et de perte de soi.

Premièrement, le travailleur est dépossédé des produits de son travail.

Deuxièmement, par l’organisation même du même qui n’est pas l’expression d’une décision prise par ceux qui travaillent et collaborent dans la production d’un bien ou d’un service,mais de celui qui achète la force de travail.

Ainsi, dans ces conditions de travail, ce dernier est extérieur aux fins deson travail ce qui signifie qu’il exerce une activité dans laquelle ils ne peuvent se retrouver ou se reconnaître.

Ilssont comme étrangers à eux-mêmes.

Enfin, l’aliénation est déshumanisation c’est-à-dire aliénation de l’essence del’homme dans la mesure où le travail à cause des deux aliénations précédentes est une activité par laquelle au lieude s’accomplir, de devenir plus humain, l’homme se perd, se dénature, se mutile. c) De même Friedmann dans le Travail en miettes montre que : « Dans l’ensemble, il apparaît que les conditions modernes du travail entraînent (...) pour beaucoup de nos contemporains une oppression de la personnalité telle queles activités de non- travail constituent, de leur part, une riposte à ce défi.

On pourrait également en suivant cetteperspective, mieux comprendre l’énorme mouvement de retour à la nature manifesté dans les couches les plusdiverses de la société (...).

C’est enfin de cette manière qu’il conviendrait d’étudier certaines tendances révéléespar les hobbies: réaction contre la prépondérance de la vitesse, de l’objet standardisé et tout fait, de l’organisationvenue « d’en haut », du travail à la chaîne, par la recherche opiniâtre de l’achèvement dans le « bricolage » fini etminutieux, librement exécuté selon un rythme personnel.

[…]Aujourd’hui, dans les conditions réelles où ils travaillentencore de par le monde, plusieurs centaines de millions d’ouvriers et d’employés sont occupés à des tâchesparcellaires, répétées à cadence rapide, n’impliquant que peu ou pas de connaissances professionnelles, d’initiative,d’engagement psychologique ou moral dans l’entreprise qui les paie.

Leur temps hors du travail est menacé par unefatigue souvent plus psychique que physique qui pèse, jusqu’à la briser, sur leur capacité de se divertir et même dese réparer.

Que les réactions soient agressives ou dépressives, elles écartent le travailleur des promesses d’une viede loisir à la fois divertissante et enrichissante, orientée vers un niveau de culture plus élevé.

Son rôle deconsommateur standardisé des produits du système dont il est un rouage accroît son bien-être matériel mais ne faitqu’accentuer, chez lui, le déséquilibre, les tensions entre la vie de travail et l’existence hors travail.

(...) ». Transition : Ainsi les formes contemporaines qu’a pris le travail moderne ne permettent pas de parler d’une émancipationessentielle mais plutôt d’une aliénation du travail.

Non seulement n’est pas certain que le travail soit la véritablesource d’émancipation, mais surtout, il faudrait qu’il soit moralisé. III – La redéfinition d’une vie sociale a) Comme le montre Lafargue dans son ouvrage le Droit à la paresse , l’alternative n’est pas entre l’oisiveté et le travail, mais bien entre un travail épanouissant et le travail non épanouissant.

C’est-à-dire dans la réappropriationpar l’homme de sa vie dans toutes ses dimensions.

Cette réappropriation passe peut-être dans un premier temps parune certaine dévalorisation du travail ou par une revendication à une vie autre que soumise à l’impératif du travail.Dans son célèbre pamphlet Le droit à la paresse , Lafargue reproche aux ouvriers d’avoir repris à leur compte la valorisation du travail propagée par la bourgeoisie, parce qu’elle servait ses intérêts économiques en incitant à uneproduction toujours plus grande : « Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne lacivilisation capitaliste.

Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux sièclestorturent la triste humanité.

Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à. »

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