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Le travail constitue-t-il toujours une valeur fondamentale ?

Publié le 27/02/2008

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travail
      Problématisation:           Le sujet nous invite à interroger la valeur actuelle du travail dans nos sociétés contemporaines. Cette question s'avère d'autant plus délicate que le philosophe n'est pas sociologue, et qu'à ce titre il est très difficile de connaître l'opinion commune sur le travail. Il semble que les opinions soient aujourd'hui très divergentes, et on assiste sans doute à une revalorisation du travail. Est-ce à dire que nous revenons à une conception passé où le travail représentait l'identité du travailleur ? C'est cette idée quelque peu naïve qu'il faut éviter. Le travail a tendance a redevenir fondamental mais en un tout autre sens. Enfin, il faut être très prudent, évoquer le passé pour affirmer que le travail a été dévalorisé est un argument politique très suspicieux qui vise à remettre le travail au coeur de la société. Il ne faut peut-être pas se réjouir et ne pas céder à l'opinion, à la doxa. C'est précisément le rôle de la philosophie de parvenir à se maintenir dans une posture critique.      1.
travail

« a) En réalité, le travail ne devient une question essentielle qu'au XIXème siècle.

Il ne s'agit pas d'une réhabilitation du travail comme s'il s'agirait d'unelibération, mais d'un changement radical de la conception du travail.

Le travaildevient au cœur de toute réflexion politique.

Cela ne signifie pas que le travailsoit une valeur unanimement partagée, au contraire la valorisation extrême dutravail entraîne sa critique.

D'un côté, le travail serait épanouissant et del'autre aliénant.

Marx, par exemple, défend l'idée selon laquelle le travailproduisant quelque chose d'extérieur à l'individu est aliénation, le travail « mortifie son corps et ruine son esprit.

» . b) Il est nécessaire de remettre cela dans son contexte.

Le travail est au moment où écrit Marx d'une pénibilité extrême.

Il correspond à une dureté quin'aurait d'équivalent aujourd'hui que dans les pays pauvres.

Le travail estdonc plus ou moins aliénant, comme il peut être plus ou moins épanouissant. c) Le travail peut être considéré comme une nécessité.

Ce sont alors les loisirs que le travail permet de s'offrir qui le justifient.

Le divertissement est lacontrepartie du travail.

Il suffit de constater dans quelques milieux de travailla récente apologie de la détente.

Il faut savoir se détendre, se divertir pourbien travailler.

L'épanouissement au travail est sans doute quelque chose detrès récent. d) Ce qui est moins récent, c'est le travail comme structurant.

L'individu peutstructurer son identité par le travail.

Par exemple, dans le milieu ouvrier, il y ala fierté du travail bien accompli ou de travail qui a une utilité pour la sociétéet non pas seulement pour soi.

Par ailleurs, le travail a pu être considérécomme une libération par rapport à l'ordre naturel.

Cette valeur du travailn'existe plus car le travail a subi une mutation. 3.

La nouvelle valeur travail. a) Le travail est de nouveau une valeur considérée, mais dans un tout autre sens que son utilité : il participe d'un nouveau mythe de l'effort.

Si savaleur a changé, c'est que l'extrême flexibilité demandée aux travailleursempêche le travail d'être structurant.

En outre, la visibilité de ce qui estproduit en vue du bien-être a complètement disparu. b) La valeur du travail est aujourd'hui lié à l'individualisme.

Je fais un travail quel qu'il soit, cela n'a pas vraiment d'importance, c'est ce travail qui medonne ce que j'ai « mérité ».

Tout ce que je possède, et donc tout ce que jesuis, dans une société qui confond l'être et l'avoir ,je le dois à mon travail.On peut penser par exemple à l'argument typiquement américain « I do myjob », aussi bien prononcé par un maçon qu'un soldat américain. c) La valeur du travail est aujourd'hui très puissante, davantage peut être qu'elle ne l'a jamais été.

L'image de celui qui ne travaille pas est extrêmementdévalorisante. Conclusion C'est cette valeur du travail, qui devient aujourd'hui fondamentale, qui laisse decôté la fin sociale du travail qui est de vivre et rendre possible un temps pourd'autre chose, pour du bien vivre ( ce qui n'est pas le divertissement).

Toute lavaleur du travailleur risque de se fonder sur le rejet de celui qui ne travaille pas.Mais ce retour de la valeur du travail dans les discours masque en vérité unesouffrance au travail.

Si le travail épanouissait, on n'expliquerait pas la nécessitéde le valoriser.

Ainsi, peut-on finalement reprendre le fil de la question auquelnous aurions voulu répondre le contraire, c'est-à-dire que le travail a plus devaleur qu'avant.

On peut affirmer qu'en effet le travail a perdu ce qui faisaitpeut-être sa vraie valeur, permettre de dégager du temps libre pour que lesindividus se cultivent, pour qu'ils réalisent des activités qui ont rapport avec lebien vivre et non pas seulement le survivre (l'école par exemple est possible parle travail des autres) .

Néanmoins, cela ne doit pas être du temps libre que pourquelques uns qui conduit à une dévalorisation du travail (exemple de la Grèceantique).. »

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