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LE DESIR EST-IL UNE PUISSANCE CREATRICE ?

Publié le 27/03/2009

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desir

Les Modernes ont réhabilité le corps et ses désirs. Pour eux, l'homme est un être de désir. En ce sens, le désir n'est pas une privation, il est affirmation de soi. Il est puissance et production. Et ce renversement de la question du désir revient à fonder une nouvelle conception de la liberté.

- Les désirs semblent avoir, en effet, une origine beaucoup plus psychique, et non purement corporelle ou naturelle. Il convient donc, pour relancer la question du bonheur et comprendre quelles sont les voies qui permettraient de l’atteindre, de reprendre le problème de la valeur du désir, à partir d’un nouvel examen de sa nature.

desir

« - Freud affirme que, si l'on excepte les désirs de destruction, presque tous les désirs humains, y compris ceux del'enfant, sont d'ordre sexuel et constituent une unité, la libido, qui peut s'investir sur différents objets, etnotamment s'élever vers des fins supérieures en un processus nommé sublimation . - Le désir premier de l'enfant est le désir de nutrition car c'est un besoin biologique.

Mais immédiatement ce appétitse double d'un désir de plaisir sensoriel, celui de l'action de téter.

Freud désigne ce désir de plaisir sensoriel commeun désir sexuel.

Ce premier désir obéit, selon lui, à la même structure que le futur désir sexuel adulte, et qu'il en esten quelque sorte l'ancêtre.

L'enfant possède un second désir fondamental, celui de faire ses besoins ou plutôt duplaisir qu'il en éprouve.

Un nouveau désir apparaît alors comme condition de la réalisation du désir de nutrition : ledésir de la présence de la mère, probablement d'abord conçue comme un simple objet.

Peu à peu, ce désir vas'enrichir, avec la découverte que la mère est une personne, c'est-à-dire qu'elle éprouve des émotions.

Le désir del'enfant va alors être le désir de l'amour de la mère, il va porter sur les sentiments d'autrui et non plus sur un plaisirou un objet à posséder. - Le processus éducatif s'enclenche alors, notamment par l'apprentissage de la propreté, dont le moteur est lacrainte de susciter la colère de la mère, donc de perdre son amour.

Le principe de l'éducation consiste à transformer les actions de l'enfant par une certaine répression de ses désirs .

C'est notamment ce qui se passe pendant le complexe d'Oedipe que tout être humain traverse, selon Freud, entre l'âge de un et six ans.

Lepetit garçon est animé de plusieurs désirs antagonistes (il admire son père, il est amoureux de sa mère, il considèrealors son père comme un obstacle à éliminer, l'enfant se culpabilise alors de tels sentiments à l'égard de son père etpense que celui-ci lui en veut).

La solution que découvre l'esprit de l'enfant est le refoulement de ces désirs .

Ils sont bannis, interdits de cité dans sa conscience, rejetés en dehors.

Mais ils continuent de subsister dans sonpsychisme, constituant désormais une partie inconsciente, auprès de la partie consciente. - D'une manière générale, comme la société ne tolère pas que l'on passe son temps à s'aimer, la sexualité subit, bienau-delà de la petite enfance, de multiples répressions, morales ou économiques.

L'énergie désirante de l'individus'investit alors sur d'autres buts, comme le travail, la réussite sociale, voire la création intellectuelle ou artistique.Tel est le phénomène de la sublimation des désirs.

La répression permet d'orienter la libido vers des fins socialement reconnues comme plus élevées .

Il s'agit d'un phénomène ambivalent, qui sacrifie certes les satisfactions naturelles immédiates de l'individu, mais qui semble bien être le moteur de l'évolution de l'humanité,sans lequel les hommes resteraient des animaux. - Il faut donc retenir de Freud l'intéressante idée d'un processus d'élévation, de sublimation des désirs humains, à titre d'explication des méandres du désir .

Mais la répression est-elle la seule source des désirs nouveaux ? C) LE DESIR DE L'AUTRE (Hegel) - La répression n'est pas la seule cause de nouveaux désirs .

Il y a aussi une autre cause, beaucoup plus spontanée, qui est l'imitation des désirs d'autrui .

Ce que l'autre désire, j'en viens à le désirer aussi.

En effet, le désir de l'autre pour un objet me désigne cet objet comme ayant une valeur, comme étant dignede convoitise et agréable à posséder.

Par exemple, il suffit à une jeune fille que les autres filles de songroupe trouvent un garçon “supergénial” pour qu'aussitôt elle ait envie de sortir avec lui.

Tel est aussi leressort des mouvements de mode : la valorisation soudaine et provisoire d'un produit. - La première conséquence de ce mimétisme du désir humain, c'est qu'il place immédiatement les hommes ensituation de concurrence .

Si tous désirent les mêmes choses, qui sont bien souvent en nombre limité, il n'y en aura pas pour tout le monde.

Cela pousse les hommes au conflit.

En second lieu, les désirs ne sont pas par nature,de façon innée, en l'homme, mais ils sont sociaux et culturels, puisqu'ils s'acquièrent par l'imitation des autres.

Ainsi,pour simplifier, l'amour s'apprend-il dans les livres, en ce sens que chez l'homme, à la différence de l'animal, le moded'accouplement n'est pas l'objet d'un savoir instinctif. - Quelle est la raison d'être de ce mimétisme du désir ? Pourquoi désirer ce qu'autrui désire ? En fait, si je désire posséder l'objet même dont il a envie, c'est pour qu'il m'admire, qu'il m'estime .

Ce n'est que pour cela que je désire cet objet, et non pour lui-même, pour ses qualités propres.

Mon vrai désir, c'est le désir de l'amour d'autrui .

Presque tous les désirs humains ont en réalité cette fin. - C'est ce qu'affirme Hegel dans La phénoménologie de l'esprit : le désir humain fondamental n'est pas le désir de consommation de l'objet, le désir de plaisir, de jouissance physique, qui est aussi bien celui de l'animal, mais c'est ledésir de l'estime, de l'admiration, de l'amour d'autrui, le désir de reconnaissance, c'est-à-dire le désir du désir d'autrui, c'est-à-dire le désir d'être reconnu par autrui comme un être qui a une valeur (qui est donc lui- même désirable).

Et cela médiatise le désir d'objet, objet dont la possession n'est qu'un moyen pour ramener sur soil'envie qu'autrui lui porte : si je veux avoir de multiples objets, ce n'est pas pour le plaisir qu'ils m'apportentdirectement, mais c'est pour tenter de capter et de détourner au profit de mon être la valeur qu'autrui leurreconnaît. - Si j'étais naufragé solitaire sur une île déserte, m'importerait-il encore d'avoir des vêtements élégants, de posséderune belle voiture, une belle maison ? Songeons d'ailleurs à cette rage qu'ont les hommes de se mesurer, de se. »

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