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L'art peut-il se passer d'une maîtrise technique ? (Bac 2010 - Série Technologique)

Publié le 17/06/2010

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technique

Analyse du sujet :

·        L'enjeu d'un tel sujet semble évident : il s'agit de la distinction entre art et technique (voire l'artisanat) et par là, de la possibilité de fonder la spécificité des oeuvres d'art par rapport aux objets techniques, c'est-à-dire utiles.

·        Toutefois, il ne faudra pas trancher la question en concevant l'art comme ne pouvant absolument pas être défini par des procédés de maîtrise technique.

·        Ainsi on pourra faire remarquer que la distinction entre art et artisanat apparaît tardivement (18ème siècle) et qu'elle n'évacue pas pour autant le fait que la création artistique n'est pas exempte de travail, c'est-à-dire de l'organisation du temps nécessaire à toute production (fût-elle inutile, non asservie à des fins d'usage pratique)

·        Tout le problème est donc de parvenir à évaluer la place que doivent occuper la maîtrise technique dans la définition de l'oeuvre d'art et dans quelle mesure leur participation à la définition de la notion d'art peut ne pas nuire celle-ci en l'annulant au profit d'une conception « mécaniste « de l'art ; plusieurs concepts majeurs devront ainsi être convoqués : liberté, création, rationalité, maîtrise ou travail, utilité ou fonctionnalité …

 

Problématique : l'art semble ne pas pouvoir se définir uniquement par une maîtrise technique dès lors que l'on tient à le différencier de la technique ou artisanat. La différence essentielle entre ces deux domaine tient à leur utilité ; l'art apparaît volontiers comme un divertissement. Toutefois, si l'art ne se définit pas par la maîtrise technique, est-ce alors que chacun peut "sur commande" se prétendre artistes ? Le génie artistique n'est-il pas un don outrepassant le talent de la simple habileté technique ? En effet, à quoi servent les Beaux arts et la profession de critique d'art si la maîtrise de règles, expression d'un savoir-faire ou si l'existence d'une certaine rationalité productive ne suffit pas à définir l'art ?

On peut donc se demander si l'art se définit uniquement par des moyens techniques dans la mesure où tout le monde ne peut être artiste, ou bien si, pour autant que l'art n'est pas réductible à l'artisanat, l'art doit exiger davantage pour être rigoureusement définit ? Il en va de cette question de la possibilité même de tenir un discours rationnel sur l'art : qu'est-ce qui caractérise un artiste, une oeuvre d'art, les critères d'évaluation des oeuvres d'art ? Est-ce seulement le travail, l'utilité et la présence de formes rationnelles ? Mais qu'est-ce que cette qualité spéciale (spécifique) de l'art lui permettant de ne pas être réduit à l'artisanat ?

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« s'aperçoit que nous ne disposons avec cette définition de rien d'autre que d'une définition de l'artisanat, ou (enparticulier avec Vinci) d'une définition de l'une des modalités de la science. Ø Or si le romantique s'oppose à la logique rationnelle, n'est-ce pas pour faire valoir une conception authentique,c'est-à-dire spécifique (propre) de l'art ? Car s'il suffit de patience et de rigueur pour être artiste, comment expliquer que tout le monde ne le soit pas ? N'y a-t-il pas une « sensibilité » artistique et un certain génie permettant de distinguer l'artiste du commun des mortels ? 2- LA CONTESTATION ROMANTIQUE : L ‘ART SE DÉFINIT PAR UNE MAITRISE TECHNIQUE MAIS QUI NE SONT NULLEMENT SOUMIS AUX RÈGLES DE LA RATIONALITÉ (QUI NE S 'APPRENNENT PAS NI NE SE COMMUNIQUENT SI CE N 'EST PAR L 'OEUVRE SEULE ) a) la déconstruction du concept de beauté Le romantisme manifeste un abandon du concept de beauté tel qu'il est hérité du classicisme .

Il s'agit de faire droit à une théorie de la génialité ou de la libre création de forme.

En effet, la beauté repose sur une subordination de la création à la moralité (importance des convenances).

Or, l'acte libre par excellence = le péchéoriginel, et donc l'apparition du mal.

Du coup, les oeuvres romantique célèbre renvoie, par un renversement desvaleurs, à l'attraction du mal (Cf.

par exemple, Les Fleurs du mal de Baudelaire : dans « Le reniement de St- Pierre », l'auteur écrit : « il a bien fait » ou « les litanies de Satan »).

Exploration du mal, mais aussi visée de la laideur (Rimbaud, « Oraison du soir » qu'un classique trouverait absolument immonde).

Mais le plus important =l'artiste doit être en proie à une inspiration démoniaque : il est n'est plus le savant ou la sage qui défend les valeurs morales , mais le maudit ou le fou qui délaisse la rationalité. b) la génialité Le romantique prône l'abandon de la raison et donc l'ivresse .

La référence de ce mouvement de révolte contre l'équation « beau óbien ó vrai » et affirmation de la damnation de l'artiste = Rimbaud et Une saison en enfer . Or si procédés techniques il reste, Rimbaud les exprime ainsi dans sa Lettre à Paul Demeny (15 mai 1871) sous laformule « Je est un autre » : il s'agit de s'abandonner, de laisser éclore sa pensée, de se faire « voyant » , c'est-à- dire « par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » pour « se faire l'âme monstrueuse ». Les procédés techniques de l'art issus du romantisme deviennent donc oxymoriques : folie raisonnée, rédemption dans la damnation, la beauté dans la laideur, dans le mal, et la vérité dans l'inconnu … Transition : Ø L'art ne peut donc plus être défini à partir seulement de procédés technique, c'est-à-dire à partir de la seuleraison : l'art doit mettre la raison au service de son autre. Ø Cependant, on voit que s'il faut reconnaître au romantisme le mérite d'avoir libéré l'art du joug de la morale etd'une beauté figée, il a aussi par là même livré l'art au relativisme et au subjectivisme pur. Ø C'est pourquoi, on peut se demander si l'absence de règle pour règle ne conduit pas à nier l'art au profit dudéveloppement de la fantaisie ou excentricité qui sont accessibles à tous.

Problème = le modèle de l'artiste, ici,c'est la révolte qui ignore le public et donc, qui aboutit à un autisme de l'art où l'art perd de sa valeur. Ø Tel est précisément un des points de la critique nietzschéenne du romantisme qui présente en outre l'intérêt deconserver à la fois l'idée d'un art libre mais non anti-technique. 3- L'ART EST COMBINAISON D 'INSPIRATION ET DE RIGUEUR (DIONYSOS ET APOLLON ) a) vertu et limite de l'art romantique Nietzsche reconnaît aux romantiques le mérité d'avoir contribuer à libérer l'art de la morale et donc de la soumission aux règles du beau.

Comme eux, Nietzsche conçoit la religion comme un méfaits, comme « l'uniquegrande malédiction » ( L'antéChrist , §62). Mais il leur reproche en revanche leur pessimisme et leur complaisance dans la douleur et la laideur.

En effet,. »

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