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L'ART (cours de philosophie)

Publié le 11/08/2009

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philosophie

« Le beau nous somme de penser « dit Alain et ce n'est point par hasard, sans doute, que l'esthétique tient une si grande place dans la philosophie (chez Platon, chez Kant, chez Hegel, etc ...).

 

  • I. L'OEUVRE D'ART

- A - Le beau.

Il est agréable de contempler le beau (qu'il faut distinguer du sublime), mais le beau est quelque chose de plus que l'agréable. De même, «il faut qu'une belle porte soit d'abord une porte«, comme dit Alain, et «le beau ne fleurit que sur l'utile«, mais il y a quelque chose de plus dans le beau que dans l'utile. De même encore, ce qui est bien est beau et le beau peut être signe du vrai, mais le beau ne relève pas de l'ordre moral ni de l'ordre scientifique. - En fait, le beau ne se définit pas et ne se prouve pas, il s'éprouve dans l'émotion esthétique. Selon la formule de Kant, «est beau ce qui plaît universellement sans concept«.

- B - La contemplation esthétique.

Le beau, c'est donc d'abord ce qui nous plaît, ce qui nous touche (le mot esthétique, qui désigne la science du beau, signifie étymologiquement « qui relève des sens «). Aussi y a-t-il une subjectivité du jugement de goût. Toutefois, on distingue communément un bon et mauvais goût. Et, certes, la tentation est grande de ramener le beau à des critères intellectuels (ordre, proportions, harmonie, etc.), mais aucun raisonnement ne fait paraître une chose belle. C'est sans doute par un accord entre les mouvements du corps et les idées de l'âme, entre l'imagination et l'entendement, entre «ce qui danse et ce qui pense« (Alain) que s'explique l'émotion esthétique, juge du beau.

 

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« L'ART 1°) Le Beau: a) PLA TON: la belle apparence et l'Idée du Beau : Pour réfléchir sur le Beau, nous pouvons partir de l'expérience immédiate, c'est-à-dire de l'expérience sensible, commune à tous les hommes, qu'ils pratiquent la philosophie ou non.

Pour l'expérience sensible, le Beau est une qualité que nous attribuons aux choses ou aux êtres.

C'est en termes d'apparence que PLATON définit cette beauté, dont nos sens nous permettent de faire l'expérience.

Ce qui caractérise cette apparence, c'est qu'elle est relative à chacun d'entre nous, et la belle apparence, c'est la beauté en tant qu'elle est relative aux opinions subjectives de chacun.

Par là-même, ce qui est jugé beau par certains, d'autres vont le trouver laid.

Dans le Banquet (211 b), PLATON définit la belle apparence en ces termes : «beauté belle par un côté, laide par un autre, belle en un temps, laide en un autre, belle sous un rapport, laide sous un autre, belle en tel lieu, laide en tel autre, belle pour ceux-ci, laide pour ceux-là».

En tant que belle apparence, le Beau n'est donc pas un, mais multiple.

Il se diversifie en une multiplicité d'objets divers et hétéroclites (belle jeune fille, belle cavale, belle marmite, pour reprendre des exemples donnés par PLATON) qui sont considérés par les uns comme beaux et par les autres comme laids, et nos jugements se réduisent à des opinions subjectives qui ne cessent de varier suivant les époques, les milieux, les individus.

L'apparence, c'est aussi ce qui devient.

La belle apparence n'est pas éternelle.

Elle connaît« la naissance et la mort»,« l'accroissement et la diminution», est «belle en un temps, laide en un autre» (PLATON, Le Banquet).

La belle apparence, dans la mesure où elle s'inscrit dans le devenir, ne peut connaître que le sort commun à tout ce qui devient : la corruption et la mort.

Il faut cependant ajouter que malgré ces caractères négatifs, l'apparence n'est pas pure et simple illusion.

L'apparence se situe en effet entre le non-être de l'illusion et l'être véritable.

Toute apparence est apparence de quelque chose dont elle est l'apparaître.

Elle renvoie à un au-delà d'elle-même dont elle se distingue, mais sans lequel elle ne saurait exister.

PLA TON appelle Idée ou Forme cet au-delà de l'apparence auquel elle renvoie nécessairement.

Ainsi une belle chose n'apparaît comme belle que si elle manifeste, quoique de manière imparfaite, l'Idée du Beau.

Cette Idée du Beau est non seulement distincte des différents objets que nous tenons pour beaux, mais aussi indépendante de nos jugements sur le beau, leur servant de fondement.

S'il n'y avait pas d'Idée du Beau, nos jugements seraient en effet condamnés à la relativité, chacun jugeant les choses belles ou laides sans raison.

Aucune vérité ne serait donc possible, tous nos jugements se réduisant à des opinions subjectives variables.

SOCRATE, à la fin du livre V de la République, affirme que celui qui considère qu'il existe de belles choses, mais que l'Idée du Beau n'existe pas, celui-là rêve, puisque rêver c'est confondre l'image et la réalité.

Le non­ philosophe, qui ne reconnaît pas l'Idée du Beau, le Beau en soi, confond les divers objets sensibles qui sont beaux avec le Beau absolu, considérant ce qui n'est que semblable comme identique.

Celui qui, au contraire, admettant l'existence de l'Idée du Beau, ne prend pas les objets beaux pour le Beau absolu, peut être dit éveillé.

C'est ainsi que SOCRATE, s'adressant à GLAUCON, peut lui demander: «Mais celui qui croit, au contraire, que le beau existe en soi, qui peut le contempler dans son essence et dans les objets qui y participent, qui ne prend jamais les choses belles pour le beau, ni le beau pour les choses belles, celui-là te semble-t-il vivre éveillé ou en rêve? -Eveillé, certes» (République, livre V).

La distinction entre l'objet intelligible, l'Idée ou la Forme, qui est, et l'objet sensible, qui n'est qu'une apparence et est en proie au devenir, est fondamentale pour PLATON.

Ce qui caractérise l'Idée, c'est son immutabilité et son unicité.

Chaque Idée est une.

S'il y a une multiplicité d'objets beaux, il n'y a qu'une Idée du Beau.

D'autre part, l'Idée est identique à elle-même, les objets étant voués au changement.

Enfin, si les objets sensibles deviennent, c'est-à-dire naissent et périssent, les Idées sont éternelles.. »

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