Devoir de Philosophie

L'art est-il notre seule liberté ?

Publié le 29/03/2009

Extrait du document

 

Dans Le Prince, Machiavel se moquait des peuples luttant au nom de la « liberté «, sans voir qu’il n’y avait là souvent qu’un mot creux. La liberté n’est bien souvent qu’une idée vide, elle est un appât, une promesse, et finalement peut-être n’est-elle qu’une fiction. Toutes nos activités sont régies par des règles, des normes, ce n’est peut-être pas tant dans l’action que dans la contemplation que nous réalisons notre liberté. Nous nous demanderons si la perception de l’œuvre d’art n’est pas à même de nous délivrer notre seule liberté.

 

 

 

  • I- Le beau et le sublime comme corrélat de notre liberté
  • II-Critique du désintéressement.
  • III- L’art est notre seule liberté.

 

 

« abstraite, il ne va pas de soi qu'on parvienne à l'éprouver, Kant lui-même dans sa description du sublime, insiste surl'état de passivité, de peur même où l'on peut se trouver lorsqu'on fait l'épreuve du sublime.

Comment lire,autrement qu'en adoptant un point de vue fort abstrait, la liberté dans la contemplation d'une guerre, dont Kant faitl'un des exemple du sublime ? De son côté, Nietzsche, dans La Généalogie de la morale , remarquait que la philosophie de l'art de Kant trahissait l'âge élevé de son auteur.

Selon Nietzsche, ce n'est qu'à partir d'un certain âge que l'on est capable de serapporter de manière désintéressée à une œuvre d'art.

La position commandée par l'analytique du Beau chez Kantparaît fort artificielle : comment l'existence de l'objet peut-elle nous être radicalement indifférente ? N'est-ce pasprécisément la proximité de nos existences, le fait que nous partagions la même chair du monde qui nous rendattentif à sa beauté ? Plus généralement on peut dire que Kant, grand penseur de la liberté, ne la thématise que de manièrelimitée dans l'analytique du Beau, puisqu'elle y correspond au désintéressement ; or la liberté n'est-elle pas plusriche que l'indifférence ? Ne recouvre-t-elle pas une dimension créatrice que manque précisément sa caractérisationcomme indifférence et désintéressement ? III- L'art est notre seule liberté. Comme l'indique Bergson au terme de l' Essai sur les données immédiates de la conscience , la liberté ne doit donc pas être conçue comme liberté d'indifférence mais comme puissance créatrice, puissance de libération qu'on nechoisit pas mais qui nous choisit .

La liberté n'est pas corrélative d'un choix mais correspond à l'épreuve d'une puissance qui nous force à agir, à suivre une voixinédite et dont nous sommes les premiers surpris.

Dans les notes de travail qu'il a laissé à sa mort et qui devait servir à larédaction pour la suite de son livre Le visible et l'invisible , Merleau-Ponty, dans la note « philosophie du freudisme »,conteste une certaine manière de lire letravail de l'artiste.

Pour Merleau-Pontyl'œuvre de l'artiste ne doit pas êtreinterprétée de façon causale, commel'effet de tel conflit interne, commel'expression de telle névrose interne.

Sonœuvre ne donne pas à lire le reflet de sonpsychisme inconscient ni de ses étatsd'âme.

Merleau-Ponty rejette cetteinterprétation superficielle du freudisme ; d'après lui les choix de l'artistemanifestent sa manière personnelle d'exprimer l'être.

Ce n'est pas de lui-mêmequ'il en va dans son œuvre, mais de sa manière singulière de se rapporter àl'être et de s'en saisir.

Les choix de l'artiste sont semblables aux fixations desfétichistes, lesquelles correspondent à une certaine appréhension de l'être :c'est parce qu'il trouve l'être au sein de tel matériau, que l'artiste va en faireun moyen d'expression privilégié.

L'art devient synonyme de liberté, dès lorsqu'il est compris, non plus comme manifestation du moi, mais commemanifestation d'une manière personnelle de se rapporter à l'être des choses.

Conclusion : Nous avions cru trouver chez Kant des indices témoignant en faveur de la liberté dans l'art ; les réserves que nous avons rencontrées concernant l'abstraction de sa position nous en ont éloigné.

La critique de l'idée d'uneliberté d'indifférence nous a reconduit à l'idée d'une liberté créatrice ; avec Merleau-Ponty nous avons vu que l'artest probablement notre seule liberté dès lors que c'est en lui seul que nous sommes à même d'exprimer notre visionde l'être, c'est-à-dire du sens du monde où nous sommes pris.

L'artiste voit dans tel objet une épaisseur par laquelleil lui semble pouvoir faire ressortir quelque chose du monde, l'élection de l'objet, du style, de la matière, aveclesquels il va œuvrer, sont l'indice de la liberté qui le sépare du monde du sens commun.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles