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Le Progrès technique peut-il être aliénant ?

Publié le 11/04/2009

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technique

Alors que la technique est par définition le moyen de dominer la nature, les avancées techniques, plutôt que d’être envisagées comme un progrès, sont souvent conçues comme un danger, que ce soient le nucléaire, l’essor industriel ou encore les nouvelles technologies appliquées au domaine médical. Le progrès technique peut-il donc être aliénant ?

Ou bien le progrès technique est considéré comme le progrès apporté par la technique en tant que savoir-faire et l’on peut assimiler l’un à l’autre, mais alors le progrès technique est libérateur. Ou bien le progrès technique est considéré comme l’évolution de la technique dans le temps, et on assiste à une perte de contrôle progressive, mais alors comment comprendre que ce même instrument de libération puisse aliéner l’homme ? Entre la fascination pour une technique au service du bonheur humain et sa diabolisation devant ses dangers, ne peut-on pas lui trouver des critères garants de neutralité ?

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« Aussi il s'agit paradoxalement pou bacon de « vaincre la nature en lui obéissant », c'est-à-dire de gagner sa liberté tout en respectant les lois physiques.

La technique, en tant que « savoir-faire » consiste alors à utiliser sesconnaissances pour mettre la nature à son service. B.

Or la complexification technique fait apparaitre de nouvelles souffrances et dépendances pour l'homme Cependant, l'application du projet cartésien à une certaine échelle industrielle ne semble pas toujours synonyme de progrès et de bien-être.

En effet, l'essor industriel s'accompagne d'une pollution de plus en plus inquiétante pourl'environnement humain.

La production en masse des armes fait d'un moyen de se défendre ou de chasser uncommerce de la mort ? Hanna Arendt repense également la technique en termes contemporains.

En effet, la mécanique des fluides par exemple n'a pas les mêmes implications que les nouvelles techniques nucléaires.

Il y a une différence essentielle : lanature est modifiée de l'intérieur, de ce fait de nouveaux processus naturels inconnus peuvent apparaitre.

Cetteimprévisibilité constitue e risque même de cette technique. Nous sommes incapables de créer la nature, mais nous pouvons déclencher en elle certains processus que nous ne contrôlons pas.

La différence traditionnelle entre la nature prévisible et l'histoire imprévisible tend alors àdisparaitre.

Avant l'apparition du nucléaire, la science permettrait de comprendre et de prévoir les transformationsengendrées par la technique.

En la modifiant, nous « faisons la nature » c'est-à-dire que nous la transformons ensachant qu'il y a une part d'inconnu, donc une part de risque.

La question de savoir quelle instance doit la contrôlerreste ouverte. Si la technique est l'instrument du bonheur, comment expliquer qu'elle puisse se retourner contre l'homme ? A quelles conditions l'homme peut-il garder le contrôle ? 3/Qu'est-ce qui rend la technique aliénante ? A.

La technique est source d'aliénation et d'exploitation Pour Marx, l'essence du travail consiste en une réalisation de l'homme par lui-même, et cela grâce à la technique.

Cependant, ce travail devient aliénant quand la technique ne consiste plus en un simple emploi d'outils,mais en un travail aux rythmes et aux cadences des machines. Une machine est un système instrumental si perfectionné, que l'homme qui l'utilise n'en maitrise plus la complexité.

Une machine, n'étant pas seulement transfert mais transformation d'énergie, se caractérise par sonautonomie.

L'homme dépassé se transforme en un rouage de la machine.

Le mouvement de la machine qui neconnait aucune fatigue renvoie l'homme à ses propres limites. Pourquoi le travailleur perd-il la maitrise de son travaille ? Parce qu'il perd la maitrise de son propre mouvement. Ainsi avec l'apparition du machinisme, la technique s'autonomise et l'homme risque de perdre le contrôle d'unecertaine production.

Le critère d'aliénation ou de dangerosité de la technique en est la finalité elle-même : si cetteproduction n'est plus mise au service de l'homme qui travaille mais d'un profit économique extérieur, il y a risqued'exploitation.

L'autre critère est plus psychologique : si l'homme ne reconnait plus dans son travail l'expression deses compétences, c'est-à dire de sa volonté et de son intelligence, alors il reste un étranger pour lui-même et latechnique à ce moment là constitue un véritable danger. B.

Toute pratique doit être accompagnée d'une éthique, d'une réflexion sur ses finalités. Pour se prémunie de cette perversion de la technique, sa condamnation pure et simple ne pas adéquate dans la mesure où ce serait renoncer à tout contrôle de l'homme sur la nature.

Reste alors à considérer la technique commeun instrument qui n'est pas neutre et qui, en plus d'être mise au service d'intentions destructrices (commel'industrie de l'armement), peut échapper au contrôle de l'homme (comme le nucléaire).

Il s'agit alors d'accompagnerla pratique d'une réflexion sur ses effets et ses finalités.

Ainsi l'expérimentation sur le vivant peut faire l'objet d'uncontrôle, voire d'une censure, imposé par un comité(e) de bioéthique.

Par exemple, le clonage humain reste pourl'instant interdit parce qu'on en ignore les effets, et pour des raisons plus anthropologiques, philosophiques et moraled'identité humaine. Ainsi toute utilisation de la technique doit s'accompagner d'une réflexion sur ses finalités et ses conditions d'utilisation.

L'éthique et la politique doivent veiller à ce que la technique ne se retourne pas contre celle qu'elledoit servir : la nature, et particulièrement la nature de l'homme. Conclusion La technique, en tant que savoir-faire, doit être au service de l'homme pour assurer les conditions et contribuer à son bonheur.

Mais ce n'est que dans la mesure où elle exprime l'intelligence et la volonté de l'hommequ'elle est un vecteur d'émancipation. Tout usage dévoyé constitue une aliénation pour l'homme.

Il s'agit donc d'accompagner toute activité technique d'une réflexion sur ses finalités (une éthique), et d'une réflexion sur ses conditions d'utilisation (unepolitique).

En dehors de ce cadre, on est en droit de se méfier non pas de la technique en elle-même, mais de cequ'elle sert et de ceux à qui elle profite.. »

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