Devoir de Philosophie

L'amour peut-il remplacer le devoir ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

amour
Pourtant, précise Platon, dans ce cas, ce que nous aimons, ce n'est pas le médecin, c'est ce en vue de quoi nous aimons le médecin, c'est-à-dire la santé. Le problème, c'est que si à chaque fois qu?on aime on aime dans une certaine fin, et que c'est cette fin que l?on aime plus que l?objet qu?on dit aimer, il y a régression à l?infini. Il faut donc trouver un principe de l?amour, ce au-delà de quoi on ne peut plus aller. La conclusion, c'est que ce l?on aime, c'est le bien. L?amour est donc par définition amour du bien. Cela reprend donc la définition du devoir, qui serait d?agir en vue du bien. La fin est la même, même si le processus par lequel on y tend change.   B. Aristote, dans l?Ethique à Nicomaque écrit que la vertu la plus haute est la justice, parce que c'est la seule vertu qui nous lie à autrui. En ce sens, l?amour pourrait être assimilé au devoir, puisque agir par amour, c'est se montrer juste envers autrui, c'est souhaiter ce qui est bon pour lui.
amour

« C.

Nietzsche, qui s'est beaucoup inspiré de Schopenhauer décrit l'amour comme affirmation de soi, et non commeabnégation de soi.

Dans le § 5 de Ecce homo , il dit que c'est la morale qui a faussé toute la psychologie, au point de vouloir faire croire que l'amour pouvait être quelque chose d'altruiste.

L'amour ne saurait donc remplacer ledevoir, il s'y oppose même, puisqu'il est affirmation de soi.

Transition : nous voyons donc que nous arrivons devant une dichotomie, on aurait d'un côté l'amour comme élan vers l'autre, amour qui peut devenir la forme la plus aboutie du devoir, et de l'autre, l'amour comme amour de soi,qui s'oppose donc radicalement au devoir. III.

les deux formes d'amour : l'une comme forme aboutie du devoir, l'autre comme sentiment égoïste àdépasser pour atteindre le devoir.

A.

l'amour de soi semble donc être la forme d'amour qui doit justement être remplacée pour le devoir si l'on éviter lesravages de la passion : le devoir que l'on a envers ses enfants, envers sa famille peut par exemple empêcher dedétruire son mariage ou encore de dilapider sa fortune par passion.

Et il en est de même pour le devoir que l'on aenvers sa propre personne : ne pas s'engager dans une voie qui nous ferait endurer les tourments de la jalousie oudu désir inassouvi est un devoir.

Pourtant, pour ce qui est de l'amour de l'autre, dont l'amour de la mère pour sesenfants est le plus bel exemple, on peut dire que, s'il peut remplacer le devoir, il reste très rare.

L'amour ne sauraitdonc universellement remplacer le devoir, bien que le sentiment d'amour rendre l'accomplissement du devoir plus aisé(l'amour de la patrie joue un rôle fondamentale dans les Etats en guerre, et préparer une guerre, c'est toujours aussipréparer la population à accomplir son devoir) B.

néanmoins, on ne saurait complètement remplacer le devoir par l'amour si l'on définit le devoir comme obéissanceà la loi, c'est-à-dire si le respect du devoir doit être trouvé dans l'intention, et non dans les conséquences del'action.

En effet, si ce qui compte, ce sont les conséquences de l'acte, alors l'acte accompli par amour seraidentique à celui accompli par devoir, et dans ce cas, on pourra même dire que l'acte accompli par amour est pluscertain, puisqu'il provient d'un sentiment, il n'y a pas de lutte intérieure comme c'est le cas pour l'acte accompli pardevoir.

Par contre, si ce qui compte pour définir l'acte moral, c'est que l'acte soit accompli avec une véritable viséedu devoir, alors l'amour ne pourra jamais remplacer le devoir.

Cette deuxième perspective, celle selon laquelle lamorale se définit par la conformité de l'intention à la loi morale est celle que présente Kant dans la Métaphysique des mœurs . ConclusionL'amour ne peut donc remplacer le devoir qu'à certaines conditions : la première, c'est que l'on définisse l'amourcomme un sentiment désintéressé pour autrui, et qu'on le distingue de l'amour égoïste qui vise la possession.

Maiscette condition n'est pas suffisante, car il faut également que la conception de la morale et du devoir le permette :si la morale est comprise comme l'action faite strictement par devoir, alors bien évidemment, rien ne peut remplacerle devoir, mais si la morale est définie comme une morale des conséquences, ou le but est de se montrer juste et defaire du bien à autrui, alors on peut effectivement dire que l'amour peut avantageusement remplacer le devoir, car ildonne un élan plus fort que l'élan imputé par le devoir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles