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Le développement nous conduit-il vers une société sans travail ?

Publié le 27/02/2008

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travail
D?une part en effet, l?automatisation qui caractérise l?évolution du travail peut aboutir à la fin du travail au sens de labeur humain, remplacé par celui des machines. Mais d?autre part, la société valorise tant le travail, et son pendant qui est la consommation, que celui-ci a englouti toutes les autres activités humaines, notamment celles de l??uvre et de l?action : alors que le travail lie l?homme à la nécessité biologique de la vie, à la satisfaction naturelle des besoins, l??uvre, qui caractérise notamment l?artiste, prend un sens dans le monde qui dépasse la naturalité de l?homme, et l?action, quant à elle, permet la vie politique. Mais le développement a rabattu ces activités sur la seule sphère du cycle travail-consommation exprimant la contrainte de la naturalité sur l?homme. De ce fait, si l?automatisation aboutit à la fin du travail en tant que processus de production, elle n?abolira pas cet état d?esprit qui asservit l?homme et le réduit : au contraire, l?automatisation renforcera la facilité de la consommation, l?homme passera alors sa vie à consommer sans savoir renouer avec les activités de l??uvre et de l?action. La fin, de fait, de l?activité de travail peut donc bien être ce vers quoi nous conduit le développement de nos sociétés, mais cela ne signifie pas, au contraire, la fin de l?état d?esprit qui caractérise nos sociétés valorisant le travail au détriment des véritables créations humaines.   2° Le développement met fin à la société fondée sur le travail   Habermas pense également le rapport entre le développement et la place du travail dans la société, mais pour soutenir, au contraire d?Hannah Arendt, que le développement, marqué par la mondialisation et la tertiarisation du travail, amène la fin d?une conception du travail basée sur le concept de production. Selon lui, le travail forgeait auparavant la structure de la société, et les idéaux de la société étaient liés à une volonté d?amélioration des conditions de la production. Mais un tel idéal, dans le contexte de la mondialisation et de l?importance croissante de la technique, a perdu sa valeur. En ce sens, on peut donc dire que le développement amène une telle restructuration de la notion même de travail que cette notion ne peut jouer le rôle qu?elle tenait auparavant dans la créations d?idéaux collectifs et dans la sphère politique d?organisation sociale. Ce qui marque la fin du travail où nous conduit le développement de nos sociétés tient donc moins à la fin de l?activité du travail en tant que telle que dans la fin du rôle structurant de cette notion et de la manière fondamentale par laquelle les hommes se rapportaient à elle.

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