Le langage comme système de signes ?

Le cri de l'animal est une simple réaction, le plus souvent émotionnelle. Le langage est représentation ; mais il n'est représentation d'objets isolés que dans une technique spéciale : celle du dictionnaire et MEILLET a raison de faire voir que le langage n'est pas une nomenclature : loup n'existe pas dans la langue : elle ne connaît que le loup ou du loup. Qui parle ne manifeste pas une impression ; il exprime un comportement au moins virtuel. Il le contrôle suffisamment pour pouvoir l'objectiver dans un énoncé qui le précède, le commente, le prolonge» Pierre JANET, en rattachant le langage à la mémoire, en l'appelant, sous sa forme originaire, « conduite de récit » a bien montré les liens qui le rattachent à l'action : la sentinelle fait un rapport à son chef ; ce rapport est le schéma d'un moment et d'un aspect d'une démarche collective. Nous aurons à discuter de l'aspect social du langage. Retenons dès maintenant que le langage n'est pas une représentation qui s'ajoute à la représentation et la fait induire d'une manière indirecte. Lié à l'évolution des tendances, il est, au plus haut niveau de leur intégration, un aspect original et irréductible, mais lié au tout, de la représentation globale. 2) On ne comprendrait pas d'ailleurs, si la définition du langage par les signes était suffisante, comment auraient pu se constituer des systèmes : les syntaxes. Si les mots n'étaient que des signes, tout le inonde parlerait « petit nègre » en juxtaposant un signe à un signe. Si le langage au contraire signifiait immédiatement les conduites globales, il n'y aurait que la continuité d'un chant : l'intonation et le rythme de la diction, seuls, auraient un sens.