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Le réel se limite-t-il à ce que perçoivent nos sens ?

Publié le 27/02/2008

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  • Les termes du sujet

Le réel : tout ce qui est ou existe concrètement.

Ce que perçoivent nos sens : Informations fournies par nos sens. Se limite-t-il : s'arrête-t-il, se restreint-il.

  • « Je le crois parce que je le vois. « Cette phrase est prononcée, selon les Évangiles, par l'apôtre Thomas, après la résurrection du Christ. Elle est devenue proverbiale parce qu'elle présente les exigences de la vérification concrète. Mais voit-on pour autant tout ce qui est tel qu'il est ? La perception sensible est-elle suffisante pour déterminer ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ? Peut-elle englober la totalité de ce qui existe réellement ? La question se pose particulièrement pour les réalités d'ordre immatériel ou métaphysique. Cela peut être en effet une faiblesse de définir le réel qu'à partir de sa simple expérience sensible, alors qu'il peut exister des entités spirituelles. Nous verrons dans un premier temps l'étroite correspondance entre réalité et réalité perçue, puis nous montrerons les limites de ce point de vue en prenant appui sur l'existence, avérée ou non, de l'esprit. Il s'agira enfin de dégager une définition plus précise de la notion de réalité, en tant qu'on la rapporte aux fonctions différentes de la perception.

Introduction I) Les sens nous informent fidélement de ce qui est (l'empirisme).

II) Pourtant, les sens sont trompeurs (Descartes, Platon).

III) La science comme éducation des sens.

 

Conclusion

« suis.

» 2.

L'intervention de l'esprit D'autre part, la réalité de l'esprit peut être attestée en examinant comment on perçoit.

Face à un morceau de cirepar exemple, chaque sens me donne une information : forme cubique, dure, inodore, etc.

Le même morceau de cireporté sous la flamme donne des informations contraires : informe, liquide, forte odeur, etc.

Si j'identifie qu'il s'agitbien du même morceau de cire, ce n'est pas grâce aux sens, mais à un jugement de l'esprit qui, en quelque sorte,ne tient pas compte des informations sensorielles changeantes.On retrouve ici la distinction de Platon dans le Théétète, selon laquelle les yeux sont, non pas ce par quoi on voit,mais ce au moyen de quoi on perçoit.

Ce sont des instruments au service de l'âme qui, elle, regroupe et dépassetoutes les informations provenant de chaque sens différent. 3.

La question de la réalité divine Si l'esprit et les idées existent réellement, il y a possibilité d'établir l'existence de réalités immatérielles.

Lamétaphysique, dont c'est justement le domaine de prédilection, est alors une science comme une autre, voiresupérieure à tout autre, si elle s'attache à démontrer la réalité suprême : celle de Dieu.L'idée de Dieu désigne un être possédant toutes les perfections.

Or s'il lui manquait l'existence réelle, comme lemontre saint Anselme, il ne serait pas parfait, on pourrait concevoir un Être plus parfait que lui.

Donc il existe.Le concept de dieu a néanmoins ceci de particulier qu'il contient l'affirmation de l'existence réelle de son objet.

Orun concept reste un concept, c'est-à-dire une idée, voire un mot.

L'existence réelle ne se déduit pas de l'analyseinterne d'un concept, elle est extérieure à lui et suppose une autre donnée que la pensée pure pour être mise àjour.

Pour Kant, elle ne peut que se montrer, s'éprouver : elle doit faire l'objet d'une perception, ou selon sestermes, d'une intuition sensible.On rejoint donc la thèse initiale.

La perception semble constituer le seul critère de ce qui est réel.

Pourtantl'existence de l'activité de pensée est bien établie.

Comment concilier ces deux données ? III.

Être réel ou être au monde ? 1.

La réalité artificielle Ce qui est réel dépasse la perception sensible, même si l'on reste sur le simple plan matériel.

Comme le déplorePascal, l'être humain est perdu au milieu de deux infinis, l'infiniment grand que notre imagination ne peut même passe représenter et l'infiniment petit, que l'on ne cesse aujourd'hui de subdiviser : atomes, particules élémentaires,etc.

Entre les deux : ce qui nous est accessible par nos sens.

Mais là encore, tout n'est pas perçu : les infrarougespar exemple.Tous ces éléments non perçus naturellement le sont par des moyens techniques, des calculs et outilsmathématiques.

La réalité qu'ils nous font saisir n'est ni simple ni pure : elle est le résultat d'une construction del'esprit humain et de la mise en place d'instruments artificiels.

Or elle n'est pas moins réelle que celle que l'on perçoitdirectement.

Elle l'est même davantage, au sens où elle prétend à l'objectivité de la mesure scientifique et de laraison.

Qu'appelle-t-on alors réalité ? 2.

La perception intéressée La perception plus performante de certains animaux les aide à repérer ce qui peut leur être utile ou nuisible :nourriture, prédateurs, etc.

Elle a une visée intéressée : saisir dans le monde extérieur ce qui va leur permettre d'entirer parti, et de continuer à vivre.

Or il y a là un élément déterminant pour toute perception en général, estimeBergson.

Les sens ne peuvent pas nous mettre en face de la réalité telle qu'elle est, puisqu'ils nous informent sur cequi nous intéresse directement en elle.Selon cette perspective, perception sensible et science objective sont sur la même échelle, mais à des niveauxdifférents.

La science est une perception plus affinée, plus ample des choses, elle permet d'agir sur plus d'élémentsavec plus d'efficacité.

Mais le procédé est similaire : saisir les aspects des choses qui nous permettent de lesprévoir et d'agir dessus.

On appelle réalité le contenu de cette saisie.Ce n'est donc pas la réalité pure et brute. 3.

La réalité du monde Cette réalité primordiale ne nous est pas totalement étrangère.

D'un objet, on ne perçoit pas d'abord sa couleur,puis sa forme, puis sa matière, etc., mais tout est donné ensemble.

De même on ne voit pas l'objet seul, l'objet et lemonde qui l'entoure sont saisis ensemble.

À partir de ces exemples, Merleau-Ponty distingue bien deux niveaux desaisie de la réalité.D'abord la réalité primordiale du monde : il existe quelque chose et non pas rien.

La perception nous le fait saisircomme monde.

Pour cela elle ne procède pas comme la réflexion : elle ne fait pas l'analyse terme à terme desdonnées qui lui sont proposées, pour les réunir ensuite, dans un objectif de connaissance et de maîtrise.

Cela, c'estle monde de la réalité, tel qu'on l'a définit plus haut.. »

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