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Le doute: force ou faiblesse ?

Publié le 07/11/2009

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Qu'est-ce qu'en effet que le doute sinon un état de l'esprit provoqué en lui par des représentations qui s'opposent. Dès lors, il y a doute lorsque l'esprit oscille sans le vouloir d'une représentation à son opposé. Ainsi de l'exemple que prend Spinoza sur la distance entre la terre et le soleil pour le paysan qui ne doute pas de sa distance. Par contre l'idée d'une erreur des sens va créer le doute. Une fois connue le mécanisme de la perception, le doute disparaît. C'est pourquoi le doute est une faiblesse de l'esprit non pas lorsqu'on le compare à la croyance, mais lorsqu'on le compare à la connaissance. D'abord, le doute n'existant que par rapport à des représentations s'opposant les unes les autres mais certaines en elles-mêmes manifeste une impuissance de l'esprit à se décider. La connaissance peut aller d'idées en idées dès qu'elle possède une idée vraie. C'est pourquoi Spinoza rejette l'usage du doute pour connaître car il est inutile et surtout factice. En effet, pour douter il faut un parfait équilibre entre les représentations. L'hésitation pure est donc proprement paralysante. Le doute ne manifeste-t-il néanmoins pas une certaine capacité de la volonté ?Nullement. Il est également une faiblesse de la volonté lorsqu'il s'agit de penser ou d'agir. Dans ce dernier cas, c'est tellement évident que Descartes insiste lorsqu'il présente la deuxième maxime de sa morale provisoire dans la troisième partie du Discours de la méthode (1637) sur l'exigence de rejeter le doute lorsque l'action est urgente. Comme le voyageur dans la forêt qui est perdu, c'est-à-dire qui sait qu'il ignore, il faut choisir un chemin et s'y tenir. Il en va de même dans l'ordre de la connaissance. Il faut s'en tenir à un chemin et aller là où il mène sans quoi d'hésitation en hésitation, la volonté ne sait quoi affirmer. Toutefois, toute connaissance qui s'appuie sur de prétendues connaissances acquises a toutes les chances de retomber dans la croyance et l'obstination en matière d'action ou de pensée n'est pas vraiment une force de l'esprit. Dès lors, ne peut-on pas entendre par doute non pas cette hésitation paralysante, mais plutôt cette capacité de l'esprit de remettre en cause même les certitudes les plus apparentes ?

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