Devoir de Philosophie

Le droit est-il l'instrument du fort ou la défense du faible ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

droit
 » (« Fragment sur l?état de guerre »). Le fort, ici, c?est en particulier le riche. Dans la seconde partie du « Discours sur l?origine de l?inégalité », Rousseau tente de montrer comment a pu se produire l?appropriation de ce qui tout d?abord n?est à personne : « le premier qui ayant enclos un terrain s?avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile ».  Une telle appropriation, qui n?est qu?un coup de force, s?expose au nouveau coup de force de celui qui, tenté, voudrait à son tour s?emparer du bien ; l?auteur de l?appropriation doit donc trouver le moyen de conserver sa propriété en se la faisant garantir par un titre, respecté par les autres hommes ; il désire la structuration de la vie sociale : « telle fut ou dut être l?origine de la société et des lois, qui donnèrent de nouvelles entraves au faible et de nouvelles forces au riche, détruisirent sans retour la liberté naturelle, fixèrent pour jamais la  loi de la  propriété et de l?inégalité, d?une adroite usurpation firent un droit irrévocable, et pour le profit de quelques ambitieux, assujettirent désormais tout le genre humain au travail, à la servitude et à la misère ». Une perspective comparable se retrouve dans le  marxisme, qui explique par des évolutions économiques les évolutions sociales, politiques et idéologiques.  A un certain type d?organisation de l?activité économique correspond un certain type de division de la société en classes sociales, aux intérêts opposés. La « lutte des classes » est directement responsable des événements politiques, par exemple l?arrivée au pouvoir de telle ou  telle force politique qui va légiférer, au profit des groupes sociaux dont elle représente les intérêts. Le droit en vigueur à un moment  donné se présenterait donc toujours comme un droit partial, favorable aux groupes sociaux par lesquels, indirectement, et pour lesquels, il est institué. Dans le cadre d?une société capitaliste , la bourgeoisie d?affaires étant dominante, le droit en vigueur ne pourrait être qu?un droit bourgeois. En théorie, seul un contrat libre passé entre les hommes permet de fonder le droit positif, mais dans l?histoire ce sont les faits qui tranchent.
droit

« religion.

La fin justifie les moyens. Cette idée est exprimée en plusieurs endroits du « Prince » et de « Discours sur la première décade de Tite-Live », et, en particulier, dans le chapitre XV du « Prince » : « Car qui veut entièrement faire profession d'homme de bien, il ne peut éviter sa perte parmi tant d'autres qui ne sont pas bons.

Aussi est-il nécessaire au Prince qui se veut conserver qu'il apprenne à pouvoir n'être pas bon, et d'enuser ou n'user pas selon la nécessité. ». Après avoir, dans les premières pages du « Prince », envisagé les différentes formes de gouvernement, Machiavel décide de centrer son propos sur la situation qui peut paraître la plus précaire, celle d'un prince nouveau et qui a été mis en place par une arméeétrangère.

Quels principes doit mettre en œuvre ce prince pour se conserver et pour conserver son pouvoir ? Le « Prince » tout entier se propose de répondre à cette question. Machiavel pense que l'on peut tirer des leçons de l'histoire.

En étudiant le comportement des grands hommes, en analysant les causes de leurs échecs ou de leurs succès, il est possible de dégager les principes sur lesquels pourra se fonder une action politique.

Saconclusion est claire : on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments. Il n'est pas important pour le « Prince » d'être bon ou de ne pas l'être.

Celui-ci doit avoir la ruse du renard « pour connaître les filets » et la force du lion « pour faire peur aux loups ».

L'exemple à suivre est celui de l'empereur Sévère qui « fut un très féroce lion et un très astucieux renard ». « Il faut donc savoir qu'il y a deux manières de combattre, l'une par des lois, l'autre par la force ; la première forme est propre aux hommes, la seconde propre aux bêtes ; comme la première bien souvent ne suffit pas, il faut recourir à la seconde.

Ce pourquoi estnécessaire au Prince de savoir bien pratiquer la bête et l'homme. » La même idée que la fin justifie les moyens est exprimée dans les « Discours » : « Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou pour fonder une république.

Ce qui est à désirer, c'estque si le fait l'accuse, le résultat l'excuse. » Ce réalisme, bien loin de la morale humaniste ou de la morale chrétienne, apparaît, à première vue, tout à fait dénué de machiavélisme.

Dans son acception courante, ce terme évoque, en effet, des manœuvres tortueuses, le recours au secret.

Rien de tout celaici, mais seulement un exposé lucide dans lequel il n'est pas toujours facile de percevoir la marge d'ironie.

Ce « machiavélisme » apparaît cependant dans les conseils complémentaires.

Le prince doit « savoir entrer dans le mal s'il y a nécessité », mais il veillera cependant à sauver sa réputation.

Il fera prendre les mesures impopulaires par quelqu'un d'autre, se réservant celles qui ont la faveur du peuple.

Il serarenard : « Mais il est besoin de savoir bien colorer cette nature, bien feindre et bien déguiser. » Machiavel ajoute que les hommes sont si simples et tant soumis aux nécessités du présent que celui qui trompe trouvera toujours quelqu'un prêt à se laisser tromper.

Il importe doncavant tout de préserver ce que l'on n ‘appelait pas encore son « image de marque » : « il n'est donc pas nécessaire à un Prince d'avoir toutes les qualités dessus nommées, mais bien il faut qu'il paraisse les avoir. » Un exemple parmi d'autres de ces pratiques, qui laissa Machiavel frappé de stupeur, mais sans doute aussi admiratif : César Borgia , pour faire régner l'ordre en Romagne , donna toute puissance à l'un de ses hommes de confiance connu pour être cruel & expéditif. La paix établie, pour éviter que l'opprobre ne s'attache à sa propre personne, il fit exécuter l'officier, exposant son corps coupé en deuxmorceaux sur une place publique.

Bel exemple de duplicité et de détermination.

Borgia possédait la « virtù ». Le Prince ne se souciera donc pas de ce qu'exige la morale, mais il veillera à manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation.

La chose est aisée du fait de la crédulité du peuple.

« Les hommes, en général, jugent plutôt aux mains qu'aux yeux. » « Qu'un Prince donc se propose pour but de vaincre, et de maintenir l'Etat ; les moyens seront toujours estimés honorables et loués de chacun ; car le vulgaire ne juge que de ce qu'il voit et de ce qui advient ; or en ce monde il n'y a que le vulgaire ; et le petit nombrene compte pour rien quand le grand nombre a de quoi s'appuyer. » Rousseau estime que ce penseur politique a été encore plus subtilement machiavélique qu'on ne le pense.

En faisant semblant de donner des conseils à un prince sur la façon de manipuler les foules, il aurait en fait dévoilé aux peuples la manière dont ils sont grugés :« En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples.

Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » Spinoza pensait déjà de même : « Peut-être Machiavel a-t-il voulu montrer qu'une masse libre doit, à tout prix, se garder de confier son salut à un seul homme […] Cette dernière intention est, quant à moi, celle que je serais porté à prêter à notre auteur.

Car il est certainque cet homme si sagace aimait la liberté et qu'il a formulé de très bons conseils pour la sauvegarder. » Le droit peut ne représenter que les intérêts d'une certaine classe de la société.

L'idée même de justice quijustifie le droit serait en fait un moyen de domination idéologique permettant d'entériner un rapport de forcesprésent dans la société.

Les marxistes critiquent par exemple les droits de l'homme comme étant simplement ledroit du bourgeois, légitimant sa domination de la classe ouvrière. 3. Cette interprétation est mise en avant par Rousseau : « je vois des peuples infortunés gémissant sous un joug de fer, le genre humain écrasé par une poignée d'oppresseurs, une foule affamée,accablée de peine et de faim, dont le riche boit en paix le sang et les larmes, et partout le fort armé. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles