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L'action renvoie-t-elle toujours en dernière instance à de la violence ?

Publié le 27/02/2008

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La violence peut prendre l'absence de la perte de contrôle et de l'impuissance (on devient violent dès lors qu'on perd le contrôle de soi), et elle repose alors sur intinct d'agression (l'éthologie Lorentz L'agression, une histoire naturelle du mal). Mais elle peut aussi être organisée et prendre une forme rationnelle (les camps de la mort). ·                     Si toute action suppose violence, il faudra alors se demander quelle forme de violence et sur quoi ou sur qui elle s'exerce. Problématique             Que la violence naisse de l'état social, l'état naturel étant un état de paix, ou qu'elle soit la caractéristique d'un état naturel dans lequel, selon l'expression de Hobbes, "l'homme est un loup pour l'homme", reste que nous la considérons toujours d'emblée comme une certaine perte de contrôle de l'individu. La violence effraie parce qu'elle est démesurée, irrationnelle, disproportionnée. En ce sens, par la violence, ce n'est plus tant l'individu qui agit que des forces obscures qui s'expriment à travers lui (pulsions de mort, haine etc.). De ce point de vue, l'action, en tant qu'elle suppose un agent qui délibère sur des moyens afin d'atteindre une certaine fin, suppose une rationalité pratique et instrumentale qui consiste à accorder les moyens à la fin. L'action suppose donc liberté du sujet, rationalité de l'agent, mesure et proportion pour calculer la fin attendue. Tout ceci, on le voit, ne paraît pas supposer, bien au contraire, la violence.

« peut vouloir le mal), les désirs orientent l'action vers leur satisfaction immédiate et non réfléchie. -Transition : mais ne pas vouloir faire de distinction de nature entre force des désirs et force de la volonté, c'est nepas pouvoir rendre compte de la mesure inhérente à la force de la volonté.

La volonté est force maîtrisée, laviolence est force lâchée, lâcheté. 2.

Néanmoins il faut distinguer force et violence : en ce sens l'action suppose simplement la force. - Il s'agit de montrer dans cette partie que l'action suppose la distinction de la force maîtrisée et de la violence. - On peut ici montrer encore une fois avec Aristote ( Ethique à Nicomaque ) que toute action tend vers une fin.

En ce sens, l'action est le résultat d'une délibération qui calcul le moyen de parvenir à la fin donnée.

Ainsi, on peut faireun syllogisme de l'action dans lequel la majeure donne la fin ("Il faut être heureux"), la mineure le moyen ("pour êtreheureux, il faut être vertueux") et la conclusion est alors l'action ("je travail à la vertu") qui réalise le moyen.

Dansce cadre, la force qui est mise en oeuvre par la conclusion n'est que celle qui est nécessaire pour réaliser le moyen.Si la conclusion est proporitionnée à la mineure, alors la force déployée n'est pas violence, car celle-ci s'oppose àtoute forme de maîtrise. - On distinguera donc le fondement de l'action, à savoir la volonté, et le fondement de la violence, à savoir lesdésirs, les peurs etc.

C'est ainsi que Thomas d'Aquin distingue, dans la Somme théologique , l'appétit sensible (impulsion du corps) et l'appétit inellectuel (impulsion de l'âme).

Ces deux fondements distingués nous permettent dedistiguer ici une action, qui repose sur de la volonté, et une réaction, simple mouvement qui n'intègre aucun élémentde liberté. - On le voit, ceci permet de montrer qu'en réalité, si une action est violente, c'est qu'elle n'est en réalité pas uneaction au sens strict car elle n'a pas pour fondement la liberté de l'agent.

Elle n'est qu'une réaction mécanique à uneexcitation extérieure ou intérieure, qu'une impulsion et non une action.

Le concept d'action s'oppose donc auconcept de violence, ce dernier concept renvoyant toujours à la perte de contrôle de soi, donc à l'impossibilitéd'agir. 3.

Néanmoins, l'action renvoie toujours à une certaine violence à laquelle elle répond, mais qui ne laconstitue pas. - Néanmoins, et c'est le sens de cette dernière partie, il faut montrer que l'action est toujours relative à de laviolence qui, bien qu'elle ne la constitue pas, la suscite.

Nous somme ainsi conduits à agir pour nous opposer à uneréalité qui nous fait violence. - On peut ici faire reposer son argumentation sur l'idée que l'action se légitime dans son opposition à la violence.Ainsi, elle est libération à l'égard des chaînes qu'une certain classe dominante peut établir pour assurer sadomination.

Dans cet esprit, on pourra montrer avec Marx que l'essence de la société étant la lutte des classes, ilfaut que le prolétariat lutte contre les capitalistes, et ceci notamment à travers des révolutions (qui ne sont alors,dans ce contextes, violentes qu'extérieurement, car en réalité elles participent d'une certaine rationalité).

L'Histoireest donc le développement de cette lutte, et l'action historique doit s'y incrire.

L'action politique prend donc sonsens dans le cadre d'une logique dominant / dominé, aliénant / aliéné. - Néanmoins, et on pourra terminer là-dessus, l'action non violente (Gandhi) montre que l'action historique ne revêtpas obligatoirement les attributs extérieurs de la violence, ce qui montre en définitive que si toute action répond àune certaine violence, pour autant qu'elle est action et non réaction, elle n'y prend pas part. Conclusion On peut donc conlure en montrant que l'action renvoie, en dernière instance, à de la violence, mais pas au sens où la violence constituerait l'action.

C'est qu'en effet, l'action ne possède alors plus ses propriétés d'être leproduit d'un agent libre et volontaire.

Nénanmoins, elle y renvoie comme à ce à quoi elle s'oppose toujours.

L'actionest donc toujours cette lutte contre la violence qui asservi l'agent (que cette violence soit extérieure : l'esclavage,ou intérieure : la concupiscence).. »

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