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Le terme "intelligent" a-t-il le même sens quand on l'emploie pour qualifier l'homme en général ou tel homme en particulier ?

Publié le 16/06/2009

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INTRODUCTION. - Dans le petit Larousse, les deux premiers sens du terme « intelligence « sont ainsi présentés : « Faculté de connaître, de comprendre : l'intelligence distingue nettement l'homme des animaux. Compréhension nette et facile : avoir l'intelligence vive. « Les exemples fournis à l'appui des définitions montrent clairement la distinction que l'on doit faire, suivant que l'on emploie le terme « intelligent « pour qualifier l'homme en général ou tel homme en particulier. Il convient toutefois de les commenter. I. — L'HOMME EST INTELLIGENT. Pour mieux définir l'intelligence de l'homme en général, c'est-à-dire de l'espèce humaine, il est de bonne méthode de l'opposer d'abord à l'intelligence animale. Le contraste fera mieux saillir ses caractères propres.

« La diversité des esprits est un fait.

Elle ne laisse pas pourtant d'être troublante.

Comment l'unité de l'esprit, del'intelligence (au premier sens du terme), peut-elle s'accommoder de la diversité des intelligences (au second sensdu terme) C'est la matière qui est facteur de diversité.

Nous entrons ici dans un domaine insuffisamment exploré, oùla physiologie et la sociologie principalement doivent prêter leur concours à la psychologie.

Déjà, cependant,certains résultats sont acquis.

On sait que.

le type et l'exercice de l'intelligence sont liés à un certain nombre deconditions. a) Conditions physiologiques. — En ce qui concerne les conditions physiologiques, on peut poser comme hypothèse de travail qu'à des corps différents par l'organisation doivent correspondre des types intellectuelsdifférents.

Un cas particulier, c'est celui de la différence des sexes qui a.

sa répercussion sur le plan intellectuel.

Ilest classique d'opposer le type intellectuel de la femme, intuitive, vive et précoce, mais de peu de profondeur, àcelui de l'homme.

Nous savons que les philosophes masculins ont généralement l'humour facile sur ce sujet.

Mais qued'exceptions, témoin Marie CURIE, dont il faudrait bien pouvoir rendre compte ! Chez le même individu, lesmanifestations de l'intelligence varient suivant son développement et sa vitalité.

On dit couramment que les grandesintuitions.

surgissent rarement après trente ans.

Dans la synthèse vivante de notre personnalité, le corps et l'espritsont si intimement liés que nous pourrions affirmer : «Intelligence, dis-moi quel corps tu hantes, et je te dirai qui tues.

» b) Conditions psychologiques. — L'intelligence n'est d'ailleurs pas plus indépendante des antres manifestations de la vie psychique qu'elle ne l'est de la vie physiologique.

Dans ce domaine, les caractérologues ont quelque chose ànous apprendre.

« La corrélation est manifeste », par exemple, « entre l'intelligence analytique et l'étroitesse (duchamp de conscience), entre l'intelligence synthétique et la largeur » (LE GALL, Caractérologie des enfants et desadolescents, DESCARTES, un « étroit typique, recommande la méthode, qui doit suppléer à l'insuffisance del'intuition; mais si la recommandation est si insistante, c'est que l'auteur pense d'abord à son cas personnel.

(Cf.BERGER : Traité pratique d'analyse du caractère, 55.) c) Conditions sociologiques. - Enfin, les conditions sociologiques des types intellectuels ne sont pas négligeables, mais il faut les étudier conjointement avec les autres conditions.

Voici quelques remarques pour illustrer leurimportance : l'Oriental est rebelle à l'esprit discursif, et là où nous voyons contradiction, il voit multiplicitéenrichissante; les pays neufs d'Afrique ont à proportion beaucoup moins de vocations scientifiques que dans lesvieux pays; et chez nous les enfants du milieu paysan et du milieu ouvrier sont défavorisés dans l'épanouissementde leur intelligence.

Il faut sans doute conclure que l'organisation d'une société, son genre de civilisation, l'éducationqui s'y donne, ne sont pas sans effet sur l'intelligence de ses membres, du moins avec le temps. CONCLUSION. - Ainsi l'écran de la matière n'a pas chez tous les hommes la même opacité.

Mais il reste à établir un parallèle plus rigoureux entre les caractères de l'intelligence (au second sens) et les divers facteurs ci-dessusmentionnés.

On n'a donc pas fini d'étudier le phénomène de la diversité des intelligences.

Mais, bien entendu, il n'y aentre elles qu'une différence de degré.

Tout être raisonnable, fût-il peu doué, est toujours capable de constaterquelques rapports, en quoi il diffère essentiellement du chien savant.. »

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