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L'art gothique

Publié le 22/02/2012

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Le mot gothique, utilisé péjorativement dans l'historiographie de la Renaissance, sera ensuite adopté comme terme générique pour désigner la période comprise entre la fin de l'art roman et le début de la Renaissance. Contrairement à l'art roman, le gothique a un seul lieu de naissance et de rayonnement : le Nord de la France. Une approche politique et sociale de l'histoire de l'art permet d'interpréter toute la première phase du gothique comme le langage d'expression de la monarchie française et du pouvoir de l'Eglise, et de retracer les étapes par lesquelles le style gothique s'est répandu hors de son pays d'origine. En effet, il pénètre assez lentement dans les régions du Sud de la France. Les difficultés qu'il rencontre sont encore plus grandes en Italie, où le système des Communes résiste longuement avant de donner naissance à des états régionaux. En revanche, l'art gothique conquiert rapidement la monarchie anglaise, tandis qu'en Allemagne son affirmation, est retardée par le morcellement du pays en de nombreux fiefs, bien qu'elle soit ensuite profonde et durable. Du point de vue technique, les caractéristiques fondamentales de l'architecture gothique sont les suivantes : introduction de la croisée d'ogives, basée sur l'arc en ogive, qui permet d'atteindre une plus grande hauteur ; concentration presque totale du poids et des poussées sur les supports, jusqu'à abolir la fonction statique des murs ; utilisation des arcs-boutants, parallèlement aux contreforts, qui existaient déjà dans l'art roman. Des piliers fasciculés se ramifient dans leur partie supérieure pour donner naissance aux arcs, formerets et doubleaux, et aux tiercerons des voûtes. De la sorte, le système des supports gagne en importance architecturale et esthétique, tandis que les murs sont allégés par d'amples fenêtres et des vitraux polychromes. On peut déjà voir dans le déambulatoire de Saint-Denis les prémices de l'architecture gothique. Puis, ces caractères iront en se précisant dans les cathédrales de Noyon (fondée vers 1160), Notre-Dame de Paris (vers 1163), Laon (vers 1170), Nantes, Saint-Rémi à Reims (1162-81) et Soissons (fondée en 1200 env.). Mais dans ces églises, la nef et le choeur utilisent encore un système de supports alternés. Ce n'est qu'au cours du XIIIe siècle, à partir de la cathédrale de Chartres (1195-1260), puis avec celles de Reims (1211-vers 1300) et d'Amiens (1220-69), et enfin avec la cathédrale de Rouen (première moitié du XIIIe siècle), que toutes les nervures du bâtiment partent des piliers fasciculés des nefs, en donnant naissance à ce qu'on appellera le gothique rayonnant, terme emprunté aux grandes rosaces rayonnantes. Le gothique du Sud de la France mérite un détour particulier pour son architecture civile florissante (palais des Papes d'Avignon, XIVe siècle).

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