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L'artiste peut-il se passer de la technique ?

Publié le 25/04/2010

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technique

L'artiste peut-il se passer de la technique ?

L'art est par définition est un savoir-faire doté de raison. Il n'est non pas comme la technique une pure application de règles prédéfinies qui serait capables d'être apprises, mais il est avant tout création et non pas simplement imitation. Mais la production technique diffère essentiellement de la production artistique de part ses procédés et ses finalités. La production technique vise à produire des objets utiles, en grande quantité, et de manière identique, elle ne vise pas la satisfaction de plaisirs esthétiques. La production esthétique demeure artisanale, elle vise la production d'objets uniques et inutiles. Aussi, entre un art qui serait purement intellectuel, éthéré et inexplicable, et une technique régie par des règles et ancrée dans la matière, il faudrait peut-être voir l'aspect technique de l'art, l'importance de la maîtrise des matériaux, et les similitudes importantes qu'il existe entre les métiers techniques et artistiques. Car un art qui resterait à l'état de pure idée n'aurait aucune existence. L'artiste doit passer par une phase plus artisanale et matérielle. Il doit connaître la manière d'agencer une matière afin d'en obtenir ce qu'il désire. Même les arts plus immatériels comme l'écriture, la danse, la musique doivent utiliser des techniques. Il semble évident qu'un artiste ne peut pas se passer de technique. Mais qu'en est-il vraiment ? L'art contemporain n'a-t-il pas mis à mal l'idée d'art qui serait admiré car il serait le résultat d'une compétence technique ? 

technique

« un esprit et des matériaux neufs.

Par exemple, le fer a l'avantage d'augmenter les portées de piliers, des voûtes etd'augmenter la taille des édifices, que ce soit du point de vue de la hauteur des tours ou des nefs.

Ainsi desinnovations techniques ont été à l'origine de nouveaux styles architecturaux.

3) Un art sans technique ? L'oeuvre aujourd'hui n'est plus, ne peut plus être ce qu'elle a été ; les mutations de la pratique artistique évoquéesprécédemment sont irrécusables, et elles ont produit un changement tout aussi décisif du sens et de la fonction del'art.

Mais il n'est pas sûr pour autant que la philosophie doive proclamer la mort de l'oeuvre : reste l'opération,individuelle ou collective, et souvent le produit de cette opération, attestés par une expérience qu'il faut bienencore spécifier comme esthétique. L'oeuvre n'est pas nécessairement objet, comme la statue ou le monument.

Ne peut-elle aussi être événement ? Au vrai, l'oeuvre a toujours été solidaire de l'événement : si elle s'accomplit commeobjet esthétique, c'est dans l'événement de l'exécution, de la représentation, de la lecture, du regard ; sa vérité nevient au jour que dans l'instant ou elle est jouée, où le sensible se recueille dans une conscience.

Et c'est bienpourquoi il faut souhaiter et vouloir que l'art sorte des musées et investisse l'ambiance de la vie quotidienne.

Mais si,dans l'épiphanie de l'oeuvre, l'avènement de l'objet esthétique est événement, peut-on dire que l'événement soitoeuvre ? Oui, dans la mesure où cet événement est opération, c'est-à-dire où ce qui advient – le feu d'artifice, ladanse, tout ce qui est happening – suppose un ouvrier, l'exécutant lui-même, le spectateur qui est acteur, parfoisun maître d'oeuvre.

Sans doute, l'oeuvre improvisée ne laisse pas de traces, sinon dans la mémoire des participants.Si surprenants, si bâclés, si violents, si éphémères que soient les produits de l'opération, il y a oeuvre – entendons,encore une fois, oeuvre d'art – si et seulement si ce produit sollicite le goût (et même s'il sollicite aussi l'intelligence,l'imagination ou l'affectivité), autrement dit si l'oeuvre aspire toujours à être chef-d'oeuvre.

Voire sans artiste ? De ce point de vue, l'art à l'époque de la consommation de masse a vu remettre en question le statut de l'artiste,l'art contemporain à partir du surréalisme et du dadaïsme a peu à peu évacué l'idée même d'artiste.

Par les procédésde l'écriture automatique, par l'hypnose, retire par ce biais le pouvoir à l'artiste d'être l'origine consciente del'oeuvre.

Le mouvement Dada avec Duchamp et ses ready-made détruit l'image de l'artiste comme créateur et comme fabricant d'objet.

Les arts du recyclage du Nouveau Réalisme qui ressemble plus à de la récupérationinaugure une période de l'art sans artiste.

L'heure des happenings, des performances, de l'art brut laisse penser qu'ilest possible de créer des oeuvres d'art sans être artiste.

Le simple défoulement d'instincts, des lacérations detoiles, d'affiches, le simple déplacement d'un objet dans un autre contexte que son contexte d'origine suffit à éleverun objet au rang d'objet artistique.

Il devient difficile de distinguer ce qui différencie un artiste d'un autre individu.L'art populaire et naïf est sans artiste.

A l'exemple des oeuvres de l'artiste Ben qui donnent le sentiment que chacunpeut réaliser des oeuvres d'art.

A la différence près que c'est désormais l'artiste de par sa renommé dans le milieuartistique qui donne une valeur à un objet insignifiant.

Aussi, ce n'est plus tant la technique qui est admirée dansl'oeuvre d'art mais le concept mis en forme, l'idée créatrice qui est née dans l'esprit de l'artiste.

Conclusion : Il apparaît donc difficile d'imaginer un art sans technique.

Même les oeuvres d'art moderne basées sur le principe dela récupération d'objets, l'art naïf, les graffitis, les tâches ont besoin d'une technique pour naître.

Ellesn'apparaissent pas par miracle dans la nature.

Elles sont l'oeuvre d'une technique mais qui ne constituent plusl'intérêt premier des objets dits « esthétique ».

C'est désormais plus la teneur émotionnelle d'oeuvre, son caractèreprovocateur, sa capacité à nous faire réfléchir qui prime.

Tout le monde n'est pas artiste, ou n'a pas une penséeartistique.

Détourner les codes de l'art et ses techniques , c'est encore faire de l'art.. »

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