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Le bonheur est-il pour demain ?

Publié le 22/02/2012

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a) Alain dans Propos sur le bonheur nous dit : « Si le bonheur est l'objet d'une recherche, c'est qu'il ne va pas de soi. Plutôt que de se désespérer des malheurs qui nous assaillent, il faut se rappeler que le bonheur se veut et se fait ». Il est essentiel de voir que le bonheur est un objet du futur qui se veut et se fait, c'est-à-dire qu'il est l'effet d'un effort qui ne se situe donc pas dans l'immédiateté du présent mais se gagne et se mérite. Le bonheur est une quête et c'est bien pour cela qu'il ne va pas de soi, c'est-à-dire qu'il n'est pas un simple fait, un simple donné. Tout homme n'est pas heureux ; il nous appartient de produire notre bonheur et le trouver.

« échouerait nécessairement à l'obtention de ce dernier. c) Et c'est bien parce que notre bonheur se situe dans le futur et qu'il est incertain que l'on peut comprendre cettephrase des Pensées de Pascal : « il faut travailler à l'incertain ».

Si Pascal la comprend dans un sens religieux en tant qu'il définit le bonheur dans un au-delà terrestre dans le monde divin du paradis, il n'en reste pas moins quecette définition du bonheur est bien plonger dans une perceptive future.

L'aspect temporel est particulièrementimportant dans la mesure où il s'agit de travailler, c'est-à-dire de gagner par l'effort et ici l'ascétisme et la privationles clés d'un bonheur futur.

C'est bien ce sens que l'on peut parler d'un bonheur en perspective et en prospective.Le bonheur se gagne et se mérite.

Il ne se situe pas dans l'instant présent et il est toujours devant nous.Cependant, à force de repousser toujours plus loin le bonheur et la satisfaction n'est-ce pas fuir ou échapper ànotre bonheur ? Transition : Ainsi le bonheur peut effectivement se comprendre comme un objet du futur, mais à force de se porter vers ce futurne rate-t-on pas le bonheur présent ? II – L'instant présent a) Or c'est bien ce que nous dit Pascal dans la Pensée 172.

Nous ne tenons jamais au présent : « Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir.

Nous ne pensons presque point auprésent […] Le présent n'est jamais notre fin.

Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nousdisposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ».

En effet, Pascal note cetteincapacité qu'a l'homme de pouvoir rester dans le présent, c'est-à-dire à ne pas vouloir fuir dans le futur comme sile présent n'était pas suffisant ou manquait toujours de bonté.

C'est bien parce que l'homme est incapable de resterdans une chambre seule comme le dit Pascal qu'il ne lui est pas possible de savourer l'instant présent.

Le présentl'ennui et ce qui était l'objet de son désir, une fois réalisé n'a plus l'attrait de la nouveauté et du désirable.

Il lui fautdu nouveau et c'est bien alors cette insatisfaction qui crée cette impossibilité du bonheur pour l'homme. b) En effet, à trop espérer le bonheur, à trop l'attendre, nous risquons de le laisser échapper.

C'est pourquoi La Mettrie dans Sur le bonheur critique ceux qui attendent le bonheur dans un salut future qui leur fait oublier la vie et le monde.

Dans le futur, l'homme s'imagine d'agréables idées qui les consolent de mourir, d'autant plus qu'ils sontmoins heureux dans celle-ci ; et que, vivant avec autant de piété que de probité, ils ont plus d'espérance que decrainte.

Et c'est pour cela qu'il ne voit le bonheur que dans un futur proche.

Or il faut bien voir que ce bonheur futurn'est que la promesse d'un gain chimérique et illusoire qui ne console en rien de la dureté et du manque de bonheurque l'homme peut ressentir.

L'existence d'un bonheur futur repose alors sur la crédulité de l'homme.

Il vers alorsdans la fantaisie et le fantastique.

Comme le remarque l'auteur : « On fait le bonheur de la société, avec le sienpropre.

Toutes les vertus consistent à bien mériter d'elle.

» c) Or comme le note Rousseau dans Rêverie du promeneur solitaire , 5ème , il est commun de penser que le bonheur dépend d'un concours de circonstances difficile à rencontrer.

Mais ne nous fourvoyons-nous pas en recherchant lebonheur dans des moments de plaisir qui ne font que passer ? Le bonheur n'est-il pas d'abord un certain sentimentde sa propre existence, indépendant des péripéties de la vie sociale ? Le plaisir n'est pas le bonheur ce ne sont quede « courts instants de délire et de passion […] ils sont trop rares et trop rapides pour constituer un état, et lebonheur que mon cœur regrette n'est point composé d'instants fugitifs mais un état simple et permanent, qui n'arien à de vif en lui-même, mais dont la durée accroît le charme au point d'y trouver enfin la fin suprême.

Tout estdans un flux continuel sur terre […] Je voudrais que cet instant durât toujours ; et comment peut-on appeler bonheur un état fugitif qui nous laisse encore le cœur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant,ou désirer encore quelque chose après ? […] Tel est l'état où je me suis trouvé souvent à l'île de Saint-Pierre dansmes rêveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissais dériver au gré de l'eau, soit assis sur les rivesdu lac agité… De rien d'extérieur à soi, de rien sinon de soi-même et de sa propre existence, tant que cet état dureon se suffit à soi-même comme Dieu.

Le sentiment d'existence dépouillé de toute autre affection est par lui-mêmeun sentiment précieux de contentement et de paix qui suffirait seul pour rendre cette existence chère et douce àqui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles et terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire eten troubler ici bas la douceur.

Mais la plupart des hommes agités de passions continuelles connaissent peu cet étatet, ne l'ayant goûté qu'imparfaitement durant peu d'instants, n'en conservent qu'une idée obscure et confuse qui neleur en fait sentir le charme.

[…] Il faut que le cœur soit en paix et qu'aucune passion n'en vienne troubler lecalme ».

C'est en ce sens que le bonheur réside dans l'affection de l'instant présent. Transition :. »

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