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Le système d'Aristote

Publié le 30/10/2009

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aristote

Aristote est né en 384 avant notre ère à Stagire, petite ville fondée par des colons grecs en Thrace près du mont Athos. Il perdit très jeune son père, médecin célèbre qui soignait la Cour de Macédoine et qui prétendait descendre d'Esculape en personne.  En 367 — à Page de 17 ans — Aristote est étudiant à Athènes. Il suit les cours d'Isocrate, puis ceux de Platon lui-même à l'Académie, dès que ce dernier revint de Sicile. Platon admirait fort cet élève qu'il appelait le « liseur «, la « pensée pure «. Aristote témoignera de la reconnaissance et de l'affection à son maître, mais il se séparera de sa doctrine : « On peut, dira Aristote, avoir de l'affection pour ses amis et pour la vérité. Mais la moralité consiste à donner la préférence à la vérité «, ce qu'un vieil adage exprime ainsi : « amicus Plato sed magis arnica veritas «.  A la mort de Platon (347) Aristote voyagea quelques années. Nous le retrouvons ensuite à la Cour de Macédoine, précepteur du jeune Alexandre qui, plus tard, ne manquera jamais de donner au philosophe les preuves de sa puissante amitié. C'est avec l'aide d'Alexandre qu'Aristote pourra réunir une bibliothèque admirablement documentée aussi bien sur les constitutions des cités grecques, que sur les mœurs des barbares ou l'histoire des animaux. Sur l'ordre d'Alexandre beaucoup de chasseurs, pêcheurs, herboristes, adresseront leurs collections à Aristote qui se procure d'autre part le recueil complet des observations astronomiques faites par les Chaldéens à Babylone. Nous saisissons ici l'esprit encyclopédique et réaliste de la philosophie d'Aristote : pour lui chaque science établit ses démonstrations à partir de principes qui lui sont propres, et qui sont recueillis dans l'expérience sous forme d'une collection complète de faits naturels. En 335, Aristote revient à Athènes. Tandis que Xénocrate succède à Platon à la tête de l'Académie, Aristote fonde son école personnelle qu'il appelle le Lycée parce qu'elle est toute proche du temple d'Apollon Lycien. Aristote faisait ses leçons en se promenant sous les ombrages (d'où le nom de Péripatéticiens, c'est-à-dire de promeneurs donné à ses disciples).  Aristote faisait deux sortes de cours : tous les matins des cours précis et difficiles, appelés ésotériques qui s'adressaient aux initiés, à des élèves déjà savants et exercés ; et l'après-midi, des cours publics, exotériques, qui procédaient par questions et réponses. Les dialogues, de niveau très accessible et d'allure très littéraire qu'Aristote avait tirés de ses cours publics, sont aujourd'hui perdus. Il ne reste de lui que les matériaux de ses cours ésotériques : leçons préparées, notes prises par les disciples. Ce sont ces brouillons géniaux qui constituent l'œuvre d'Aristote. A la mort d'Alexandre (323) Athènes se soulève contre la puissance macédonienne. Aristote compromis par ses amitiés macédoniennes s'exile à Chalcis dans l'île d'Eubée où il meurt en 322 avant J.-C.

aristote

« cause matérielle, c'est ce en quoi une chose est faite : par exemple le marbre est la cause matérielle de la statue,le bois la cause matérielle du platane.

On peut observer que la cause matérielle est le principe des accidents parlesquels chaque individu diffère des autres du même type.

Un platane diffère d'un autre par sa matière, c'est-à-direpar les accidents du bois, une statue d'Hermès reste dissemblable d'une autre par sa matière.

C'est par leur matièreque Callias et Socrate se distinguent et non par leur forme ou essence d'hommes qui est rationnelle, donc générale,et commune aux deux.

Il faut également noter que la matière est une puissance, elle est susceptible de recevoir desformes diverses.

D'un même marbre le sculpteur pourra faire un Dieu, une table ou une cuvette.

Une matière ne peutcependant pas recevoir n'importe quelle forme.

L'art du charpentier réclame du bois et, dit drôlement Aristote, « nesaurait descendre dans les flûtes ».La cause formelle c'est le type, l'essence, ce qui donne à chaque chose sa forme déterminée — en somme l'idéeplatonicienne, mais devenue immanente et n'existant pas en dehors de la substance individuelle qu'elle actualise.Dans l'être humain l'âme est la forme du corps, dans la statue, c'est l'idée voulue par le sculpteur — par exemple levisage d'Hermès — qui est la forme. c) La cause efficiente c'est l'antécédent direct qui provoque un changement, et par là, le principe immédiat dumouvement.

Par exemple, les coups de ciseau du sculpteur sont la cause efficiente de la fabrication de la statue.

Lacause finale, c'est le but en vue duquel tout le reste s'organise.

Par exemple, le sculpteur travaille pour l'argent, oupour la gloire, ou dans le simple but de réaliser de la beauté.

Mais comprenons bien que, pour Aristote, la causefinale ne se rencontre pas seulement dans les productions artificielles de l'art humain.

Elle agit aussi dans la nature,c'est elle qui guide les changements du gland vers la réalisation de la forme parfaite — le chêne en acte —.Seulement, dans l'art humain, la fin est extérieure à l'objet qu'on façonne, dans la nature elle est immanente.

C'estcomme si l'art de la construction navale était l'activité spontanée d'un certain bois au lieu de rester pour lui unefinalité étrangère.

Une fin naturelle est comme un art immanent aux choses, la tendance d'une matière à réaliser parelle-même une forme qui n'est que son propre développement, son perfectionnement spontané.

Pour Aristote,finaliste convaincu, la nature ne fait rien en vain. LE DIEU D'ARISTOTE Comment s'explique en définitive l'ensemble des mouvements (changements qualitatifs, ou quantitatifs, par exempleune plante qui grandit, ou déplacements dans l'espace) dont le monde est le théâtre ? Il ne s'agit pas, notons-lé, dechercher ici un commencement dans le temps.

Car Aristote admet que le monde est éternel.

Il n'a pas commencé, ilne finira pas.

Mais cela ne veut pas dire que l'ensemble des mouvements soit sans cause.

Dans l'explication descauses du mouvement les unes par les autres, il faut bien s'arrêter quelque part (ananké sténaï).

Il faut donc poserun premier moteur, qui meut tout et que rien ne meut.

Tel est le Dieu d'Aristote, moteur immobile.

Pour nous lereprésenter analogiquement, il nous faut chercher un cas où le mouvement est manifestement produit par un moteurimmobile.

N'est-ce pas le cas de l'amour provoqué par la beauté ? L'être aimé non seulement ne se meut pas poursusciter le mouvement de celui qui l'aime mais peut encore ignorer ce mouvement.Il faut bien comprendre quel est ce Dieu d'Aristote et comment par exemple il n'a pas grand-chose à voir avec leDieu des Chrétiens.

Ce n'est pas un Dieu créateur, un fabricant de mondes, un démiurge.

N'oublions pas qu'il agit parattraction et non par impulsion.

« Cause première » veut dire cause finale ou fin dernière et non création au sensmécanique ou matériel du mot.Ce Dieu est Acte pur : il n'a plus rien qui soit virtuel ou en puissance.

En lui, tout est actualisé, toute perfection estaccomplie.

Étant absolument dépourvu de matière à la différence de tous les autres moteurs et de l'âme elle-même,il est immobile absolument, pantelôs.

Etant toujours en acte et jamais en puissance, il ne saurait mouvoir parcontact (car seul un moteur mû en même temps peut mouvoir par contact).

Il est éternel, impassible, suprêmeintelligible et suprême désirable.

En Dieu seul se résout l'antinomie d'Aristote entre la connaissance et le réel, laconnaissance qui porte sur le général et le réel qui est l'individu.

En effet Dieu étant par soi, est nécessairement,est donc l'intelligible même.

Mais il est aussi l'individualité parfaite et par là il est éminemment réel.

Ce Dieu est purepensée, la pensée étant ce que nous connaissons de plus parfait.

Cette Pensée divine ne peut, bien entendu, avoirpour objet le monde, car la pensée du monde, imparfait puisqu'en mouvement, mettrait en Dieu de l'imperfection, cequi est absurde.

Dieu ne peut donc penser que lui-même il est éternellement « noesis noesêos », la pensée de lapensée.

Dans sa perfection, Dieu ignore le monde, lui demeure radicalement transcendant.

Et pourtant, ce Dieu silointain est la cause finale, en dernière analyse, de tous les mouvements de l'univers.

Toutes les puissances dontl'ensemble forme la nature aspirent à la réalisation de cet acte pur, de cette éternelle beauté, de cette Perfectionintégralement actualisée.

Comme le dit Hamelin lorsqu'il résume le système d'Aristote;« Le monde est une pensée quine se pense pas suspendue à une pensée qui se pense ». LA MORALE D'ARISTOTE a) Dès les premières lignes de l'Éthique à Nicomaque, Aristote donne une définition du bien, qui d'emblée, pourraitnous surprendre.

Le bien, dit-il c'est, « ce que tous désirent », non pas, notez-le, ce que tous devraient désirer.Autrement dit, le bien n'est pas défini comme l'obéissance à une loi impérative, mais comme la réalisation,l'accomplissement d'une nature.

Tout être, en tant qu'il est en puissance, tend vers son acte.

C'est précisément cetachèvement de sa nature qu'on appelle sa fin, sa perfection, son bien.

Or ce que tous les hommes désirent, c'est lebonheur, c'est-à-dire un plaisir solide, durable.

Cependant, le plaisir n'est pas lui-même le but de l'activité, maisl'écho subjectif de son succès, le signe que l'action a été effectivement accomplie, une sorte d'ornement qui sesurajoute à l'activité normale « comme à la jeunesse sa fleur ».b) Pour connaître la morale, il faut donc connaître la nature de l'homme, savoir quelle est sa finalité propre, l'activitéqui lui convient naturellement, son « oïkeïon ergon ».

L'idée grecque de vertu n'implique nullement un effort pour. »

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