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Le mythe et la raison sont-ils compatibles ?

Publié le 27/02/2010

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Le mythe et la raison sont-ils compatibles ?

Incipit : Si le mythe est ce qui se raconte, un histoire racontée, le mythologique, la raison elle-même se raconte. Non seulement elle se raconte les faits du monde qu’elle ordonne, mais elle a également une histoire. Un bref regard sur le procès de constitution de la rationalité (scientifique) nous rappelle que la distinction exclusive entre mythique et rationnel est récente – tout comme la constitution disciplinaire des savoirs rationnels (Newton encore pratiquait l’alchimie, etc.). C’est en fait avec le positivisme comtien, durant la première moitié du 19e siècle, que se formule catégoriquement l'hiatus du mythe à la raison.

 

Thèmes : Abordons successivement, sur le mode thématique, l’analyse des deux notions qui constituent notre énoncé. (i) Le mythe : sur le plan étymologique, le terme de ‘mythe’ se rapporte au discours, à ce qui se dit. Sa transmission se caractérise par l’oralité (susceptible à terme d’être transposée dans l’écrit). Dans la tradition grecque, sa forme est poétique, et donc obéit à des règles formelles strictes dont la fonction est premièrement mnémotechnique. Sur le plan du contenu, il se définit en partie par sa finalité. Celle-ci est toute à la fois cognitive et pratique. Au niveau cognitif, le mythe a pour fonction de rendre raison de l’ordre des choses du mondes, de les expliquer par leurs causes ; au niveau pratique, le mythe peut formuler des règles de conduite soit par prescription immédiate (Les travaux et les jours, Hésiode), soit sous forme d’exemples à suivre comme idéal à réaliser (les personnages représentant des types comportementaux). (ii) La raison : sur le plan étymologique, la notion de raison se laisse traduire dans la tradition philosophique par le terme de logos. Ce dernier signifie tant la rationalité systématique que l’acte du discours liant les choses pour les expliquer. La conjonction des ces deux propriétés définitoires implique que la raison peut se caractériser principalement par son formalisme : le raison est mise en forme des éléments ou faits du monde, leur intellection. Telle en est d’ailleurs la méthode : le raisonnement sur la base d’un système logiquement dont les règles (moyen instrumental) ont pour fonction d’en assurer la finalité, à savoir la détermination de la vérité. C’est ainsi que, dans le prolongement de l’art socratique de la définition par dichotomies successives visant la vérité du concept, Aristote a formalisé les règles du raisonnement correct dans ses œuvres de logiques. Le développement formel de la raison permet donc d’évaluer la validité d’une pensée en fonction de valeurs de vérité, le vrai et le faux.

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