Le sentiment de l'existence.
Publié le 09/11/2009
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La phénoménologie analyse le vécu d'un individu particulier, pris dans un « ici et maintenant « donnés. Si l'on dépouille le vécu de tout contenu, on retrouve l'intuition centrale des philosophies de l'existence au XVIIIe siècle, c'est-à-dire des « sensualismes existentiels « de Rousseau, Buffon, Condillac. Jean Wahl (dans « Tableaux de la Philosophie française «) présente ces philosophies comme fondées par un « cogito sensualiste « du type : « je sens, donc je suis « (sentir et être sont une seule et même chose). L'expérience privilégiée de cette philosophie est celle d'un accident qui prive l'être humain de toutes ses possessions (nom, âge, rôle, apparences...), ce qui aussi bien s'exprime dans l'exemple fameux de la statue de Condillac, à laquelle on attribuerait l'odorat, ainsi que dans le récit de l'accident de Rousseau (« Rêveries «, 2) renversé par un chien, et s'éveillant d'un coma qui l'avait dépouillé de toute conscience exacte du monde et de lui-même, ne laissant que le sentiment d'exister. Rousseau écrit : «J'aperçus le ciel... je ne me sentais encore que par cette sensation. Je naissais dans cet instant à la vie, et il me semblait que je remplissais de ma légère existence tous les objets que j'apercevais... Je n'avais nulle notion distincte de mon individu... je ne savais ni qui j'étais, ni où j'étais «.
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